Budget : dépenses contenues, déficit plus élevé que prévu |
Le gouvernement a présenté mercredi un budget de l'Etat pour 2015 qui peine à faire refluer dette et déficits, malgré l'effort sur la dépense, et qui ne fait guère baisser les prélèvements obligatoires — 44,6 % du PIB l'an prochain, après 44,7 % cette année —, en dépit du geste annoncé pour l'impôt sur le revenu. Le texte, qui sera ensuite examiné en conseil des ministres, confirme la volonté de discipliner les autres aspects de la dépense publique : 7,7 milliards d'euros d'économies sont demandées à l'Etat et à ses agences (un peu plus que les 7 milliards annoncés le 10 septembre par Michel Sapin) et 3,7 milliards sur la dotation versée aux collectivités locales. Au total, la France doit réaliser l'an prochain 21 milliards d'euros d'économies — et 50 mds sur trois ans — pour limiter la hausse des dépenses publiques à 0,2 % par an. Le déficit public ne reculerait que très faiblement l'an prochain, à 4,3 % du PIB, après 4,4 % en 2014 et 4,2 % en 2013. Le retour dans les limites européennes ne devrait s'effectuer qu'en 2017, contre un engagement initial à revenir dès l'an prochain au seuil de 3 % du PIB de déficit public. Matignon ne table plus désormais que sur une croissance de 0,4 % en 2014 et de 1 % en 2015. Mais "le rythme de réduction des déficits est adapté à la situation" de croissance poussive et d'inflation très faible en France et dans toute la zone euro, réaffirme le dossier de presse présentant le projet de budget. En conséquence, argue-t-il, "il ne sera pas demandé d'efforts supplémentaires aux Français. Car si le gouvernement assume le sérieux budgétaire pour redresser le pays, il se refuse à l'austérité". (Lire l'entretien avec Michel Sapin : "En 2015, l'Etat dépensera moins d'argent qu'en 2014") |
Réagissant à la présentation du budget 2015, le Haut Conseil des finances publiques estime que le scénario retenu par le gouvernement pour le projet de loi de finances pour 2015 présente plusieurs fragilités. L'objectif de croissance de la dépense publique limitée à 1,1 % en valeur risque de ne pas être atteint , écrit-il. Par ailleurs, le Conseil d'analyse économique a publié mercredi une série de recommandations pour accélérer la croissance en France, sous peine de voir exploser la dette et de menacer la protection sociale. Pour "redresser [s]a croissance potentielle", la France devrait renforcer l'adéquation entre les formations et les besoins des entreprises, encourager les filières professionnelles, ou encore favoriser la reconversion professionnelle et la reprise d'étude après 25 ans. |
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Les jeunes très diplômés peinent aussi à trouver un premier emploi |
Les jeunes les plus diplômés peinent, eux aussi, à entrer dans le monde du travail : au printemps, un tiers de la promotion 2013 n'avait toujours pas décroché un premier emploi, selon l'enquête annuelle de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC). Moins d'un an après leur sortie de l'enseignement supérieur, 37 % des diplômés 2013 de niveau bac + 5 et plus étaient toujours sans emploi, 29 % n'avaient pas encore signé le moindre contrat. Les 63 % restants étaient en emploi, un niveau stable par rapport aux diplômés 2012. Ce taux d'emploi, en fort recul par rapport aux promotions 2010 (72 %) et 2011 (70 %), est proche du plus bas niveau (60 %) enregistré au début de la crise par les diplômés 2009. "Ce taux d'emploi n'est pas bon, certes, mais il reste très supérieur à celui des autres jeunes", nuance le directeur général de l'APEC, Jean-Marie Marx, pour qui "le diplôme reste un passeport pour l'emploi". |
Il attribue ce mauvais résultat à "la situation économique", rappelant que "les jeunes diplômés en 2013 sont arrivés sur le marché du travail fin 2013 et début 2014 dans un contexte de croissance quasi nulle". Cette morosité pourrait perdurer, selon M. Marx : "Il y a fort à parier que la promo 2014 se retrouve dans les mêmes eaux en termes d'insertion." L'étude de l'APEC relève tout de même un motif de satisfaction : parmi les jeunes diplômés ayant un emploi, la part des CDI atteint 59 %, son plus haut niveau depuis 2008. En 2009, cette proportion était descendue à 46 %. |
