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lundi 1 septembre 2025

Le Monde Moderne - La Quotidienne - Interview de François Bayrou sur le vote de confiance du 8 septembre - Lundi 1 er septembre 2025

 

Interview de François Bayrou sur le vote de confiance du 8 septembre

Sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai, manifestations mortelles en Indonésie, mort du Premier ministre houthi au Yémen, rentrée scolaire pour 12 millions d'élèves.

 
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Interview de François Bayrou sur le vote de confiance du 8 septembre

Le Premier ministre, François Bayrou, était l’invité de quatre chaînes d’information en continu pour justifier une nouvelle fois sa décision de solliciter le vote de confiance de l'Assemblée nationale par le fait "qu'il n'y a aucune politique courageuse possible" sans "l'assentiment minimal des Français et de ceux qui les représentent".

Après sa conférence de presse lundi, son interview au journal télévisé de TF1 mercredi, son discours au Medef jeudi et ses interventions à la foire agricole vendredi, le chef du gouvernement a répondu durant plus d'une heure et demie aux questions de Myriam Encaoua (franceinfo), Darius Rochebin (LCI), Marc Fauvelle (BFMTV) et Sonia Mabrouk (CNews).

Interrogé sur l'enjeu du vote du 8 septembre, il assure que "la question ce n'est pas le destin du premier ministre ou le destin de François Bayrou ou du gouvernement, la question, c'est le destin de la France" précisant que "si le gouvernement tombe, ça veut dire qu'on changera de politique".

Interrogé sur la part de responsabilité du camp présidentiel, qui a accru de mille milliards la dette depuis 2017, François Bayrou renvoie la balle au reste de la classe politique, qu'il accuse d'avoir demandé encore plus de dépenses, notamment après la crise du Covid-19.

Le chef du gouvernement a dressé un tableau inquiétant concernant l'avenir économique du pays. "Le seul qui n'était pas en vacances, c'était moi", a répété, durant cette interview, François Bayrou, accusé d'avoir laissé passer l'été pour ouvrir les discussions sur le budget et de ne pas avoir répondu aux missives de certains partis comme le RN ou le PS.

La mesure de suppression des deux jours fériés, évoquée mi-juillet, est "discutable et amendable", a-t-il répété, face aux critiques envers cette mesure jusque dans son propre camp. "Je pense que ça pourrait être un jour férié, sans difficulté, je suis ouvert à la discussion" révélant au passage qu’il avait envisagé d'autres mesures comme celle "de passer de 35 à 36 heures par semaine".

Le Premier ministre a balayé les propositions budgétaires que le Parti socialiste a présentées lors de ses universités d'été. Les socialistes proposent notamment de réduire le déficit de 21,7 milliards d'euros en 2026, environ deux fois moins que les 44 milliards mis sur la table par le gouvernement.

Interrogé sur les raisons de l'augmentation de la dette, François Bayrou avait pointé "le confort des boomers". Une déclaration qui n'était pas passée inaperçue, et sur laquelle il a choisi de revenir. "Je n'ai jamais dit qu'il fallait cibler les boomers. J'ai dit une chose très précise, très simple et très sérieuse : cette génération-là devrait être avec moi pour faire baisser la dette des plus jeunes."

Face aux propositions du RN, qui souhaite notamment réaliser des économies avec des mesures anti-immigration, le Premier ministre a répondu que "s'il y a pour des étrangers des avantages dont les Français ne profiteraient pas, je serai d'accord pour qu'on les regarde" ajoutant qu'il faut que la politique d'immigration "évolue dans deux directions", notamment sur la "capacité à maîtriser les entrées et la sortie du territoire".

Interrogé sur la possibilité de taxer les hauts patrimoines, le Premier ministre a considéré que "la taxe Zucman est inconstitutionnelle" et représente "une menace sur les investissements en France" car elle ferait partir les plus riches.

En fin d'entretien, François Bayrou a réglé ses comptes avec La France insoumise, qu'il accuse de vouloir le chaos.

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Qu’est-ce que le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai ?

Dans la liste des invités, le Russe Vladimir Poutine, l'Indien Narendra Modi, le Turc Recep Tayyip Erdogan ou encore l'Iranien Massoud Pezeshkian... Le président chinois Xi Jinping a réuni en grande pompe une vingtaine de leaders de la zone eurasiatique pour le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

L’OCS, créée le 15 juin 2001, associe dix Etats membres (la Biélorussie, l'Inde, l'Iran, le Kazakhstan, la Chine, le Kirghizstan, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan) et 16 pays observateurs ou partenaires, parmi lesquels l'Afghanistan, la Mongolie, l'Egypte, le Népal, le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et la Turquie. Elle représente ainsi presque la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB de la planète.

Son but premier était de faire face aux enjeux de sécurité régionale, "le terrorisme, le séparatisme ethnique et l'extrémisme religieux", selon les Nations unies, qui en sont partenaires mais depuis quelques années, l’OCS se transforme en un instrument de légitimation d'un ordre international non occidental.

Le sommet de Tianjin, décrit comme le plus important depuis la création de l'OCS, a lieu dans un contexte de crises multiples touchant directement ses membres. La Chine et l'Inde font en effet partie des principales cibles des taxes douanières imposées par Donald Trump. Le sujet s'annonce au cœur des discussions des participants au sommet.

Vladimir Poutine a affirmé que son pays et la Chine étaient "unis dans leur vision de la construction d'un ordre mondial juste et multipolaire". Mercredi, le président russe assistera à un défilé militaire où sera aussi présent le leader nord-coréen Kim Jong Un, la Corée du Nord étant l'un des principaux alliés de la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine. De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de soutenir Moscou dans ce même conflit. En réponse, la Chine invoque la neutralité et accuse les Occidentaux de prolonger les hostilités en armant l'Ukraine.

