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LE FUSIL A TIRER DANS LES COINS, ET AUTRES…
L’imagination débridée et fébrile des criminels nazis leur a fait concevoir toute une panoplie d’armes plus étonnantes les unes que les autres. Certaines, et c’est heureux, n’ont jamais été finalisées. Mais d’autres, en revanche, ont bel et bien été opérationnelles. Parmi les premières, on trouve le bombardier suborbital Silbervogel (Oiseau d’argent), qui ne dépassa pas le stade des tests en soufflerie. Il était censé emporter un pilote jusqu’à 161 km d’altitude, donc au-delà de la stratosphère et de la mésosphère, à une vitesse avoisinant les 22 100 km/h. Les calculs voulaient que l’engin soit en mesure de traverser l’Atlantique aux fins de larguer une bombe de 4 tonnes au-dessus des Etats-Unis, de poursuivre son vol jusqu’à une plateforme d’atterrissage aux alentours du Japon, pays ami. Quant aux missiles A9 et A10, de la série de fusées Aggregat, et supposés atteindre les côtes des Etats-Unis, eh bien ils n’ont jamais été produits. Par contre, les V2, baptisés A4 dans le lot, ont bien existé et sont considérés comme les premiers missiles balistiques de l’histoire. Le monstrueux canon sur rails, Schwerer Gustav (Lourd Gustave) a bien existé. Il a été fabriqué par Krupp en deux exemplaires, Dora et Gustav. Le premier a été utilisé pendant le siège de Sébastopol en 1942. Le monstre accusait un poids de 1350 tonnes, mesurait plus de 47 m, dont plus de 32 m pour le canon seul. Il tirait des obus de 0,8 m de diamètre pour 3,75 m de longueur. Sa portée pouvait atteindre 47 km. Dès juillet 1942, les actualités cinématographiques, die deutsche Wochenschau, l’exhibaient en action et attraction pour la plus grande satisfaction et édification du bon peuple… Le « pistolet de soleil » n’a heureusement jamais dépassé le stade de projet et ne fait que nourrir aujourd’hui une certaine uchronie sulfureuse « Et si le IIIème Reich avait gagné ? », dont la science-fiction a bien du mal à s’affranchir…Et ce maudit pistolet, une billevesée, un gag ? Que nenni ! Ce projet démoniaque faisait partie d’un plan très sérieux mis en place par le régime nazi et ses savants fous. En juillet 1945, le magazine Life révèle à ses lecteurs que le projet consistait à créer un gigantesque miroir orbital qui «concentrerait les rayons du soleil en un point brûlant sur la surface de la Terre». Les nazis «espèrent ainsi utiliser ce miroir pour brûler une ville ennemie ou faire bouillir une partie de l'océan». Avec toutes ces horreurs, le fameux fusil à tirer dans les coins, le Krummlauf, fait presque figure de gadget. Le fusil d’assaut nazi, le Sturmgewehr pouvait être équipé d’un canon recourbé et d’un périscope. Cependant, l’efficacité des projectiles tirés par cet ustensile était aléatoire. L’engin termina sa carrière nazie dans les combats de rue des ruines de Berlin. Toutefois, l’idée fut reprise par les « armées de la civilisation ». L’instrument est perfectionné, désormais équipé d’une caméra et sert toujours dans les combats de rue… Certes, les nazis ne furent pas les seuls à imaginer, concevoir, fabriquer et mettre en pratique des instruments de destruction et de mort, mais ils occupent quand même une place privilégiée dans ce triste palmarès. Ci-dessous : Le Silbervogel (Oiseau d’argent). Différents modèles de missiles nazis à l'échelle: le V2 est le 4e en partant de la gauche, l'A9 et l'A10 sont les deux derniers à droite. Miniature du canon «Schwerer Gustav», exposé au Spoorwegmuseum d'Utrecht, Pays-Bas. Maquette de « Dora » exposée au musée d’Overloon, Pays-Bas. Comparaison entre le canon Krupp de 80 cm, un lanceur soviétique SS-21 Scarab et 2 hommes de même taille se tenant debout. Illustration du numéro de juillet 1945 du magazine Life. Fusil à canon courbé, Krummlauf, pour tirer dans les coins ; exposé à Coblence, Allemagne. |
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