«Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer, pour des missions précises, deux de mes enfants qui étaient avocats, en raison de leurs compétences». C’est ce qu’a annoncé de lui-même François Fillon, jeudi 26 janvier sur TF1, alors que le journaliste Gilles Bouleau l’interrogeait sur l’emploi présumé fictif de sa femme, Penelope.
Deux des cinq enfants du candidat LR à l’élection présidentielle, Marie (34 ans) et Charles (32 ans), sont bien avocats. Sauf qu’avocats, aucun des deux ne l’était à l’époque où François Fillon était au Sénat, entre septembre 2005 et juin 2007…

Fusions-acquistions et propriété intellectuelle

La plus âgée des enfants, Marie Fillon-Boursican, née en 1982, travaille depuis octobre 2016 dans l’antenne parisienne d’un cabinet international, Dechert. Elle a le statut d’associée et se consacre aux questions de propriété industrielle, brevets, marques, ou droit d’auteur, comme le précise le site du cabinet. Elle a suivi des études de droit à l’Université Panthéon-Assas, où elle sera diplômée, en 2004 et 2005, d’une maîtrise en droit des affaires puis d’un DEA en propriété littéraire, artistique et industrielle. Mais selon l’annuaire du barreau de Paris, la jeune femme n’a prêté serment que le 14 novembre 2007. Soit cinq mois après que François Fillon a quitté le Sénat pour Matignon, en juin 2007.
L’autre enfant Fillon avocat, c’est Charles, deuxième de la lignée. Il travaille aujourd’hui au sein du cabinet SLVF. Son domaine, très financier : les fusions-acquisitions et le droit boursier. Sauf que Charles Fillon, lui aussi, n’était pas avocat au moment où son père était sénateur. Il n’avait d’ailleurs que 22 ans. Après des études de droit à la Columbia Law School, en 2008 et 2009, il sera inscrit au barreau de New York en 2010, et à celui de Paris, en 2011. Donc bien après la fin du mandat du père à la Chambre haute.Très rares traces d’activité
Quant à leurs «compétences», elles ont peu à voir avec les centres d’intérêt de François Fillon sénateur. Car à en croire le site de la haute assemblée, les très rares traces d’une activité de Fillon, membre de la commission des Affaires culturelles lors de son mandat de 2005 à 2007, se résument essentiellement à deux choses : une proposition de résolution «tendant à la création d’une commission d’enquête sur l’immigration clandestine», et une question au ministre de l’Agriculture de l’époque sur la crise avicole. Pas vraiment en rapport avec les fusions-acquisitions ou la propriété intellectuelle. Par ailleurs, si François Fillon semble aussi discret au Sénat sur cette période, c’est parce qu’il est alors très investi dans la campagne présidentielle en cours, en tant que responsable du programme de Nicolas Sarkozy.
Vendredi, dans l’entourage de l’ancien Premier ministre, on justifiait le travail de la fille en expliquant qu’elle l’aurait «notamment aidé à la préparation de son livre»la France peut supporter la vérité, paru en octobre 2006. Egalement interrogé par l’AFP, l’entourage du candidat a expliqué qu’il avait eu «une imprécision de langage» et qu’il voulait dire «qui sont avocats» à l’heure actuelle et non qu’ils l’étaient à l’époque.
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François Fillon : « Je vais fusionner 500 000 postes de fonctionnaires en un seul, et il sera pour ma femme »


                             By Rama, CC BY-SA 2.0 fr, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18685118
François Fillon veut couper court à la polémique. Les révélations du Canard Enchaîné concernant l’emploi fictif d’attaché parlementaire de sa femme Pénélope ne l’ont pas déstabilisé.

Bien au contraire, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy persiste et signe : «Même si ma femme ne faisait pas du tout son travail d’attaché parlementaire, elle était déjà plus utile que la plupart des fonctionnaires de ce pays ».
Une mesure phare pour donner l’exemple
François Fillon ne compte pas s’arrêter là. Il annonce d’emblée une mesure phare qu’il mettra en place une fois élu : « Je vais fusionner 500 000 postes de fonctionnaires en un seul, et il sera pour ma femme. ». Une stratégie qui peut s’avérer payante, car il pourra ainsi mettre fin aux accusations d’emploi fictif tout en donnant une opportunité professionnelle à un être cher.
Même si les mauvaises langues pourraient qualifier cette décision de népotisme, François Fillon veut donner l’exemple, en montrant plutôt « une belle solidarité entre époux » tout en ajoutant que « derrière chaque grand homme se cache une femme ». Et force est de constater que compresser ces emplois de professeurs, d’infirmières, de policiers, pour sa femme est assurément un beau geste, qui ne laissera pas insensibles les Français, s’ils ont du coeur.