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30 mai 2018 – RESF (Réseau éducation sans frontières) appelle lycéens et enseignants à un rassemblement devant la préfecture du Val-de-Marne à Créteil pour dire « non à la chasse aux jeunes » et s’opposer à « la pluie » d’obligations à quitter le territoire français qui menacent des lycéens sans-papiers.
30 mai 2018 – Nouvelle grève générale en Grèce à l’appel des confédérations syndicales du privé (GSEE) et du public (Adedy) contre la poursuite de l’austérité. Aucun train ne circulait et aucune liaison n’était assurée avec les îles. Le gouvernement Tsipras s’est engagé, à la demande du Fonds monétaire international et de l’Union européenne à procéder en 2019 et 2020 à de nouvelles coupes dans les retraites et nouvelles hausses d’impôts.
30 mai 2018 – Le plus grand campement de migrants de Paris, près de la porte de la Villette rassemblait, en situation extrêmement précaire, des tentes serrées le long du canal Saint-Denis, sous le périphérique. Un millier de migrants originaires essentiellement du Soudan du Sud, de Somalie et d’Erythrée ont été évacués par les CRS pour être conduits à un hébergement temporaire dans une vingtaine de sites de Paris et de la région parisienne avant l’examen de leur situation administrative.
30 mai 2018 – Pour la première fois, l’institut national de la statistique (INSEE) inclut le trafic de drogue dans le calcul du produit intérieur brut (PIB). Selon l’Insee, le trafic de drogue en France génère une activité évaluée à près de 2,7 milliards d’euros par an, soit un peu plus de 0,1 point de PIB.
30 mai 2018 – RESF (Réseau éducation sans frontières) appelle lycéens et enseignants à un rassemblement devant la préfecture du Val-de-Marne à Créteil pour dire « non à la chasse aux jeunes » et s’opposer à « la pluie » d’obligations à quitter le territoire français qui menacent des lycéens sans-papiers.
30 mai 2018 – Poursuite de la grève des employés municipaux de Beauvais à l’appel de la CGT après une rencontre la veille entre une délégation et le directeur général des services qui n’a rien donné. Ils s’opposent à la remise en cause de l’accord sur le temps de travail qui conduirait à effectuer 32 heures supplémentaires par an.
29 mai 2018 – Grève de 150 facteurs des Yvelines à l’appel du syndicat CGT contre le projet de réorganisation des services décidé par La Poste. Ils refusent notamment la mise en place de nouvelles plages horaires de travail, qui les conduiront à effectuer leur tournée entre 9 h 30 et 17 heures avec une pause méridienne obligatoire, du lundi au samedi. Après vote, ils ont décidé un nouvel appel à la grève le 14 juin.
29 mai 2018 – Après une rencontre le 23 mai entre Macron et Laurent Berger concernant le « climat social», c’est au tour du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, à l’initiative de son président, de recevoir ce mardi soir le secrétaire général de la CFDT. Devaient être abordées « les réformes qui arrivent en discussion » : projet de loi « avenir professionnel » de Pénicaud ou futur projet de loi Pacte.
29 mai 2018 – Outre la barrière terrestre déjà en place tout autour de la bande de Gaza qui devrait être rehaussée jusqu’à 8 mètres, le gouvernement israélien annonce la construction d’ici la fin de l’année d’une barrière maritime sous-marine. En surface, elle devrait se présenter comme une digue surmontée de fils barbelés. Gaza est totalement devenue une prison à ciel ouvert pour deux millions de palestiniens qui doivent demander un permis pour en sortir, y compris pour se rendre en Cisjordanie, un autre territoire palestinien.
28 mai 2018 – Au Brésil, le président Temer cède aux revendications des routiers grévistes, qui paralysent depuis une semaine le pays. Il concède une baisse de 0,46 réais du litre diesel (environ 0,14 euro, 12%), un tarif gelé pendant 60 jours. Une fois les 60 jours passés, les prix ne seront réajustés que de façon mensuelle et non plus quotidienne comme auparavant, une des raisons pour lesquelles la grève avait éclaté, à cause d’une hausse récente des prix liée à l’augmentation du cours du brut.
26 mai 2018 – A Trun, dans l’Orne, les salariés d’Heller-Joustra, fabrique de jouets, sont en grève illimitée depuis une semaine. La société qui a racheté l’entreprise il y a deux ans a annoncé le licenciement de 22 des 25 salariés.
26 mai 2018 – 190 manifestations dans toute la France ont rassemblé 250 000 participants contre Macron et sa politique.
25 mai 2018 – Pécresse, présidente de Ile de France Mobilités (ex Stif) veut lancer un appel d’offres pour l’exploitation de la future ligne de tramway T9, reliant Paris à Orly qui devrait remplacer, dès 2020, la ligne de bus 183, depuis toujours opérée par la RATP. Il s’agit d’ouverture à la concurrence comme pour le réseau ferroviaire. En outre l’appel d’offres précise que le délégataire s’engage à créer une société dédiée dont l’objet social sera exclusivement réservé à l’exécution du contrat. Autrement dit, si elle remporte l’appel d’offres, la RATP devra créer une filiale privée.
25 mai 2018 – Des centaines de milliers d’Argentins manifestent aux cris de non au FMI. Ils s’opposent à un projet d’accord entre l’Argentine et le Fonds monétaire international (FMI) redoutant la politique de rigueur que le FMI exigera du gouvernement comme contrepartie au prêt sollicité suite à la crise du peso, qui s’est déprécié de 20% face au dollar, en un peu plus d’un mois.
25 mai 2018 – Les Irlandais ont voté « oui » à 66,4 %, à la légalisation de l’Interruption volontaire de grossesse selon les résultats définitifs du référendum. 64,1% des irlandais ont participé au vote.
