Le retour de Sarkozy ne convainc que les sympathisants de l'UMP (et c'est ce qui compte) - SONDAGE YOUGOV
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Le retour de Nicolas Sarkozy n'a pas convaincu une majorité de Français mais enchante les sympathisants UMP | AFP
POLITIQUE - Facebook, France2, meetings... le retour ultramédiatisé de Nicolas Sarkozy n'est certes pas passé inaperçu. Mais il peine toujours à convaincre une majorité de Français encore très hostile au come-back de l'ancien président de la République.
Et au vu des résultats du sondage YouGov pour Le HuffPost et Itélé, l'ex-retraité de la vie politique, qui se déplace ce jeudi 2 octobre sur les terres de François Baroin dans l'Aube pour une réunion publique avec les adhérents UMP, va devoir se montrer convaincant pour bâtir le "rassemblement du XXIe siècle" censé dépasser le clivage gauche-droite. Selon cette étude réalisée entre le 24 et 28 septembre, 56% des Français demeurent effectivement opposés à son retour dans l'arène politique. A titre de comparaison, un précédent sondage YouGov, réalisé en juillet dernier au lendemain de sa mise en examen avait révélé que 53% des Français ne souhaitaient pas qu'il soit candidat à la présidence de son parti.
Notre palmarès des personnalités montre d'ailleurs une hausse de 6 points d'opinions défavorables à Nicolas Sarkozy au mois de septembre et un reflux de 4 points des opinions favorables. Autant dire que ce retour au front n'a rien d'un retour en grâce.
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Plébiscite dans l'électorat de l'UMP
La joie des retrouvailles est en revanche beaucoup plus palpable chez les seuls sympathisants de l'UMP. 84% de l'électorat du parti conservateur applaudit son retour aux affaires. Et 78% d'entre eux souhaitent qu'il élu à la présidence de sa formation politique le 29 novembre prochain. Un score aux allures de plébiscite mais à manier avec précaution puisque seuls les militants encartés à l'UMP pourront voter pour désigner leur prochain dirigeant.
Ce grand écart entre des partisans comblés et des Français plus que méfiantsap n'inquiète pas outre-mesure l'entourage du candidat. "Pour le moment, on refonde le parti. Convaincre les Français, ce sera le deuxième étage de la fusée", plaide son porte-parole Gérald Darmanin. "L'UMP doit faire peau neuve pour oublier ses cicatrices. Nicolas Sarkozy doit d'abord conforter sa base pour ensuite réunir tous les Français", renchérit l'ancienne ministre Nora Berra.
Bonne nouvelle: sur le plan des idées et de la stratégie, la volonté de l'ancien président de dépasser l'affrontement gauche-droite ne lui aliène pas pour autant le soutien de ses propres troupes. Alors que l'idée est rejetée par 40% des personnes interrogées (36% pour, 24% de sans opinion), elle est applaudie par 87% des électeurs UMP.
Gare au piège des primaires et du mariage pour tous
Si la conquête du premier parti d'opposition semble en bonne voie, Nicolas Sarkozy devra toutefois marcher sur des oeufs concernant certains sujets sensibles.
Jadis opposé à l'organisation d'une primaire pour désigner le candidat de droite en 2017, Nicolas Sarkozy a depuis mis de l'eau dans son vin et s'est engagé (de manière assez floue) à maintenir le scrutin pour contenter ses rivaux Alain Juppé et François Fillon. C'est aussi ce que réclame une nette majorité des sympathisants du parti (68%). Et gare aux modalités: 44% d'entre eux exigent que cette compétition soit la plus ouverte possible, notamment au centre.
La question du mariage pour tous risque d'être encore plus délicate à gérer. Alors que les propres lieutenants de Nicolas Sarkozy sont partagés entre l'abrogation de la loi Taubira, les sympathisants de l'UMP demeurent très divisés sur le sujet. 29% sont pour une abrogation pure et simple, 39% pour une réécriture et 20% se prononcent pour son maintien. 12% sont sans opinion.
C'est probablement pour ménager les uns et les autres que NIcolas Sarkozy refuse de trancher la question le temps de la campagne pour la présidence du parti. "Il n'a pas envie de choisir maintenant, il veut regarder le score de tout le monde", indique un de ses proches avant de renvoyer le débat à une "grande convention sur la famille" après l'élection.
Sondage réalisé sur Internet entre le 24 et 28 septembre 2014 (méthode des quotas) sur un échantillon représentatif de 1012 Français de 18 ans et plus. En partenariat avec:
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