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mercredi 5 décembre 2018

Tous taxés pour notre bien ? - le 6.11.2018

Lu dans le DL du 6.11.2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Tous taxés pour notre bien ? 

Les Français sont des enfants, incapables de reconnaître le bien du mal. Heureusement, avec une attention quasi maternelle, le gouvernement veille.
 Pour nous dissuader de rouler trop vite, par exemple, il place un peu partout des radars en embuscade.
 Le piège lui rapporte beaucoup d’argent, d’accord, mais la prévention routière n’a pas de prix.
 La santé publique non plus. D’où l’impôt galopant prélevé sur l’alcool et le tabac, poisons mortifères. 
Pourquoi ne pas les interdire, alors ?
 Peut-être parce que les caisses de Bercy ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche.
 À vrai dire, le contribuable peine à croire qu’on l’éponge uniquement pour des raisons philanthropiques.
 Avec l’essence et le gazole, dont le prix atteint des sommets, il entend le même refrain. 
Si l’État le taxe plein pot (catalytique ?) à la pompe, c’est uniquement pour des raisons écologiques. 
Parole.
 Chacun doit consentir ce sacrifice financier au nom de la « transition énergétique », explique Emmanuel Macron.
 Sauf que les transports en commun, hors des villes, demeurent introuvables.
 Sauf que le Président, simultanément, favorise les forages pétroliers en Guyane ou confirme un avantage fiscal pour le biocarburant à base d’huile de palme.
 Cette incohérence, doublée d’un lourd défaut de pédagogie, nuit à sa crédibilité politique. 
La récente et brutale démission de Nicolas Hulot n’arrange pas le tableau. 
La lutte pour l’environnement, au regard de l’opinion, se résume aujourd’hui à un matraquage de l’automobiliste.
 D’où le sentiment de ras-le-bol que viendra concrétiser, le 17 novembre, la manif inédite des « gilets jaunes ».
 Une petite révolte, sire, ou une grande révolution ? 
Va savoir. Avec les « Gaulois réfractaires au changement », tout peut arriver. 

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