Lu dans le DL du 6.11.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Tous taxés pour
notre bien ?
Les Français sont des enfants, incapables de reconnaître le bien du
mal. Heureusement, avec une attention quasi maternelle, le gouvernement
veille.
Pour nous dissuader de rouler trop vite, par exemple, il place
un peu partout des radars en embuscade.
Le piège lui rapporte beaucoup
d’argent, d’accord, mais la prévention routière n’a pas de prix.
La santé
publique non plus. D’où l’impôt galopant prélevé sur l’alcool et le tabac,
poisons mortifères.
Pourquoi ne pas les interdire, alors ?
Peut-être parce
que les caisses de Bercy ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche.
À vrai dire, le contribuable peine à croire qu’on l’éponge uniquement
pour des raisons philanthropiques.
Avec l’essence et le gazole, dont le
prix atteint des sommets, il entend le même refrain.
Si l’État le taxe plein
pot (catalytique ?) à la pompe, c’est uniquement pour des raisons
écologiques.
Parole.
Chacun doit consentir ce sacrifice financier au nom
de la « transition énergétique », explique Emmanuel Macron.
Sauf que les
transports en commun, hors des villes, demeurent introuvables.
Sauf que
le Président, simultanément, favorise les forages pétroliers en Guyane ou
confirme un avantage fiscal pour le biocarburant à base d’huile de palme.
Cette incohérence, doublée d’un lourd défaut de pédagogie, nuit à sa
crédibilité politique.
La récente et brutale démission de Nicolas Hulot
n’arrange pas le tableau.
La lutte pour l’environnement, au regard de
l’opinion, se résume aujourd’hui à un matraquage de l’automobiliste.
D’où le sentiment de ras-le-bol que viendra concrétiser, le 17 novembre,
la manif inédite des « gilets jaunes ».
Une petite révolte, sire, ou une
grande révolution ?
Va savoir. Avec les « Gaulois réfractaires au changement
», tout peut arriver.
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