En parallèle, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a échangé par téléphone avec Narendra Modi, espère que l'idée d'un cessez-le-feu, soutenue selon lui par le Premier ministre indien, sera abordée en Chine.

Enfin, il s'agira également d'une réunion clef pour l'Iran, alors que l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont notifié aux Nations unies que Téhéran avait manqué à ses obligations dans le cadre de l'accord sur le nucléaire de 2015. Vladimir Poutine a ainsi prévu de s'entretenir du dossier nucléaire avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian..

Par ailleurs, l'OCS réunit des membres aux rapports délicats comme la Chine et l'Inde, qui se sont affrontés militairement sur leur frontière en 2020 et se livrent une intense compétition régionale. La visite de Narendra Modi sera d'ailleurs une première en Chine depuis 2018. Elle illustre l'effort en cours pour réchauffer les rapports entre les deux pays les plus peuplés du monde, a fortiori depuis que les droits de douanes américains pèsent sur leur économie.

Autre relation difficile entre l'Inde et le Pakistan, qui se sont affrontés en mai après un attentat dans le Cachemire indien et se disputent la souveraineté de cette région depuis leur indépendance en 1947.

Mais il ne faut pas accorder une importance exagérée aux divergences d'intérêts ou à la compétition entre acteurs régionaux au sein de l'organisation car l'OCS a prouvé que ces rivalités pouvaient être surmontées.

Des manifestations font plusieurs morts en Indonésie

L'Indonésie connaît depuis une semaine des manifestations violentes, lors desquelles plusieurs personnes sont mortes. Le président Prabowo Subianto a dénoncé des actions "qui relèvent même de la trahison et du terrorisme", et annoncé des mesures sécuritaires.

La première économie d'Asie du Sud-Est est en proie à un mécontentement croissant en raison des difficultés économiques d'une grande partie de la population. La mort d'un conducteur de moto-taxi, écrasé par un véhicule de police, a enflammé la situation et déclenché des protestations de rue à grande échelle, marquées par des violences. De nombreux problèmes liés à des impôts injustes, à la baisse du pouvoir d'achat et au manque d'opportunités d'emploi sont à l’origine du mécontentement de la population.

Lors d’une manifestation, une fourgonnette de l'unité paramilitaire de la Brigade Mobile a écrasé et tué un conducteur de moto-taxi de 21 ans, Affan Kurniawan, qui livrait des commandes de nourriture. Les images de sa mort sont devenues virales et ont exacerbé la colère contre la police, marquant un tournant dans le mouvement. Les manifestations se sont intensifiées et étendues à travers le pays.

À Makassar, des manifestants ont mis le feu à un bâtiment public du conseil provincial et local de la ville, et au moins trois personnes ont été tuées dans l'incendie. Le même jour, dans cette même ville, une autre personne a été tuée, battue à mort par la foule qui la soupçonnait d'être un agent du renseignement.

Aux victimes se sont ajoutés les pillages de maisons d'au moins trois députés et de la ministre des Finances. Sur l'île de Lombok, des manifestants ont pris d'assaut et incendié le bâtiment du conseil local du chef-lieu Mataram, en dépit des gaz lacrymogènes lancés par la police.

De nouvelles manifestations sont attendues en début de semaine prochaine. Des chauffeurs de moto-taxi ont annoncé sur les réseaux sociaux qu'ils retourneraient bientôt dans la rue. Des appels à manifester devant le Parlement de Jakarta pour demander sa dissolution ont également été lancés sur les réseaux sociaux.

Ces manifestations représentent le plus grand test du président Prabowo Subianto depuis sa prise de fonctions, en octobre 2024. Les tensions l'ont forcé à annuler un voyage prévu en Chine.

Mort du Premier ministre houthi dans des raids israéliens

Les rebelles houthis au Yémen ont promis de se venger après la mort de leur Premier ministre, tué dans des frappes israéliennes sur la capitale Sanaa. "Nous promettons à Dieu, au cher peuple yéménite et aux familles des martyrs et des blessés que nous nous vengerons", a déclaré Mehdi al-Machat, chef du Conseil politique suprême, dans un message vidéo sur Telegram. "Des jours sombres vous attendent", a-t-il ajouté, s'adressant à Israël.

Il s'agit du plus haut responsable politique connu des houthis à avoir été tué dans de tels raids depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Un communiqué de la présidence des houthis a annoncé la mort d'Ahmad Ghaleb al-Rahwi et de plusieurs de ses ministresIsraël mène depuis des mois des frappes contre des cibles des houthis au Yémen en riposte aux tirs de missiles et de drones des rebelles contre le territoire israélien. Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les houthis affirment lancer ces attaques en "solidarité" avec les Palestiniens de Gaza.

Rentrée scolaire pour 12 millions d'élèves

Quelque 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens ont fait leur rentrée aujourd’hui. Pour certains d’entre eux, celle-ci sera reportée suite à une décision rarissime prise dans les Bouches-du-Rhône et le Var par les préfets "en liaison avec les autorités académiques" en raison d'un épisode méditerranéen qui a déclenché une vigilance orange aux orages, pluie et inondation.

La ministre de l'Education nationale Élisabeth Borne s’est rendue dans une école élémentaire du 15e arrondissement de Paris pour y accueillir des élèves de CP et échanger avec des élèves de CM1 tandis que le Premier ministre François Bayrou a exhorté à la rigueur et dit son souhait de voir 3 000 postes publics en moins dès 2026.


Retour sur l’incroyable verve de notre Premier ministre

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