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dimanche 7 décembre 2025

LRue_ç avec le Nouvel Obs - Pourquoi je n’arrive jamais à reproduire ce que je vois sur Instagram ?...Dimanche 7 décembre 2025

 

 
Dimanche 7 décembre 2025
Chaque dimanche, une question existentielle qui nous a traversé l’esprit et une sélection des meilleurs articles, séries, entretiens et témoignages qui explorent nos vies intimes.
Pourquoi je n’arrive jamais à reproduire ce que je vois sur Instagram ?

Par  Anna Topaloff

Comme tout le monde, je scrolle trop sur Instagram. D’autant que j’entretiens avec l’appli le genre de relation toxique que j’ai pu avoir en CM2 : fascinée par elle, je tente régulièrement de copier ce qu’elle me donne à voir – mais sur moi, ça ne rend jamais aussi bien. Alors que chaque tentative ratée me laisse le goût amer de l’échec et entame un peu plus l’estime que j’ai de moi-même, je continue ! Vous avez dit « toxique » ?

Le week-end dernier, j’ai carrément failli m’étouffer en essayant de nouer mon écharpe comme le conseillait une très élégante influenceuse japonaise. J’avais pourtant reproduit au détail près les mouvements qu’elle exécutait avec maestria dans la vidéo – et qui avaient l’air très simples ! Mais au moment de tirer sur le bout d’écharpe gauche (celui que j’avais enroulé deux fois autour de cou, puis passé en dessous du bout du droit, puis au-dessus et encore en dessous), le tissu m’a tellement serré la gorge que je n’arrivais plus à respirer. Le temps de parvenir à me libérer de ces liens (ressenti : deux ans), je me suis vue mourir de la façon la plus ridicule qui soit…

Cet épisode, au cours duquel j’ai donc manqué de m’étrangler toute seule avec ma propre écharpe, m’a encouragée à revisiter toutes les fois où je me suis sentie trahie par Instagram. Celle où j’ai fait une spectaculaire glissade dans mon salon, heureusement sans autre blessé que mon orgueil, grâce à une vidéo de yoga soi-disant destinée aux débutants. Celle, encore, où j’ai dû me couper une mèche de cheveux pour retirer l’un des 53 élastiques apparemment nécessaires à la confection d’une queue-de-cheval digne de ce nom. Et je ne parle pas de mes pénibles tentatives de m’initier à l’art du contouring : elles m’ont finalement été bien utiles au maquillage « sorcière » de ma fille pour Halloween.

A ce stade – et pour retrouver un peu de dignité – je me suis finalement félicitée de me savoir trop piètre cuisinière pour envisager de reproduire ce gâteau « sculpté » façon sapin de Noël, qui pullule sur Instagram depuis quelques jours. Au moins, je passerai les fêtes la tête haute avec, en cas de grand froid, une écharpe banalement enroulée autour du cou.

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