Olivier Besancenot : Dix ans après
Le destin peut réserver des surprises
Publié le 21 mars 2014 à 18:00 dans Politique
L'AUTEUR
Philippe Bilger anime le blog "Justice au singulier".
Il y a des retrouvailles qui n’attristent pas, malgré le temps qui a passé. Elles rassurent parce qu’au contraire la vie a gagné contre le temps.
Il y a dix ans, à la suite du hasard de la publication d’un livre – un dialogue vigoureux avec Bruno Gaccio, sous l’égide bienveillante du regretté Gilles Verlant -, j’avais fait la connaissance d’Olivier Besancenot puis, quelque temps plus tard, nous avions dîné ensemble.
Je ne craignais pas ses foudres révolutionnaires – il militait alors pour la LCR qui est devenue le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) en 2009 – parce que d’emblée j’avais perçu chez lui une extrême politesse, beaucoup de gentillesse personnelle comme s’il ne voulait pas dilapider l’intensité et parfois la dureté de son discours politique dans des circonstances et avec des personnes peu accordées à celui-ci.
Je me souviens d’échanges qui m’avaient beaucoup intéressé parce que j’avais la certitude d’avoir en face de moi une personnalité intelligente, intègre et convaincue, fascinante dans la mesure où d’abord elle fuyait comme la peste tout ce qui aurait pu ressembler à une séduction démagogique et que, par ailleurs, on percevait une cohérence entre ses idées et ses comportements, entre son être intime et son être politique.
Il exerçait le métier de postier à Neuilly-sur-Seine et on sentait que chez lui ce n’était pas une occupation de façade, au contraire cette quotidienneté du travail révélait la volonté de n’être pas un responsable politique comme les autres.
Cette urbanité, ce savoir-vivre qui lui faisaient si parfaitement distinguer ce qui relevait de la lutte idéologique et partisane de ce qui concernait la convivialité immédiate m’avaient frappé comme le signe précisément qu’il ne s’agissait pas d’un révolutionnaire de salon qui brûlerait ses cartouches en permanence et n’importe où mais d’un engagé lucide qui savait s’économiser pour l’essentiel.
Par ailleurs, appréciant sa conversation, j’étais confirmé dans l’impression que j’avais toujours eue à son sujet : un grand talent pour l’oralité, une parole vive, sèche, nette et abrupte mais parvenant sans détour inutile dans l’oreille et l’esprit de l’interlocuteur.....
La suite ici--->olivier-besancenot-npa-melenchon
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