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Ventes de voitures en nette hausse |
Les ventes de voitures neuves en France ont augmenté de 6,3 % en septembre par rapport à leur niveau du même mois de 2013, profitant surtout aux constructeurs français, a précisé mardi le comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), à la veille de l'ouverture des journées professionnelles du Mondial de l'automobile de Paris. Depuis le début de l'année, 1 337 327 voitures ont été vendues en France. A la même période de l'année dernière, ce chiffre était de 1 309 813, mais 2013 avait constitué le point bas de la crise du secteur, et les volumes restent bien plus faibles qu'avant celle-ci. Les constructeurs français sont ceux qui tirent le mieux leur épingle du jeu en s'arrogeant 57,14 % du marché en septembre (56,13 % depuis le début de l'année). PSA Peugeot-Citroën voit ses ventes croître de 17,3 % par rapport au même mois de 2013, surtout grâce à la marque Peugeot (+ 25,7 %), tandis que Renault gagne 5,3 % de ventes, pouvant remercier sa marque à bas coût, Dacia, qui a écoulé 34,1 % voitures en plus sur le marché français qu'en septembre de l'année dernière. |
Renault produira 100 000 utilitaires pour Fiatdans son usine de Sandouville (Seine-Maritime). Le président-directeur général de la marque au losange, Carlos Ghosn, a fait cette annonce mardi 30 septembre sur le site haut-normand. |
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Le secteur manufacturier de la zone euro se rapproche de la stagnation |
La croissance de l'activité manufacturière a encore ralenti en septembre, en raison notamment de la première baisse des commandes nouvelles en un peu plus d'un an,montrent les résultats de l'enquête PMI de Markit. L'activité du secteur manufacturier s'est même contractée en septembre pour la première fois depuis quinze mois en Allemagne, ce qui suggère que la première économie d'Europe pourrait être en perte de vitesse. Les entreprises ont également baissé leur prix pour la première fois depuis avril, une donnée qui est annoncée un jour après qu'Eurostat a fait état d'une nouvelle baisse de l'inflation, à 0,3 %. Cette évolution des prix illustre les difficultés de la BCE à faire remonter l'inflation à un niveau plus proche de son objectif d'une hausse des prix à la consommation juste en deçà des 2 %. |
La nouvelle première ministre polonaise, Ewa Kopacz, s'est refusée mercredi à fixer une date pour l'adoption de l'euro, et y a mis deux conditions : le renforcement de la zone euro et la stabilisation de l'économie polonaise. |
TEXTOS |
Consommation :l'association de consommateurs UFC-Que choisir lancera mercredi la première action de groupe en France, contre l'administrateur de biens immobiliers Foncia, comme la loi l'y autorise désormais, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié sur son site. L'UFC va assigner Foncia devant le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour lui réclamer l'indemnisation de locataires, 318 000 selon son estimation, ayant payé indûment des frais d'expédition de quittance, pour un total évalué à 44 millions d'euros sur cinq ans.
Japon : la confiance des grandes entreprises manufacturières japonaises a augmenté d'un point dans la vague de septembre de l'enquête "Tankan", s'établissant à + 13, un résultat inattendu dans un contexte économique incertain, a annoncé mercredi la Banque du Japon (BOJ).
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La Poste : le groupe postal a annoncé que les tarifs du courrier augmenteraient en moyenne de 7 % au 1er janvier 2015, soit la hausse la plus élevée de son histoire, justifiée selon elle par la nécessité de compenser la baisse de l'activité et de financer ses investissements. "Dans le détail, la lettre prioritaire à timbre rouge passe de 0,66 à 0,76 euro, et la lettre à timbre vert passe de 0,61 à 0,68 euro", a expliqué à l'AFP Nicolas Routier, directeur général de la branche Services-courrier-colis.
