Translate

vendredi 5 juillet 2024

Médiatart - Le RN n’est pas encore au pouvoir, le racisme se déchaîne déjà - Vendredi 05 Juillet 2024

 

L'Hebdo de Mediapart'
La lettre hebdomadaire
Vendredi 05 Juillet 2024

Cette lettre vous a été transférée par un·e ami·e ? Vous pouvez vous inscrire directement en cliquant ici
Le RN n’est pas encore au pouvoir, le racisme se déchaîne déjà

Plus le second tour approche, prévu dimanche 7 juillet, plus le Rassemblement national (RN) tente de lisser son image et ses propos, quitte à effacer provisoirement des pans entiers de son programme. À peine inaugurée, la vitrine est déjà fendillée. Mediapart a recensé plus de 100 candidat·es d’extrême droite aux élections législatives, tenant des propos haineux et complotistes. Sur 577 circonscriptions, le nombre est tellement ahurissant que l'expression, choisie par le patron du parti Jordan Bardella, de « brebis galeuses » ne doit tromper personne.  

Ce sont des candidats qui lancent : « Vive la France, vive le roi ! » ; « Rendons les Africains à l’Afrique » ;  « Pour une France épurée et sécurisée ». Un autre qui relaie une image suggérant de faire des « lâchés de cochons » pour faire respecter le confinement dans les « quartiers récalcitrants ». Sans parler de celle qui portait une casquette nazie sur une photo Facebook (elle s’est depuis désistée), des pro-Poutine, des transphobes, des antisémites… 

Le vrai visage du RN est là, sous nos yeux. 

Il est aussi dans la violence raciste que ses scores électoraux libèrent. Plus d’une par jour, selon un décompte effarant. Partout en France, des agressions verbales ou physiques ont lieu. Dans de très nombreux cas, les personnes mises en cause ont fait référence au Rassemblement national. Les travailleurs immigrés le sentent de plus en plus : infirmière, aide à domicile ou caissière, plongeur en restauration, agent de sécurité ou agent d’entretien, toutes et tous témoignent d’un racisme décomplexé. 

Nos journalistes, aussi, en ont fait les frais. Ainsi Youmni Kezzouf, chargé de la couverture des extrêmes droites, a essuyé une insulte raciste d’un électeur du RN (« Je ne parle pas aux bougnoules ») alors qu’il réalisait un reportage sur les raisons de ce vote. De même, Khedidja Zerouali, en reportage à Arras, se voit renvoyée à ses origines (« J’ai rien contre vous mais bon… Il y a eu des attentats »). 

Le visage du RN est aussi là, sous nos yeux.

Offre spéciale : 1 mois pour 1€ seulement
Redécouvrez Mediapart !
 

Par 
Le président du Rassemblement national reconnaît « quatre ou cinq brebis galeuses » parmi les candidatures de son parti. Il soutient en réalité au moins 106 aspirants députés aux propos haineux et complotistes. Mediapart présente les vrais visages du RN, déjà élus ou qualifiés au second tour.
Par 
Depuis le 9 juin, de multiples agressions racistes, verbales ou physiques, ont eu lieu dans toute la France. Plus d’une par jour, selon le décompte de Mediapart. Dans de très nombreux cas, les personnes mises en cause ont fait référence au Rassemblement national.
 
h Sans un large front des électeurs et électrices attachées aux valeurs démocratiques, humanistes et progressistes, le Rassemblement national aura dimanche une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Quoi qu’il arrive, le combat contre le racisme et pour des vies dignes sera plus indispensable que jamais.
Par 
Elles sont infirmière, aide à domicile ou caissière, ils sont plongeur en restauration, agent de sécurité ou agent d’entretien dans les trains. Toutes et tous ont pour point commun de subir un racisme décomplexé au moment où l’extrême droite explose ses scores en France. Témoignages.
Par 
Plusieurs journalistes de Mediapart ont été refoulés à l’entrée de réunions publiques pendant la campagne des législatives, sans raison valable. Ce faisant, le parti d’extrême droite rappelle qu’il demeure un ennemi de la liberté de la presse.
Par 
 
Soupçons de détournements de fonds et d’emplois fictifs au Parlement européen, candidats au racisme décomplexé sur les réseaux sociaux, commissions versées en marge des prêts russes, enquête sur le patrimoine de la famille Le Pen : le Rassemblement national est cerné par les affaires. Retrouvez ici un accès central vers tous nos dossiers.
RN : main basse sur l’État ?

Par 
La plus haute juridiction administrative française, pilier de l’État de droit, se sait dans la ligne de mire du Rassemblement national. À la fois conseil de l’exécutif pour la rédaction des lois et ultime juge administratif chargé de trancher en urgence sur les libertés, l’institution se prépare à des temps agités.
Par 
Face à une extrême droite aux portes des ministères, les réflexions vont bon train parmi les hauts fonctionnaires formant l’ossature de l’administration. Beaucoup estiment de leur devoir de tenir leur poste. Et en sont réduits à espérer une majorité introuvable au soir du 7 juillet.
Par 
Pour la première fois depuis 1958, un parti remettant en cause nos droits fondamentaux est aux portes du pouvoir. De révisions constitutionnelles en renoncements politiques, les gouvernements successifs ont fragilisé l’ensemble du système. Tant et si bien que les « antisystèmes » peuvent aujourd’hui s’en réclamer.
 
