Lu dans le DL du 19.12.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Macron, l’aigle
devenu albatros
Votre vie va s’améliorer, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que
demain.
Quand l’aigle Macron a pris son envol, planant au-dessus des
médiocrités anciennes, il promettait un monde nouveau et des réformes
ambitieuses.
Dix-huit mois plus tard, on le voit comme l’Albatros du poète,
« ses ailes de géant l’empêchent de marcher ».
Les rancœurs accumulées
contre le Président ont fini par se cristalliser.
Résultat : un petit gravier
jaune, au fond de sa chaussure, l’oblige à boiter bas.
Voire à ne plus bouger
d’un œil.
Ses lois prévues en 2019 sur la retraite ou l’assurance chômage risquent
fort d’attendre un peu.
Son leadership européen aussi.
Redescendu sur
terre, Jupiter doit d’abord renouer le dialogue brutalement interrompu avec
les Français.
Par la flatterie, peut-être : « Que vous êtes jolis, que vous me
semblez beaux ! ».
À ce stratagème de renard, les Gaulois réfractaires ont
déjà répondu : « On lâche rien ».
Ni le fromage, ni le dessert.
Persuadée que le sommet la méprise, ivre de revendications parfois
violentes et contradictoires, la base se cabre.
L’édifice républicain s’en
trouve ébranlé, la confiance devient la chose du pays la moins partagée.
Pour le pouvoir, la situation s’apparente à un rude casse-tête.
Sauf à suivre
le précepte du père Brecht : « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ! ».
Après tout, le meilleur moyen de
franchir un obstacle reste encore de le supprimer.
Ainsi opère l’Éducation
nationale qui rend facultatives les maths au lycée.
Finis les cauchemars
d’équations au bachot !
Cette matière est trop difficile, mieux vaut la
réserver aux élèves de l’élite.
Ceux qu’on ne verra jamais traîner sur les
ronds-points.
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