| SOAZIG QUÉMÉNER RÉDACTRICE EN CHEF POLITIQUE JUSQU'ICI TOUT VA MAL
On l’a souvent qualifié de président des crises. Climat, pandémie, guerre en Ukraine, défiance démocratique, révolte sociale… Emmanuel Macron a affronté depuis 2017 une litanie de tempêtes inédites marquant une forme de basculement dans ce « nouveau monde » qu’il avait pressenti, même s’il s’agissait avant tout dans son esprit d’accélérer « le dégagisme », c’est-à-dire de remplacer une génération d’élus par une autre.
Cette révolte des banlieues apparaît au contraire comme une réminiscence de l’ancien monde. La mort d’un jeune, tué par un policier, les services publics attaqués… Tout cela fleure évidement 2005 et la fin laborieuse de la présidence Chirac.
Sauf que le degré de violence, et sa contagion à travers toute la France, atteint au bout de trois nuits d’émeutes est déjà sans comparaison avec les événements survenus il y a 18 ans. Sauf que les auteurs des dégradations sont de plus en plus jeunes. Et les attaques de supermarchés intervenues dès ce jeudi soir tracent même le trait d’union entre cette crise et l’inflation.
Autre nouveauté, la tenaille qui enserre le gouvernent entre d’un côté une partie de la gauche, les Insoumis plus précisément, toujours en quête d’une révolution à tisonner, et l’extrême-droite version Zemmour qui sous couvert de défendre la République, ne rêve en réalité que de partition, l’ancien candidat à la présidentielle allant même jusqu’à qualifier les quartiers « d’enclaves étrangères ».
Autant de spécificités qui rendent l'évolution de cette rage d’été totalement imprévisible. Twitter @SoazQuem Crédit photo : Lionel Antoni pour Marianne |
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