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jeudi 25 février 2016

Réforme du code du travail : la CGT s'en va battre le pavé

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Réforme du code du travail : la CGT s'en va battre le pavé

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                                Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, lors d'une manifestation, à Paris, le 26 janvier.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, lors d'une manifestation, à Paris, le 26 janvier. Photo Jacques Demarthon. AFP

Soucieuse de rassurer ses militants, la centrale de Montreuil a annoncé, dans une note interne, l'organisation d'une journée d'action contre le projet de loi de la ministre du Travail le 31 mars.

Plus d’hésitation à la CGT. Il y aura bien une journée d’action contre le projet de réforme du code du travail. Et la centrale a même décidé d’une date : ce sera le 31 mars. Dans une note interne à ses organisations, envoyée mercredi en fin de matinée, le syndicat a donc tranché : il «s’engage […] sur une journée d’action, le 31 mars». De quoi rassurer ses troupes, dont une partie ne goûtait que très peu l’attitude de la centrale de Montreuil, jugée peu offensive. «Ça commencé à gueuler», raconte un militant CGT. Tout en évitant, aussi, de se faire doubler par des initiatives citoyennes qui prennent de l’ampleur. Comme la pétition en ligne lancée par des militants, qui dépassait, mercredi en fin d’après-midi, les 462 000 signataires. Ou cette autre, sur Facebook, invitant à manifester le 9 mars «avec ou sans les directions syndicales».
La veille, la CGT avait réussi, fait rare, à réunir dix organisations syndicales. Mais cette rencontre autour du projet de loi de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, n’avait abouti qu’à un timide communiqué. Cosigné par tous les syndicats présents, sauf FO qui l’a jugé «a minima», ce texte commun se contentait de dénoncer un«projet élaboré sans réelle concertation». Difficile pour les syndicats d’aller plus loin ensemble. Car s’ils sont tous opposés au projet de loi, ils sont loin de formuler les mêmes critiques. Sans surprise, la CGT, FO et SUD, qui plaident pour un retrait du texte, sont bien plus virulents que les syndicats réformistes, et surtout la CFDT, favorable à une large partie du projet. Mardi soir, deux mesures du projet seulement faisaient l’unanimité contre elles : «La barèmisation des indemnités prud’homales dues en cas de licenciement abusif» et l’ensemble des articles «qui accroissent le pouvoir unilatéral des employeurs».

Face aux divisions, deux réunions

Quant aux autres mesures, pas un mot dans le communiqué commun. Tout juste étaient-elles renvoyées à un prochain rendez-vous intersyndical, le 3 mars. Ni sur une éventuelle journée d’action. «La CGT n’a eu de cesse de proposer, pendant cette réunion, que se tienne le 31 mars prochain une journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire. Cette proposition n’a pas fait l’unanimité, même si personne n’a fermé la porte. FIDL, FO, FSU, SUD, Unef et UNL partagent cette idée», résume la centrale de Philippe Martinez dans sa note interne.
Résultat : face à ces divisions, il n’y aura pas une, mais deux réunions, le 3 mars. L’une le matin, à l’initiative de l’Unsa, aura pour but de poursuivre les discussions engagées mardi et devrait accueillir les mêmes protagonistes que la première. L’autre l’après-midi, au siège de la CGT. Ouverte à tous, elle sera séchée par la CFDT, pas vraiment encline à battre le pavé avec la CGT le 31 mars. «C’est peut-être acté chez eux, mais pas par l’intersyndicale. FO ira sûrement, mais nous non», indique-t-on sèchement dans l’entourage de Laurent Berger. D’autres syndicats, pourtant peu habitués à des actions plus dures, n’ont pas fermé la porte. Comme la CGC, le syndicat des cadres. «Nous allons en discuter lundi prochain avec nos fédérations. Si le gouvernement ne bouge pas, rien n’est exclu», assure Carole Couvert, sa présidente.
Amandine Cailhol


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