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lundi 28 janvier 2019

Macron, l’aigle devenu albatros - le 19.12.2018

Lu dans le DL du 19.12.2018


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Macron, l’aigle devenu albatros

 Votre vie va s’améliorer, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.
 Quand l’aigle Macron a pris son envol, planant au-dessus des médiocrités anciennes, il promettait un monde nouveau et des réformes ambitieuses.
 Dix-huit mois plus tard, on le voit comme l’Albatros du poète, « ses ailes de géant l’empêchent de marcher ». 
Les rancœurs accumulées contre le Président ont fini par se cristalliser.
 Résultat : un petit gravier jaune, au fond de sa chaussure, l’oblige à boiter bas. 
Voire à ne plus bouger d’un œil. 
Ses lois prévues en 2019 sur la retraite ou l’assurance chômage risquent fort d’attendre un peu.
 Son leadership européen aussi. 
Redescendu sur terre, Jupiter doit d’abord renouer le dialogue brutalement interrompu avec les Français.
 Par la flatterie, peut-être : « Que vous êtes jolis, que vous me semblez beaux ! ». 
À ce stratagème de renard, les Gaulois réfractaires ont déjà répondu : « On lâche rien ».
 Ni le fromage, ni le dessert. 
Persuadée que le sommet la méprise, ivre de revendications parfois violentes et contradictoires, la base se cabre. 
L’édifice républicain s’en trouve ébranlé, la confiance devient la chose du pays la moins partagée. 
Pour le pouvoir, la situation s’apparente à un rude casse-tête.
 Sauf à suivre le précepte du père Brecht : « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ! ».
 Après tout, le meilleur moyen de franchir un obstacle reste encore de le supprimer. 
Ainsi opère l’Éducation nationale qui rend facultatives les maths au lycée.
 Finis les cauchemars d’équations au bachot !
 Cette matière est trop difficile, mieux vaut la réserver aux élèves de l’élite.
 Ceux qu’on ne verra jamais traîner sur les ronds-points. 

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