ÉCONOMIE - Le géant industriel allemand Siemens s'apprête à faire une offre concurrente à celle de l'américain General Eletric pour l'acquisition d'une partie des activités d'Alstom, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.
"Une offre de Siemens se prépare", a indiqué cette source à la veille de la venue à Paris du PDG de General Electric pour des discussions en vue de l'acquisition de la division énergie d'Alstom, un des fleurons industriels français.
Ni les responsables de Siemens ni ceux de General Electric n'étaient immédiatement joignables pour commenter l'information. Selon Le Figarocette nouvelle offre émanerait en partie du gouvernement qui veut éviter le démantèlement d'un fleuron industriel français en cherchant une solution franco-allemande.
Le gouvernement veut des garanties
L'opération vise l'achat des actifs du groupe français liés à l'énergie (équipements pour centrales thermiques, lignes à haute tension, énergies renouvelables, soit les divisions "Power" et "Grid"), qui représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. La transaction est estimée à quelque 10 milliards d'euros, selon la presse.
Bien que l'Etat ne soit plus actionnaire de l'entreprise depuis 2006, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg s'est invité dans le dossier, recevant toutes les parties au nom de la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d'éventuels emplois.
Le gouvernement entend obtenir des garanties sur trois points "l'emploi, la localisation des activités et l'indépendance énergétique", a-t-on indiqué dans l'entourage de François Hollande.
General Electric bien implanté en France
Le conglomérat industriel américain General Electric, dont le PDG est attendu dimanche à Paris pour tenter de finaliser le rachat d'une partie des activités du groupe Alstom, est pour sa part déjà bien implanté en France.
Le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 7,8 milliards d'euros 2011 dans l'Hexagone, dont 5,6 milliards d'euros proviennent de l'industrie. Il emploie 11.000 salariés en France (au total 305.000 dans le monde).
Le groupe, qui se présente comme l'un des 50 acteurs économiques les plus importants du pays, est dirigé en France par Clara Gaymard, également vice-présidente de GE International et épouse d'Hervé Gaymard, ancien ministre de l'Agriculture (2002-2004) puis de l'Economie et des Finances (2004-2005).
Il est présent dans une vingtaine de grandes villes du pays, à la fois dans l'énergie, les technologies médicales, les services financiers et les médias. Ses trois principaux sites de production sont à Belfort (GE Energy), à Buc (GE Healthcare) et au Creusot (GE Oil&Gas).
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