Le RN n’est pas encore au pouvoir, le racisme se déchaîne déjà
Plus le second tour approche, prévu dimanche 7 juillet, plus le Rassemblement national (RN) tente de lisser son image et ses propos, quitte à effacer provisoirement des pans entiers de son programme. À peine inaugurée, la vitrine est déjà fendillée. Mediapart a recensé plus de 100 candidat·es d’extrême droite aux élections législatives, tenant des propos haineux et complotistes. Sur 577 circonscriptions, le nombre est tellement ahurissant que l'expression, choisie par le patron du parti Jordan Bardella, de « brebis galeuses » ne doit tromper personne.
Ce sont des candidats qui lancent : « Vive la France, vive le roi ! » ; « Rendons les Africains à l’Afrique » ; « Pour une France épurée et sécurisée ». Un autre qui relaie une image suggérant de faire des « lâchés de cochons » pour faire respecter le confinement dans les « quartiers récalcitrants ». Sans parler de celle qui portait une casquette nazie sur une photo Facebook (elle s’est depuis désistée), des pro-Poutine, des transphobes, des antisémites…
Le vrai visage du RN est là, sous nos yeux.
Il est aussi dans la violence raciste que ses scores électoraux libèrent. Plus d’une par jour, selon un décompte effarant. Partout en France, des agressions verbales ou physiques ont lieu. Dans de très nombreux cas, les personnes mises en cause ont fait référence au Rassemblement national. Les travailleurs immigrés le sentent de plus en plus : infirmière, aide à domicile ou caissière, plongeur en restauration, agent de sécurité ou agent d’entretien, toutes et tous témoignent d’un racisme décomplexé.
Nos journalistes, aussi, en ont fait les frais. Ainsi Youmni Kezzouf, chargé de la couverture des extrêmes droites, a essuyé une insulte raciste d’un électeur du RN (« Je ne parle pas aux bougnoules ») alors qu’il réalisait un reportage sur les raisons de ce vote. De même, Khedidja Zerouali, en reportage à Arras, se voit renvoyée à ses origines (« J’ai rien contre vous mais bon… Il y a eu des attentats »).
Le visage du RN est aussi là, sous nos yeux. |
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