Aucun syndicat de police n’a appelé au « barrage républicain ». Jean-Claude Delage et Philippe Capon, anciens secrétaires généraux des syndicats de police majoritaires, Alliance et l’Unsa, dénoncent auprès de Mediapart un parti qui « encourage le racisme, la xénophobie et clive la société ».
Par 
Dans un entretien à Mediapart, Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du principal syndicat policier de France, qualifie d’« énorme connerie » l’appel à faire barrage contre le Rassemblement national.
Par 
Si l’extrême droite est aux portes du pouvoir, c’est d’abord à cause de la faillite des élites françaises. Comme lors de la débâcle de juin 1940, si remarquablement décrite par Marc Bloch dans « L’Étrange défaite », il est urgent de pointer les innombrables lâchetés ou complicités qui ont conduit à cette catastrophe démocratique.
Par 
Candidat RN-LR en Haute-Savoie, Charles Prats pourrait être ministre d’un gouvernement Bardella. Ce magistrat très médiatique, chevalier blanc de la lutte contre les fraudes, a pourtant un parcours très critiqué au sein de la magistrature, émaillé de sanctions pour de nombreux manquements.
Par 
Les évolutions politiques outre-Atlantique nous tendent un miroir – et réciproquement. L’électorat non diplômé, hors des grandes villes, y a été perdu par la gauche. Tandis que la droite a assis son hégémonie culturelle avec l’aide de médias complaisants sinon totalement acquis.
Sur le terrain : nos reportages

Par 
Dans la deuxième circonscription du Pas-de-Calais, l’extrême droite est arrivée en tête, devant Agnès Pannier-Runacher, ministre parachutée par Renaissance. Arrivé troisième, le candidat du NFP s’est désisté et reste mobilisé, mais redoute le pire, considérant que les habitants du coin ont voté par adhésion au projet raciste du RN.
Par 
Le RN est arrivé en tête dans la totalité des communes de cette circonscription rurale, en profitant de la désertion des services publics, de faits divers médiatiques, et en soufflant sur les braises d’une mobilisation contre un projet de centre d’accueil pour demandeurs d’asile.
Par 
Le député reporter est mis en difficulté par la vague Rassemblement national qui déferle sur ses terres ouvrières et par le rejet de Jean-Luc Mélenchon. Il prend donc résolument ses distances avec La France insoumise, en espérant endiguer la réplique du second tour.
 
Arrivée en tête au premier tour dans la 7e circonscription, la députée sortante reçoit le renfort de candidats NFP déjà élus. Son adversaire Les Républicains Vincent Jeanbrun mène une campagne anti-LFI et pourrait capter l’électorat du RN au second tour.
Par 
Une « Nuit d’Avignon » solennelle et joyeuse s’est tenue jusqu’au petit matin du 5 juillet au Palais des papes, avec des prises de parole où sourdait, outre la volonté d’y croire ensemble, l’inquiétude de tout un monde.
Par 
Dans une circonscription scindée entre ville et campagne, la député RN sortante a déjà presque un pied à l’Assemblée. Mais la candidate du NFP, Amal Bentounsi, figure de la lutte contre les violences policières, a enregistré un score record à Meaux, fief de Jean-François Copé.
Un front républicain tant bien que mal

Par 
Le nombre de seconds tours à trois ou quatre candidats a considérablement chuté en deux jours, passant de 311 à 93. Si la gauche s’est retirée dans la quasi-totalité des cas qui la concernaient, le camp présidentiel a parfois eu le plus grand mal à barrer la route au RN. Deux ministres, notamment, ont tenté jusqu’au bout de se maintenir.
Par 
Dans la 1re circonscription de la Haute-Loire, le second tour oppose l’ancien patron du parti Les Républicains à un candidat RN. Alors que la candidate du Nouveau Front populaire s’est désistée, l’électorat de gauche peine à voter pour le président de région.
Par 
Alors que le RN continue de percer dans les terres toulousaines où la gauche résiste malgré tout, le maire de Toulouse, ex-LR, refuse d’appeler à faire barrage à l’extrême droite. Au diapason d’une famille politique qui, depuis dimanche soir, donne à voir la diversité de son nuancier lepéno-compatible.
 