25 mai 2018 – Au Brésil des barrages routiers contre la hausse du prix du diesel paralysent le pays depuis cinq jours, bloquant l’accès aux raffineries. La plupart des stations-service de nombreuses grandes villes sont à sec ainsi que l’aéroport de Brasilia dont les réserves de kérosène sont épuisées. La mairie de Sao Paulo a décrété l’état d’urgence. Dans une allocution télévisée le très impopulaire président brésilien Temer annonce « avoir mobilisé les forces de sécurité » pour dégager les routes du pays.
25 mai 2018 – En Espagne, la justice a infligé de lourdes peines pour corruption à d’anciens cadres du Parti populaire du chef de l’Etat espagnol Mariano Rajoy. Le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol a déposé une motion de censure contre le gouvernement qui sera soutenue par Podemos et le président de la formation libérale Ciudadanos, annonce qu’il va revoir sa relation de soutien au gouvernement de Rajoy.
25 mai 2018 – Le Premier ministre Philippe a reçu tous les syndicats de cheminots, leur annonçant que l’Etat va reprendre 35 milliards d’euros de la dette de la SNCF (25 en 2020 et 10 en 2022), sur un total de plus de 50 milliards. Tous les syndicats ont déclaré poursuivre la mobilisation à l’exception de l’UNSA qui s’interroge. Le secrétaire général de Sud Rail a précisé : « Cette reprise de dette n’est pas un cadeau fait à la SNCF ou un cadeau fait aux cheminots mais le strict minimum pour assurer la viabilité de la future SNCF. » Le projet de loi doit être discuté en séance publique au Sénat à partir du 29 mai avant un vote solennel le 5 juin.
24 mai 2018 – La première banque allemande, Deutsche Bank, annonce la suppression de « bien plus de 7 000 emplois », promise à ses actionnaires (notamment le Qatar et le conglomérat chinois HNA), soit le dixième de ses effectifs mondiaux, dans le cadre d’un plan de restructuration.
24 mai 2018 – Depuis mai 1968, en 50 ans, le nombre de chômeurs en France est passé d’environ 200.000, soit une situation de quasi plein emploi à plus de 5,6 millions (toutes catégories confondues) aujourd’hui, c’est-à-dire un chômage de masse.
Deux coups de ciseaux qui en disent long
Éditorial de Daniel Gluckstein •
On ne compte plus les « anciens combattants de mai-juin 1968 » – ou prétendus tels – qui encombrent les médias et y réécrivent l’histoire en escamotant l’essentiel : la grève générale de dix millions de travailleurs posa la question du pouvoir.
Un lecteur vigilant nous signale ce cas étonnant : un hebdomadaire fondé naguère au service de l’émancipation ouvrière censure aujourd’hui… ce qu’il publiait à l’époque. Copiant mot à mot (mais sans le dire) le livre écrit par notre camarade de Massot en 1969 et publié alors par Informations ouvrières, l’hebdomadaire qui paraît encore aujourd’hui sous ce titre donne deux grands coups de ciseaux (non signalés) dans le passage cité*.
Nous sommes le 27 mai 1968. Les travailleurs en grève de Renault écoutent Benoît Frachon, responsable de la CGT, justifier les accords de Grenelle. Passage du livre de De Massot censuré : « “Est-ce à dire que cela signifie pour vous l’abandon de vos revendications ? Absolument pas”, assure le président de la CGT,“après ce qui a été obtenu, d’autres entreprises vont aller plus loin…”.Il faut donc mettre fin à la grève générale sur la base des accords de Grenelle et poursuivre la discussion, si besoin est, entreprise par entreprise. »
Plus loin, nouveau passage censuré, quand de Massot évoque le discours de Georges Séguy, alors secrétaire général de la CGT : « Il les (les accords de Grenelle – ndr) justifie en expliquant que si les négociations s’étaient menées entre un syndicat unique et un “autre gouvernement”, beaucoup plus aurait pu être obtenu. Il est interrompu par les cris de “Gouvernement populaire ! Gouvernement populaire !”. Ainsi le mot d’ordre mystificateur, utilisé comme un alibi par l’appareil dans les récents jours, est retourné contre lui par les travailleurs. “Pour que ça change, dites-vous, il faut un gouvernement populaire, eh bien ! imposons-le, ce gouvernement populaire.” »
Donc les lecteurs de 2018 ne doivent pas savoir qu’en 1968 ce journal dénonçait la dislocation de la grève générale par les dirigeants et qu’il appuyait le mouvement par lequel les travailleurs formulaient l’exigence d’un gouvernement à eux ?
Il est vrai que le soutien au dégagisme populiste de Mélenchon suppose l’abandon de la revendication du pouvoir sur un terrain de classe et le respect du calendrier institutionnel.
Mais, en 2018 comme en 1968, un journal existe qui ne craint pas d’appeler un chat un chat, un journal qui ne censure pas les travailleurs quand, d’une manière parfois confuse et chargée d’illusions, ils revendiquent un gouvernement à eux.
C’est logique puisque ce journal – La Tribune des travailleurs – combat pour la grève générale et pour le gouvernement ouvrier, assumant en 2018 la continuité politique d’Informations ouvrières de 1968.
Lecteurs, peut-on mieux assimiler la signification de la grève générale de 1968 qu’en aidant notre TT, votre TT, à pénétrer dans les couches plus larges de la classe ouvrière et de la jeunesse et à réussir sa campagne d’abonnements ?
* Lire La Tribune des travailleurs, n° 141 (30 mai), pages 12 et 13, et Informations ouvrièresdu 17 mai 2018.
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