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vendredi 27 janvier 2017

Fillon sous la pluie

27 janvier 2017
Laurent Joffrin
La lettre de campagne

Fillon sous la pluie

Pauvre riche Fillon… Il était à coup sûr sincère sur TF1 quand il a pris la défense de son épouse, quand il a expliqué qu’elle l’aidait dans sa carrière, ce qu’on veut bien croire et quand il a annoncé qu’il ne serait pas candidat s’il était mis en examen. L’ennui c’est que cette sincérité ne passe pas, en tout cas sur les deux derniers points. L’aide prodiguée par Pénélope Fillon méritait-elle salaire ? Peut-être. Mais il faudrait pour convaincre produire des documents qui démontrent un travail suivi, des horaires, une constance, une présence quelque part. Peut-être sont-ils dans la liasse de papiers transmis à la justice. Mais ils ne sont pas sur la place publique. Pour l’opinion, donc, la cause est entendue.
Quant à la mise en examen elle a fort peu de chances de se produire :juridiquement, c’est à l’accusation de prouver la faute. Comment démontrer devant un juge l’inexistence d’un travail ? Comment prouver l’existence de ce qui n’existe pas ? Difficile. D’autant que le doute profite par définition à l’accusé. Devant un tribunal, s’il arrivait jusque-là, Fillon serait acquitté. Mais devant le tribunal de l’opinion, il est déjà condamné.
On en voit l’indice dans un sondage Odoxa pour France Info réalisé au lendemain de l’ouverture de l’enquête préliminaire : Fillon perd 10 points d’un coup en popularité ; une forte majorité de personnes interrogées, à droite et à gauche, critiquent son attitude. Le fait que ses deux fils ont également été chargés de missions rémunérées par le sénateur Fillon n’arrangera pas les choses. Des voix s’élèvent déjà pour remarquer que dans un pays plus rigoureux sur les mœurs politiques, le candidat aurait déjà été contraint de se retirer. Sous la Troisième, une chanson satirique prêtait à Jules Grévy, le président empêtré dans le scandale des décorations dont le mari de sa fille faisait argent, cette déploration déchirante : «Quel malheur d’avoir un gendre !». Nouvelle version : quel malheur d’avoir une épouse !

C’était hier

«Je suis fier qu’on m’appelle Bilal, comme je serais fier qu’on m’appelle Elie ou David.» Hamon a fort bien retourné les attaques minables de la fachosphère qui l’affublent d’un prénom musulman. Les racistes sont souvent crétins. Ils croient gêner Hamon. Ils le servent.
- Juppé a promis qu’il ne serait en aucun cas «un recours» si Fillon devait à céder la place. C’est un peu tôt pour dire le contraire…
- Hollande est acclamé par une foule à Poitiers. Effet Fillon ? Peut-être : un de ses fans lui dit : «Vous avez été un président exemplaire.» Il est vrai que le contraste est frappant. Mais ce retour de flamme, il faut le craindre pour lui, tient aussi à sa décision de ne pas se présenter.
- «Où sont les femmes ?» Laurence Rossignol, ministre du Droit des Femmes, pose une juste question. Il faut dire que Les Républicains ont fait fort : pour discuter de l’IVG, ils ont réuni à l’Assemblée, en tout et pour tout, douze hommes plutôt chenus.
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