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jeudi 31 mai 2018

La Tribune des Travailleurs - Le fil des informations - mercredi 30 mai 2018


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                                         La Tribune des travailleurs

30 mai 2018 – RESF (Réseau éducation sans frontières) appelle lycéens et enseignants à un rassemblement devant la préfecture du Val-de-Marne à Créteil pour dire « non à la chasse aux jeunes » et s’opposer à « la pluie » d’obligations à quitter le territoire français qui menacent des lycéens sans-papiers.


24 mai 2018 – Depuis mai 1968, en 50 ans, le nombre de chômeurs en France est passé d’environ 200.000, soit une situation de quasi plein emploi à plus de 5,6 millions (toutes catégories confondues) aujourd’hui, c’est-à-dire un chômage de masse.



Deux coups de ciseaux qui en disent long

Éditorial de Daniel Gluckstein  
On ne compte plus les « anciens combattants de mai-juin 1968 » – ou prétendus tels – qui encombrent les médias et y réécrivent l’histoire en escamotant l’essentiel : la grève générale de dix millions de travailleurs posa la question du pouvoir.
Un lecteur vigilant nous signale ce cas étonnant : un hebdomadaire fondé naguère au service de l’émancipation ouvrière censure aujourd’hui… ce qu’il publiait à l’époque. Copiant mot à mot (mais sans le dire) le livre écrit par notre camarade de Massot en 1969 et publié alors par Informations ouvrières, l’hebdomadaire qui paraît encore aujourd’hui sous ce titre donne deux grands coups de ciseaux (non signalés) dans le passage cité*.
Nous sommes le 27 mai 1968. Les travailleurs en grève de Renault écoutent Benoît Frachon, responsable de la CGT, justifier les accords de Grenelle. Passage du livre de De Massot censuré : « “Est-ce à dire que cela signifie pour vous l’abandon de vos revendications ? Absolument pas”, assure le président de la CGT,“après ce qui a été obtenu, d’autres entreprises vont aller plus loin…”.Il faut donc mettre fin à la grève générale sur la base des accords de Grenelle et poursuivre la discussion, si besoin est, entreprise par entreprise. »
Plus loin, nouveau passage censuré, quand de Massot évoque le discours de Georges Séguy, alors secrétaire général de la CGT : « Il les (les accords de Grenelle – ndr) justifie en expliquant que si les négociations s’étaient menées entre un syndicat unique et un “autre gouvernement”, beaucoup plus aurait pu être obtenu. Il est interrompu par les cris de “Gouvernement populaire ! Gouvernement populaire !”. Ainsi le mot d’ordre mystificateur, utilisé comme un alibi par l’appareil dans les récents jours, est retourné contre lui par les travailleurs. “Pour que ça change, dites-vous, il faut un gouvernement populaire, eh bien ! imposons-le, ce gouvernement populaire.” »
Donc les lecteurs de 2018 ne doivent pas savoir qu’en 1968 ce journal dénonçait la dislocation de la grève générale par les dirigeants et qu’il appuyait le mouvement par lequel les travailleurs formulaient l’exigence d’un gouvernement à eux ?
Il est vrai que le soutien au dégagisme populiste de Mélenchon suppose l’abandon de la revendication du pouvoir sur un terrain de classe et le respect du calendrier institutionnel.
Mais, en 2018 comme en 1968, un journal existe qui ne craint pas d’appeler un chat un chat, un journal qui ne censure pas les travailleurs quand, d’une manière parfois confuse et chargée d’illusions, ils revendiquent un gouvernement à eux.
C’est logique puisque ce journal – La Tribune des travailleurs – combat pour la grève générale et pour le gouvernement ouvrier, assumant en 2018 la continuité politique d’Informations ouvrières de 1968.
Lecteurs, peut-on mieux assimiler la signification de la grève générale de 1968 qu’en aidant notre TT, votre TT, à pénétrer dans les couches plus larges de la classe ouvrière et de la jeunesse et à réussir sa campagne d’abonnements ?

* Lire La Tribune des travailleurs, n° 141 (30 mai), pages 12 et 13, et Informations ouvrièresdu 17 mai 2018.

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