Lu dans le DL du 2 mai 2018
LE BILLET
PAR ANTOINE CHANDELLIER
Démonstration
de faiblesse
Le muguet n’a plus la cote, les ventes sont en berne.
L’époque porte si peu
à s’offrir des fleurs.
Mais tout de même. 50 ans après Mai-68, Emmanuel
Macron n’avait pas pris du champ à Baden-Baden, mais d’Australie, avait-il
de quoi prendre de grands airs jupitériens ?
Le spectacle du pavé parisien
n’était guère reluisant.
Faut-il dramatiser les violences sans précédent de
1200 anticapitalistes extrémistes, professionnels du désordre, experts en
mobilisation de minorités surgissantes ?
Dieu qu’il fut triste ce 1er mai, où le
chant du « Tous ensemble » ne pouvait, sérieusement, être le tube du jour
tant la CGT et Solidaires étaient isolés dans un panorama syndical si morne.
Chez FO, ancien et nouveau leaders étaient occupés à s’échanger des mots
doux.
La CFDT ne pouvait pas défiler, elle avait ciné.
Comme d’autres ont
piscine.
Quant aux forces politiques de gauche, avec elles, la convergence
des luttes n’est pas pour demain. PS, France Insoumise et les autres n’ont pas
la même façon de marcher.
Mention spéciale pour le NPA, communistes et
Verts qui, lundi, ont mobilisé 300 péquins à République pour un meeting sous
la pluie !
Pour la manif de la France insoumise, le 5 mai, contre les réformes,
question « démonstration de force » la barre paraît accessible.
Mais ce sera
sans le PS et les syndicats.
Devant pareille (des) union, le président a beau jeu
de hausser les épaules.
Le radicalisme exacerbé, de Notre-Dame-des-Landes
à la « commune libre » de Tolbiac en passant par la cannibalisation du
défilé d’hier par des individus cagoulés, traduit l’impuissance d’une contestation
débordée, détournée comme le défilé de ce 1er mai. Sans pour autant
chasser l’impression d’autorité malmenée émanant d’un pouvoir qui a pour
lui la légitimité des urnes.
Mais il aurait tort d’en abuser au point de mépriser
ceux qu’un langage technocratique nomme « les corps intermédiaires ».
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