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vendredi 3 février 2017

PenelopeGate : le magot qui permet à François Fillon de garder la main

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PenelopeGate : le magot qui permet à François Fillon de garder la main

Vendredi 03 Février 2017 à 17:31


Louis Hausalter


Même si les ténors de droite se mettaient d’accord pour "débrancher" le candidat à la présidentielle à la suite du "PenelopeGate", ils se heurteraient à un obstacle : c’est François Fillon qui gère en direct les dons des sympathisants et, surtout, dispose du jackpot de plus de 9 millions d’euros récolté lors de la primaire de novembre..

                          
François Fillon dispose du bénéfice engrangé lors de la primaire pour financer sa campagne. Ce qui complique un éventuel plan B pour l'élection présidentielle... - Abenhaim/SIPA


Nombreux sont les ténors de la droite à phosphorer sur un éventuel plan B pour l'élection présidentielle depuis que des soupçons d’emplois fictifs pèsent sur François Fillon, son épouse Penelope et deux de ses enfants dans le cadre du désormais fameux « PenelopeGate ». Mais le candidat adoubé par la primaire de novembre compte bien s’accrocher, au moins jusqu’à la fin de l’enquête préliminaire ouverte après les révélations du Canard enchaînéEt même si, hypothèse improbable, les ténors Les Républicains (LR) se mettaient rapidement d’accord pour le « débrancher » de force, ils se heurteraient à un obstacle de taille : comment financer la campagne d’un candidat de substitution ? Car sur le plan financier, c’est bel et bien François Fillon qui a la main...
Explications. Pour financer sa campagne, l’ancien Premier ministre peut d’abord compter sur le jackpot rapporté par la primaire de la droite. Avec plus de quatre millions d’électeurs à chaque tour,  : plus de 17 millions d’euros ont été récoltés. Une fois retranchés les frais d’organisation, le bénéfice se chiffre à environ 9,5 millions d’euros - un chiffre encore provisoire car quelques factures restent à régler. Et comme prévu, cette somme doit financer la campagne présidentielle du vainqueur. Selon nos informations, François Fillon a déjà touché au moins 6 millions d’euros, virés sur son compte de campagne.

Les dons à la campagne vont au micro-parti de Fillon

« Que fait-on de l’argent si ce n’est pas le candidat issu de la primaire qui se retrouve finalement en lice ? », s’interroge un cadre LR. Pour lui, impossible de sommer François Fillon de restituer le bénéfice de la primaire : « Il faudrait qu’il retire de lui-même sa candidature. Mais la question, c’est surtout de savoir si l’on peut transférer cet argent à un autre candidat, et qui déciderait de cela. »L’opération serait très délicate, puisqu’elle équivaudrait à financer la campagne d’un autre que François Fillon avec les fonds récoltés lors d’un scrutin remporté haut la main par... François Fillon ! Impossible pour l’instant de savoir ce qu’en dit la Haute autorité de la primaire : sa présidente Anne Levade n’a pas donné suite à nos sollicitations.
L’autre manne financière du candidat, ce sont les dons des sympathisants. Or, là aussi, François Fillon a le contrôle. En effet, comme l’a relevé l’argent collecté par son équipe de campagne n’atterrit pas dans les caisses des Républicains... mais directement dans celles de Force républicaine, le micro-parti de Fillon ! Une situation jugée « anormale » par le député Daniel Fasquelle, trésorier de LR, dans un entretien à  jeudi. Pour lui, il est « absolument incompréhensible » que le staff de Fillon poursuive sa campagne de dons. Logiquement, le trésorier préférerait que le parti se charge d’engranger les dons et prête au candidat l’argent supplémentaire dont il pourrait avoir besoin, sachant que celui-ci sera remboursé par l’Etat dans la limite du plafond de dépenses (22,5 millions d’euros pour un candidat qui atteint le second tour de la présidentielle). Mais pour l’instant, les multiples interpellations de Daniel Fasquelle auprès de l’équipe Fillon sont restées sans suite. Contacté, le trésorier de la campagne, Gilles Boyer, n’a pas répondu à nos sollicitations.

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