20 décembre 2018 – Lors d’une conférence de presse tous les syndicats du secteur de l’aide aux personnes âgées (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UFAS, UNS) avec l’association des directeurs d’établissements AD-PA, ont dénoncé lors d’une conférence de presse un « mépris de l’Etat ». Lequel se traduit, estiment-ils, par la fin de non-recevoir envoyée par l’Elysée à leurs demandes de rendez-vous pour évoquer les difficultés rencontrées par les personnels qui travaillent dans les 7 300 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Ce même jour, par exemple, les familles des 130 résidents de l’EHPAD de Pamiers en Ariège qui se battent pour sauver le poste d’infirmier de nuit, ont remis une pétition à la direction du centre hospitalier auquel est rattaché l’EHPAD.
20 décembre 2018 – Ouverture du site de Parcoursup alors que les grèves se poursuivent contre ce système de sélection pour accéder à l’enseignement supérieur. Selon le calendrier publié, les futurs bacheliers de juin pouront y inscrire leurs vœux pour la rentrée 2019 du 22 janvier au 14 mars 2019.
19 décembre 2018 – La SNCF prévoit de supprimer 2086 emplois en 2019, selon le projet de budget présenté par la direction lors d’une réunion du comité central du groupe public ferroviaire. Tous les syndicats, unanimes se sont prononcés contre ces suppressions qui s’ajoutent à celles des années précédentes. Dans le même temps, un projet « Vigie gares haltes », prévoit de confier aux facteurs « une mission de surveillance dans des gares haltes sans personnel SNCF ». SUD-Rail s’insurge dans un communiqué contre cette externalisation « du travail des cheminots auprès de prestataires extérieurs ». Le syndicat « ne remet pas en cause l’expertise des salariés de La Poste en matière de distribution de courrier, mais les métiers de la SNCF nécessitent une technicité à mettre en œuvre dans un milieu particulier qui nécessite une formation aux risques ferroviaires », souligne-t-il.
18 décembre 2018 – Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Paris devant le ministère de l’Économie à l’appel de neuf organisations syndicales de retraités pour revendiquer la suppression de la hausse de la CSG pour tous les retraités et une augmentation des pensions.
18 décembre 2018 – Le ministre de l’Intérieur a proposé aux syndicats de policiers une prime de 300 euros pour les policiers mobilisés sur le conflit des « gilets jaunes », à laquelle s’ajoute une prime de 200 euros pour les personnels des préfectures. Les syndicats qui revendiquent notamment le paiement de très nombreuses heures supplémentaires impayées depuis des années ne sont pas satisfaits.
18 décembre 2018 – Convoqués à l’Elysée, les patrons des grands assureurs et groupes de protection santé se sont engagés à ce qu’il n’y ait pas de hausse des tarifs l’an prochain et en 2020 liée à la réforme dite du « reste à charge zéro ».
Macron n’oublie pas son mandat
Par Daniel Gluckstein •
Aussi forte soit la tempête qui secoue son gouvernement, Macron n’oublie pas de quelle classe sociale il est l’élu et pour défendre quels intérêts.
Aujourd’hui, il fait ses comptes. La stabilité de la Ve République ? Elle est ébranlée, certes, mais l’opposition parlementaire (PS, PCF, LFI) reste raisonnable. Elle a d’abord présenté une motion de censure, rejetée comme prévu. Puis La France insoumise annonce le dépôt, en février, d’une proposition de loi en faveur d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC). Cette proposition – présentée désormais comme la revendication principale des gilets jaunes (à laquelle Édouard Philippe se dit ouvert) – sera éventuellement examinée et soumise au vote de l’Assemblée nationale d’ici à plusieurs mois (dans des termes qu’on ignore) pour une éventuelle mise en œuvre ultérieure. Du point de vue du gouvernement, c’est un long répit gagné pour faire passer l’essentiel.
L’essentiel, pour lui, est de poursuivre, sans ralentir ni faiblir, le calendrier des contre-réformes. Démanteler les droits, garanties et conquêtes de la classe ouvrière qui font obstacle à la soif de profit des patrons, banquiers et spéculateurs : là est le mandat de Macron, qui est bien décidé à l’appliquer. Dans Les Échos(17 décembre), Édouard Philippe martèle qu’il est « indispensable » de poursuivre trois contre-réformes : celle des retraites (qui veut condamner les retraités à travailler jusqu’à 70 ou 75 ans pour toucher une pension de misère) ; celle de la fonction publique (pour sabrer toujours plus dans les hôpitaux, écoles, maternités, bureaux de poste…) ; celle de l’assurance chômage (pour diminuer le montant des allocations et contraindre les chômeurs à effectuer n’importe quelle tâche).
Édouard Philippe annonce que le gouvernement va « changer de méthode ». Mais il réaffirme l’objectif de « réduire le coût du travail, d’être plus compétitifs, tenir nos comptes publics ». Un objectif que ce gouvernement, pourtant massivement rejeté, estime réaliste, tablant, d’une part, sur le fait que l’opposition politique, respectueuse du cadre des institutions, lui laisse les mains libres ; et, d’autre part, sur le fait que le mouvement des gilets jaunes, rejetant toute jonction avec le mouvement ouvrier organisé – ce qu’illustre la lamentable agression de Chartres contre les syndicats CGT et FO dénoncés comme « collabos » – ne se fixe pas de bloquer ces contre-réformes.
Reste la question posée au mouvement ouvrier : alors que ce gouvernement est plus affaibli que jamais, est-il possible de ne pas réaliser l’unité tout de suite contre les contre-réformes ? La mobilisation contre les réformes Blanquer est une indication : les travailleurs et les jeunes s’engagent sur la voie de la lutte de classe avec leurs organisations dans l’unité pour arracher des revendications précises.
C’est désormais la clé de toute la situation : les contre-réformes doivent être bloquées. À commencer par celle des retraites. C’est une question vitale pour l’immense majorité de la population.
La Tribune des travailleurs, 12 décembre 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire