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vendredi 28 décembre 2018

Les gilets jaunes de La Tour-du-Pin restent déterminés - le 20.11.2018


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ISERE-NORD



Les gilets jaunes de La Tour-du-Pin restent déterminés

« Nous souhaitons être entendus par le gouvernement, qui doit arrêter de nous mépriser. Mais le peuple ne doit pas embêter le peuple. Je ne suis pas pour qu’on prenne en otage la population, par des blocages sans fin, au risque de se mettre une partie des gens à dos. Un virage doit être pris », soutient Cyrille Dhui.  Photos Le DL/G. DREVET
« Nous souhaitons être entendus par le gouvernement, qui doit arrêter de nous mépriser. Mais le peuple ne doit pas embêter le peuple. Je ne suis pas pour qu’on prenne en otage la population, par des blocages sans fin, au risque de se mettre une partie des gens à dos. Un virage doit être pris », soutient Cyrille Dhui.  Photos Le DL/G. DREVET



Le 17 novembre, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à La Tour-du-Pin, au titre du mouvement des “gilets jaunes”. Cyrille Dhui, créatrice de la page Facebook “Nous ne sommes pas des moutons à La Tour-du-Pin”, revient sur cet épisode fondateur d’un élan qu’elle ne souhaite pas voir se déliter de sitôt.


Cyrille Dhui, comment la manifestation du 17 novembre s’est-elle déroulée en terres turripinoises ?
Très très bien. Nous étions nombreux, beaucoup plus que ce à quoi nous nous attendions. C’était vraiment impressionnant.
Quelle était l’ambiance ?
Pacifique. Nous avons ressenti une émotion particulière : de la cohésion et de la force. Nous étions à côté les uns des autres, mais nous cheminions ensemble. Unis par un même mécontentement.
Quels profils de gens sont venus manifester ?
De tous âges, de tous bords et de toutes conditions. Beaucoup de jeunes, de 20 à 40 ans, étaient drôlement motivés et mettaient de l’ambiance. Nous étions très loin des personnes syndiquées, qui passent leur temps dans la rue. Les gens du 17 novembre n’avaient pas l’habitude de manifester. Imaginez qu’une dame a fait tout le parcours en déambulateur. Les taxes nous ont fait sortir de nos maisons, mais nous ne sommes pas partis dans tous les sens.
Des débordements ont-ils été constatés ?
Aucun. Heureusement ! Ceci dit, nous avions tout fait, en amont, pour que les choses se déroulent dans le calme. Notre service d’ordre était conséquent, la police municipale et les gendarmes étaient sur place. La veille, nous sommes même passés voir les commerçants, pour leur expliquer notre parcours dans la ville et les dispositions que nous prenions pour que les choses se passent bien.
Comment vous ont-ils accueillis ?
Notre démarche les a rassurés. Le 17 novembre au matin, certains avaient choisi de rester fermés, pour ne prendre toutefois aucun risque. D’autres sont sortis au moment de notre passage, avec des gilets jaunes. Ils ont été acclamés.
À titre personnel, vous étiez grandement à l’initiative de cette manifestation. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Soulagée, car j’étais responsable de la sécurité. C’était une grosse pression.
La légalité vous tient à cœur…
Les casseurs sont des gens irréfléchis qui discréditent notre mouvement. Pour que nous soyons entendus, pour qu’on nous ouvre la porte, il faut montrer que nous sommes des gens sérieux. Nous ne voulons pas renverser le gouvernement, mais proposer des choses réalisables.
Lesquelles ?
Nous travaillons sur un cahier de doléances, qui ne sera pas assis sur des utopies incroyables. Nous sommes des gens modérés. Mais tout à fait déterminés.
Une réunion est organisée ce jeudi 22 novembre, à la salle Romanet de La Tour-du-Pin, à 20 heures. La suite à donner au mouvement y sera abordée.

LE CHIFFRE

500 Voici le nombre de manifestants que nous annoncions, pour La Tour-du-Pin, dans notre édition du 18 novembre. Cyrille Dhui conteste ce chiffre : « Nous étions entre 800 et 1 000, au plus gros de la manifestation. » De leur côté, les gendarmes de la compagnie de La Tour-du-Pin annoncent 300 personnes dans la rue ce jour-là.
« PAS DE GRANDS COUPS D’ÉCLAT MAIS DE LA PÉRENNITÉ »

A la question selon laquelle va se poursuivre, les groupes répondent que: « Nous n’excluons rien. Nous sommes réactifs et nous nous adaptons vite. Nous ne serons pas à l’initiative de grands coups d’éclats, mais nous tiendrons dans le temps.»
A la question selon laquelle va se poursuivre, les groupes répondent que: « Nous n’excluons rien. Nous sommes réactifs et nous nous adaptons vite. Nous ne serons pas à l’initiative de grands coups d’éclats, mais nous tiendrons dans le temps.»

Cyrille Dhui, comment envisagez-vous la suite ?
On continue la mobilisation. Nous sommes portés par les gens qui nous ont fait confiance le 17 novembre.
De quelle façon poursuivre ?
Des discussions ont lieu actuellement, entre groupes de gilets jaunes du Nord-Isère, qui partagent notre vision des choses, notamment sur notre souhait de rester dans la légalité. On s’envoie des messages et une réunion est prévue ce vendredi 23 novembre, à Bourgoin-Jallieu, pour structurer le mouvement.
Avec qui ?
Avec les groupes de Saint-Jean-de-Bournay, Bourgoin-Jallieu, Morestel, Saint-Jean-de-Soudain, Cessieu et La Tour-du-Pin.
Comment structurer vos actions ?
Ce qui est sûr, c’est que plus on est nombreux, moins on maîtrise les choses. Donc l’idée qui semble germer est de mener des actions identiques, au même moment, mais dans des endroits différents. Qui, quoi, où, quand et comment ? C’est en pleine réflexion.
On peut donc vous retrouver rapidement dans la rue ?
Nous n’excluons rien. Nous sommes réactifs et nous nous adaptons vite. Nous ne serons pas à l’initiative de grands coups d’éclats, mais nous tiendrons dans le temps.

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