Lu dans le DL du 24.11.2018
LE BILLET
PAR GEORGES BOURQUARD
Humour ministériel
L’époque n’est pourtant pas à la rigolade.
Entre les manifestations,
les barrages, les menaces sur la planète, la sécheresse
mais aussi les risques d’inondations et le prix de l’essence, le
pays n’a pas l’âme joyeuse.
Sauf dans les ministères où l’humour
est contagieux.
Ainsi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, présentant le
projet de loi de finances aux sénateurs s’est laissé emporter par
son élan : « aujourd’hui les impôts et les taxes, ça suffit ».
On allait
lui dire. Les sénateurs n’en reviennent toujours pas, ils auraient pu
prévenir Bruno Le Maire que les gilets jaunes ne sont pas destinés
à donner des couleurs aux carrefours.
Réalisant sa bourde, Bruno Le Maire en a profité pour faire porter
la responsabilité du ras-le-bol fiscal sur les parlementaires.
Un
véritable expert dans l’art de la défausse.
Son collègue de l’Action et des comptes publics, Gérald
Darmanin, n’est pas mal non plus.
Pour bien montrer qu’il est
conscient des difficultés financières de beaucoup de Français, il
s’est lancé dans une démonstration plus qu’hasardeuse.
Selon lui
il n’est pas possible de manger à deux dans un restaurant parisien
à moins de 200 euros.
Et encore sans les vins a-t-il cru bon
d’insister.
De deux choses l’une, ou Gérald Darmanin est un gros mangeur,
ou il choisit mal ses cantines.
Il doit bien se trouver un de ses
conseillers pour lui donner des adresses moins ruineuses.
En tout cas, ce qui saute aux yeux, c’est que ce brillant exposé
est révélateur de la déconnexion des princes qui nous gouvernent
avec la réalité quotidienne de ceux qui ne font que passer devant
les restaurants de luxe.
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