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lundi 28 janvier 2019

Tous pourris, sauf le peuple ? - le 20.12.2018

Lu dans le DL du 20.12.2018


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Tous pourris, sauf le peuple ?

 Autrefois, c’était simple. Les gens défilaient au cri de « Pompidou, des sous ! », tout le monde pouvait comprendre.
 On en réclamait beaucoup, le Président en accordait un peu, et la vie reprenait jusqu’à la prochaine grève. 
Aujourd’hui, même si la quête de pouvoir d’achat reste primordiale, les choses ne sont plus aussi simples. 
Les revendications de la frange radicale des “gilets jaunes” semblent une liste à la Prévert.
 Elles s’éparpillent tous azimuts, papillons fous au vent d’hiver. Augmenter les services publics, baisser l’impôt, dissoudre l’Assemblée, révoquer les élus, destituer Macron, envoyer paître syndicats et partis politiques, remplacer la presse par les réseaux sociaux…
 Martelé depuis des décennies par nombre d’irresponsables, le “tous pourris” trouve ici son épilogue logique. 
Mélenchon voulait du « dégagisme », il en a. 
Sans garantie aucune de ne pas finir dans la future charrette des “dégagés”… 
Seule Marine Le Pen, selon les récents sondages, tire profit de la sombre aventure. 
Rien d’étonnant, puisque la révolte fiscale tourne au rejet complet des institutions républicaines.
 Les protestataires nient carrément le bien-fondé de notre « démocratie représentative ». 
Ils prônent maintenant un remède miraculeux à défaut d’être neuf : le RIC. 
Sur chaque sujet, à son initiative, le peuple pourra provoquer un référendum et trancher.
 Faire passer une loi, en abolir une autre, virer son député, au gré des humeurs citoyennes… 
Voilà qui implique une révision de la Constitution, avec un débat approfondi sur l’encadrement du processus. 
Mais qui parlera au nom des “gilets jaunes” ? 
Des chefs de ronds-points tirés au hasard, peut-être.
 Ou alors Francis Lalanne, qui, aux dernières nouvelles, s’applique à structurer le mouvement.

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