Monnaies : le dollar a franchi mercredi la barre symbolique des 110 yens pour la première fois depuis la crise financière de 2008, un pas de plus dans la dépréciation de la devise nippone amorcée depuis la fin de 2012 par le gouvernement de Shinzo Abe. Cette ascension était absolument inimaginable au début de 2012, quand le dollar voguait autour de 76 yens. L'euro poursuivait sa baisse mercredi face à un dollar revigoré.
Automobile : le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavarès, a estimé mercredi que la Chine était "la deuxième jambe" du groupe, sur BFM Business. "Nous avons une jambe européenne et une jambe asiatique", a-t-il dit, ajoutant que PSA avait vendu 550 000 voitures en 2013 et comptait en 2014 "largement dépasser les 700 000".
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100 000 |
L'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) a proposé mardi aux partenaires sociaux de fixer à cette branche professionnelle l'objectif de 100 000 recrutements en moyenne par an au cours des dix prochaines années. L'UIMM représente 43 000 entreprises, de la transformation des métaux aux équipements ménagers en passant par le nucléaire, l'automobile, les constructions navales et ferroviaires, l'aéronautique, le spatial et l'électronique. Le projet d'accord prend en compte"l'impact potentiel des quatre milliards d'euros d'allégement de charges sociales et fiscales dont bénéficieront les entreprises de la branche dans le cadre du pacte de responsabilité", précise l'UIMM. Selon l'organisation, le taux de recrutement dans la métallurgie oscille actuellement entre 80 000 et 100 000 par an, selon les années et la conjoncture. Le projet d'accord propose aussi de porter à 46 000 le nombre de personnes en formation en alternance à l'horizon 2020 dans la métallurgie – près de 14 % de plus qu'en 2013 (40 500). |
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BLOG |
Loi transition énergétique : et la sortie du pétrole, Mme Royal ?
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Le projet de loi de "transition énergétique pour la croissance verte", dont l'examen doit débuter le 1er octobre en séance plénière à l'Assemblée nationale, est bien gentil.
Il y est beaucoup question d'électricité : développer massivement les énergies renouvelables au détriment du nucléaire, fort bien (à condition de découvrir comment faire, et pas juste techniquement). Le texte encourage aussi l'émergence d'une économie "circulaire", favorable aux circuits d'approvisionnement courts et au recyclage : il faut saluer l'introduction en droit français d'une notion aussi salubre, même si [a] les mesures envisagées demeurent superficielles, et si [b] les leaders politiques qui appellent aujourd'hui à "relocaliser de l'économie" ont durant une génération laissé nos banques investir à l'autre bout de la planète pour y faire fabriquer nos trucs et nos machins ; [c] l'économie circulaire, la vraie, n'est pas compatible avec la logique de l'Organisation mondiale du commerce, mais passons.
Avant même qu'il y soit question d'économie circulaire ou de sortie du nucléaire, le projet de loi (amendé la semaine dernière par les députés de la Commission spéciale chargée d'en examiner le contenu), expose en devanture son double objectif primordial : "réduire le recours aux énergies fossiles" et, ce faisant, "lutter contre l'effet de serre". A tout prendre, lorsque l'on parle de "transition énergétique", c'est avant tout de ça dont il s'agit non ? Et bien non, justement, en l'occurrence. Ou si peu.
Sur l'axe décisif de la sortie du pétrole, nos législateurs, hélas, – PS, UMP et Vert itou – sont allés à l'économie de leur propre énergie politique, glissant sur cet axe par eux bien compris comme étant un dangereux couperet électoral.
L'objectif de long terme, déjà accepté par la France, demeure joliment ambitieux : "réduire les émissions de gaz à effets de serre de 40 % entre 1990 et 2030", et "réduire la consommation énergétique primaire des énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à la référence 2012". Mais la maigreur des moyens que mobilise le projet de loi fait peine à voir.
C'est par où, la sortie du pétrole ?...
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Lu sur Oil Man, le blog de Matthieu Auzanneau
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Dette, déficits: le budget de tous les dérapages |
Le Figaro Economie : 2 000 milliards de dette : la France coule |
The Wall Street Journal : Ebay se scinde en deux, Paypal reprend son indépendance |
Financial Times : Draghi va inciter la Banque centrale européenne à accepter des créances douteuses grecques et chypriotes |
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