Le Pen, cernée par les affaires judiciaires, accuse le système |
Marine Le Pen en campagne au zénith de Nantes, à Saint-Herblain, le 26 février. JEAN-FRANÇOIS MONIER / AFP
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La pression judiciaire s’accentue autour de Marine Le Pen : l’un de ses proches, Frédéric Chatillon, a été mis en examen dans l’une des enquêtes sur le financement des campagnes électorales du Front national (FN). Cet ancien dirigeant du GUD, syndicat d’extrême droite, qui participe à la campagne de Mme Le Pen à l’Elysée, a été mis en examen pour« abus de biens sociaux » pour les élections municipales et européennes de 2014, ainsi que pour les départementales de 2015, confirmant une information du Monde. Or les personnes morales n’ont pas le droit de contribuer au financement des partis politiques. Parallèlement, l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants de députés FN au Parlement européen, qui vise Marine Le Pen, s’est accélérée. Convoquée mercredi par les enquêteurs de l’Office anticorruption de la police judiciaire, elle ne s’est pas déplacée, dévoilant ainsi son manque de courage. En attendant, sa cheffe de cabinet, Catherine Griset, a été mise en examen pour recel d’abus de confiance, soupçonnée d’avoir été employée fictivement comme assistante de Marine Le Pen au Parlement de Strasbourg de 2010 à 2016. Et le siège du parti, à Nanterre, a été perquisitionné lundi. D’après Le Monde, la police a saisi « une note retrouvée dans l’ordinateur du trésorier » du FN, Wallerand de Saint-Just,« qui laisse penser qu’un véritable système de financement du parti via le Parlement européen et les assistants parlementaires a été pensé en haut lieu pour faire supporter intentionnellement à l’Union européenne ses dépenses ».
Sur la défensive et soucieux de renvoyer une image pure, le FN contre-attaque. Wallerand de Saint-Just a annoncé samedi qu’il portait plainte après la publication de l’article du Monde. Marine Le Pen a appelé hier les magistrats à « ne pas contrecarrer la volonté du peuple », lors d’une réunion publique à Nantes émaillée par des heurts à l’extérieur. Pourtant, le garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a estimé que « rien ne justifierait » une pause des enquêtes sur les candidats durant la campagne. Gaël Nofri, conseiller de Marine Le Pen en 2012, a, lui, dénoncé hier « un système de corruption généralisé au FN » au sujet du financement des campagnes de 2012. Dans cette affaire, le FN est soupçonné d’avoir mis en place une escroquerie au préjudice de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne. Le parti est renvoyé en correctionnelle. Dans ce contexte, Emmanuel Macron talonne Marine Le Pen dans les intentions de vote au premier tour de la présidentielle, selon un sondageKantar Sofres- Onepoint.
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