Débat de la primaire de la gauche : désaccords majeurs |
Benoît Hamon et Manuel Valls lors du débat d’entre-deux tours de la primaire de la gauche organisé par TF1, France 2 et France Inter et présenté par Alexandra Bensaïd, David Pujadas et Gilles Bouleau. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE
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Les deux finalistes de la primaire organisée par le Parti socialiste (PS), Benoît Hamon et Manuel Valls, ont affiché mercredi soir leurs profondes divergences lors d’un débat télévisé d’entre-deux tours sans acrimonie. Celui-ci a tourné à l’avantage de M. Hamon, si l’on en croit un sondage Elabe : 60 % des personnes interrogées ont jugé le député de Trappes plus convaincant que son rival (37 %). D’un côté, Benoît Hamon, tenant d’une gauche capable de proposer un « futur désirable, propulser un imaginaire puissant », grâce notamment à son revenu universel d’existence qui a encore focalisé une partie de ce débat. De l’autre, Manuel Valls (31,48 % au premier tour derrière son ex-ministre de l’éducation, 36,03 %), à l’offensive pour défendre une gauche « crédible », désireuse de « ne pas créer d’illusions ».
Le thème du travail, qui a ouvert la soirée, a donné le ton. « Je ne veux pas d’une vision disant au fond : ’le travail disparaît, on s’y résout et après tout on partage’ », a lancé M. Valls, accusant son adversaire de porter unmessage de découragement et d’abdication sur le chômage avec sa proposition d’un revenu universel, tout en reconnaissant sa « cohérence ». Benoît Hamon, qui défend la semaine de 32 heures, a souligné son « désaccord important avec Manuel Valls » , lui reprochant de n’avoir à opposer aux « études » sur l’impact du numérique sur le travail que sa « foi » et sa « croyance ». Même mésentente sur les déficits et la dette : alors que M. Valls a défendu la maîtrise de la dépense et des déficits, M. Hamon a plaidé pour des investissements importants en matière de transition énergétique, quitte à aggraver les déficits. La discussion s’est envenimée sur le sujet de la laïcité et du voile islamique. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a néanmoins salué une « conversation de haute qualité ». Reste à voir si cela sera suffisant pour faire oublier les couacs de la participation au premier tour. Le nombre des votants dimanche s’est élevé à 1 655 919 dans 7 208 bureaux, selon les résultats publiés hier. Cette participation est inférieure à celle du premier tour de la primaire PS de 2011 (2 661 231 votants) et à celle du premier tour de la primaire de la droite de novembre 2016 (4 298 097 votants).
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