Comme dans les années 1920 et 1930, ce sont les droites apeurées par les conséquences de leurs propres échecs qui ouvrent la porte du pouvoir à l’extrême droite. L’ordre social et économique passe avant les leçons de l’histoire.
Par 
Alors que le NFP pouvait ravir dans une triangulaire son siège à la députée sortante Horizons Naïma Moutchou, le retrait du LR-RN Sébastien Meurant en sa faveur a surpris la gauche locale, qui dénonce une « alliance stupéfiante ». Sébastien Meurant affirme que la candidate l’a contacté directement, ce que dément l’intéressée.
Notre regard sur le monde

Par 
La gauche modérée de Keir Starmer a remporté une large victoire lors des élections générales du jeudi 4 juillet, avec au moins 410 députés. Les Britanniques ont choisi l’alternance après 14 ans de droite conservatrice. Keir Starmer devient le nouveau premier ministre.
Par 
À l’approche des législatives du 4 juillet, des figures de l’aile gauche du Labour dénoncent son recentrage et les mises au pas de nombreux candidats. L’éditorialiste du « Guardian » Owen Jones explique à Mediapart pourquoi il a décidé, comme d’autres, de quitter le Labour.
Par 
Après la mort d’Ebrahim Raïssi dans un accident d’hélicoptère, trois candidats ultra-conservateurs et un réformiste à la campagne inattendue se disputaient vendredi 28 juin sa succession. Façonné sur mesure pour faire élire un proche du Guide suprême, le scrutin pourrait conduire à une surprise.
 
Un concert de solidarité se tient à Paris le 1er juillet à l’initiative du collectif d’artistes Voices for Gaza qui entend réhumaniser les Palestiniens et ne pas faire de la Palestine un sujet tabou dans le monde de la culture en France.
Le reste de l'actualité en France

Par 
À Clisson, la surface du festival de metal a été multipliée par dix en moins de vingt ans. Temporaires au départ, les constructions, principalement situées sur des terrains agricoles, deviennent de plus en plus définitives, ce qui contrevient aux règles d’urbanisme ou au Code de l’environnement. Second volet de l’enquête de Mediacités.
Dans le studio

Dans le Club  Les lecteurs et lectrices prennent la parole

le blog de 
Alors ça y est. On est en plein dedans. Le cauchemar que me promettait mon père, tu n'es qu'une invitée, ma fille, tandis que je secouais la tête, sûre de moi, tellement sûre de mon bon droit : je suis ici chez moi, papa. Assez de baisser la tête, de se faire tout petit. De supporter les insultes, le harcèlement, la violence. Il est temps de faire entendre notre voix.
le blog de 
Tout est en place : l’arsenal législatif, le fonctionnement institutionnel, l’habitude de l’obéissance, la surveillance globale, le racisme intrinsèque. Caligula est déjà à l’Elysée ; ses troupes s’apprêtent à envahir l’Assemblée. Chez Camus, l’empereur fou assume : il me faut des coupables. Et ils le sont tous.
le blog de 
Face à l'extrême droite plus proche du pouvoir qu'elle ne l'a jamais été depuis Vichy, face à la méconnaissance ou au désintérêt d'une partie de ses électeurs, l'histoire personnelle se confond avec l'Histoire. Jamais je n'aurais pensé publier une lettre transmise depuis 3 générations dans ma famille, celle de mon arrière-grand-père, Armand, Résistant Communiste, ouvrier, fusillé par la cour martiale allemande de Saint-Lô.
le blog de 
Ce lundi 1er juillet sortait le titre No Pasaran orchestré par Kore comme l’ont annoncé à peu près tous les médias rap en amont et les médias généralistes à sa sortie. Ainsi, 20 artistes rap se sont relayés sur plus de 9 min de prod pour dire leur haine du RN. Décryptage.
le blog de 
« Pendant qu’il est trop tard. » Cette expression figure en grandes lettres dans le dernier film de Léos Carax que j’ai vu il y a quelques jours. J’aime son trouble. Il est trop tard oui. Mais le temps s’ouvre toujours. Et son rythme, son montage, son souffle, peuvent encore nous appartenir. Et c’est pour cela que nous allons nous battre. Qui ça nous ? À nous de le dire. Ou pour le dire autrement, nous, nous qui refusons les assignations identitaires, à nous peut-être de ne pas le dire. Car rien ne borne ce nous. C’est là notre force.
le blog de 
Vous aussi, vous entendez régulièrement dans les médias des politiques ou des éditorialistes exprimer des assertions du type « Les Français veulent que... », souvent suivies de commentaires sur l'immigration, l'insécurité et d'autres sujets de société chers aux courants populistes ? Comme si les auteurs de ces propos étaient légitimes à parler au nom de « tous » les Français...
le blog de 
La guerre à Gaza a généré un mépris flagrant pour la mission des Nations Unies qui s’est traduit par des attaques sans précédent à l’égard du personnel, des installations et des opérations de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au proche Orient (l’UNRWA). Ces attaques doivent cesser, et le monde doit agir afin que les auteurs de ces actes en soient tenus responsables. Par Philippe Lazzarini, Commissaire-Général de l'UNRWA.
 
Offre spéciale, jusqu'au 21 juillet
1 mois pour 1 €
Au moment où la menace de l'extrême droite n'a jamais été aussi frontale, notre mission démocratique est de vous rendre ce qui vous appartient : des faits et du sens. 
Je me réabonne
À la fin des 30 jours, l'abonnement se poursuit à 12€/mois.
Offre disponible sur le site uniquement, et résiliable en ligne à tout moment

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire