Faible mobilisation contre la réforme des retraites
Reuters – il y a 5 heureReuters/Reuters - Des milliers de personnes ont manifesté mardi (ici à Lyon) à l'appel de quatre syndicats pour dire qu'elles "n'abandonnent pas" la mobilisation contre la réforme des retraites à
PARIS
(Reuters) - Des milliers de personnes ont manifesté mardi en France à l'appel
de quatre syndicats pour maintenir la pression contre la réforme des retraites
à l'occasion de son adoption par l'Assemblée nationale à une courte majorité.
Plus de 150
rassemblements à travers le pays ont rassemblé "des dizaines de milliers
manifestants", a indiqué la CGT, qui ne donne pas de chiffre précis.
Les rangs étaient
nettement plus clairsemés que lors de la mobilisation du 10 septembre, lorsque
370.000 personnes avaient défilé selon les organisateurs, et 155.000 d'après la
police.
Thierry Le Paon, le
secrétaire général de la CGT, a néanmoins promis de nouvelles mobilisations
contre une réforme que les syndicats jugent "injuste" et qui sera
examinée par les sénateurs à partir du 28 octobre.
Les députés ont adopté
le texte de justesse mardi en première lecture, les radicaux de gauche et les
écologistes s'abstenant sur ce texte clé du quinquennat de François Hollande.
Mais les syndicats
CGT, Force ouvrière, FSU et Solidaires espèrent peser sur le vote au Sénat, où
le Parti socialiste ne détient qu'une majorité relative et dépendante du bon
vouloir des sénateurs communistes, hostiles à la réforme.
A Paris, quelques
milliers de sympathisants CGT, FSU et Solidaires ont défilé dans l'après-midi
de la place Saint-Augustin jusqu'au pont de la Concorde, face à l'Assemblée
nationale, où ils ont rejoint un cortège distinct de FO.
"43 ans, on n'en
veut pas", ont scandé des manifestants postés à quelques centaines de mètres
du Palais-Bourbon en référence à l'allongement de la durée de cotisation.
Environ 20.000
personnes, selon les syndicats, ont bravé la pluie mardi à Marseille, entre le
Vieux-Port et la préfecture.
Mais les manifestants
étaient 3.000 à Bordeaux, selon les organisateurs, et un millier d'après la
police, un chiffre à peu près identique à celui de Toulouse et inférieur de
moitié à celui d'il y a un mois. Ils étaient 350 à Nancy et à Strasbourg.
"COLOSSAL"
Le projet de loi
présenté par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, prévoit un
allongement de la durée de cotisation dans le secteur privé et public à 43 ans
à l'horizon 2035 ainsi qu'une hausse générale de 0,3 point en quatre ans des
cotisations salariales et patronales.
Les syndicalistes accusent
le gouvernement de conduire cette réforme pour "satisfaire" la
Commission européenne.
Même si le texte
comporte des "avancées", comme une meilleure prise en compte de la
pénibilité, "le projet est plombé par l'allongement de la durée de
cotisation", a résumé Jean-Claude Mailly, le dirigeant de Force ouvrière.
Selon FO, la
génération 1973 devra cotiser 43 ans, ce qui l'amènera, compte tenu de son âge
d'entrée au travail, à 67 ans minimum pour toucher une retraite à taux plein.
Thierry Le Paon a jugé
l'augmentation de la durée de cotisation jusqu'à 43 ans
"inacceptable" et déploré qu'il n'y ait "pas de rupture avec les
précédents gouvernements".
"Non seulement on
va travailler plus longtemps, non seulement on va cotiser pendant des années et
des années, mais en règle générale ça fait quand même 5 à 6 ans de cotisation
en plus d'une génération à une autre, ce qui est colossal", a-t-il dit au
départ du cortège parisien.
Gérard Bon, avec
correspondants de province, édité par Yves Clarisse
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