Emmanuel Macron tente tant bien que mal de défendre la loi travail de Myriam El Khomri
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Macron tente tant bien que mal de défendre la loi El Khomri. | THOMAS SAMSON / AFP
POLITIQUE - Le gouvernement est "à l'écoute", la réforme du droit du travail n'est pas "intangible". Dans un entretien au Journal du dimanche ce 28 février, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron tente d'apaiser le débat sur la loi El Khomri, estimant qu'il faut "mener un vrai débat démocratique, de manière calme et dépassionnée".
"Nous sommes à un moment du quinquennat où on ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats pour longtemps sans avoir réglé les problèmes", ajoute le ministre, à l'origine de la réforme du licenciement, inscrite dans le projet de loi qui sera porté au Parlement par sa collègue Myriam El Khomri.
La ministre du Travail, qui repris les consultations jeudi, n'exclut pas de recourir à des amendements.
"Cette loi est cohérente. Elle parle au pays aujourd'hui", souligne Emmanuel Macron, estimant que l'"on ne peut pas déclarer l'état d'urgence économique et social, et ne rien faire sur le marché du travail".
"Mais, si l'on n'explique pas les déficiences du système actuel et ce vers quoi on veut aller, alors on ne peut créer ni du consensus, ni du progrès", conseille-t-il au Premier ministre Manuel Valls.
"La crispation et l'omerta politique", une habitude française
"Nous sommes à un moment du quinquennat où on ne peut pas tout brutaliser, car ce serait prendre le risque de refermer les débats pour longtemps sans avoir réglé les problèmes", lâche-t-il encore. "C'est ce qu’il s’est passé il y a dix ans avec le CPE. La France a malheureusement l’habitude de projets lancés sur des enjeux réels mais qui, mal emmanchés, finissent dans la crispation et l’omerta politique", met en garde Emmanuel Macron.
Quant aux syndicats, qui demandent le retrait du dispositif, il juge qu'"il faut les entendre, les respecter, discuter" et "leur donner une plus grande part à la négociation collective".
Le projet de loi prévoit, entre autres, des référendums d'entreprise pour valider des accords minoritaires, une clarification des critères de licenciement économique, un plafonnement des indemnités prud'homales et la primauté des accords d'entreprise en matière de temps de travail.
Face à la contestation numérique, qui se propage sur les réseaux sociaux, notamment avec une pétition en ligne depuis vendredi, le gouvernement tente de jouer la carte de la pédagogie et a ouvert à cette fin un compte Twitter baptisé @LoiTravail.
Royal déplore "des postures conservatrices""Une partie des prises de paroles (contre le projet de la loi travail) sont très conservatrices", a déclaré dimanche de son côté Ségolène Royal, en soulignant qu'il y avait "des conservatismes de gauche comme de droite"."Les postures qui consistent à dire 'on est plus à gauche, donc on est plus vertueux', ce sont des postures qui ne conduisent pas la France vers le progrès", a ajouté la ministre sur France 3, quelques jours après la sévère tribune de la maire de Lille contre le gouvernement et notamment le projet de réforme du droit du travail."Il ne faut pas dire non par principe alors qu'il faut continuer à gouverner et à réformer", a également défendu Ségolène Royal, reconnaissant au passage que les nombreuses voix qui se sont élevées contre le texte devaient "conduire" le gouvernement "à mieux expliquer les réformes"."Le sens de cette réforme", c'est "donner une sécurité sociale professionnelle, protéger les acquis sociaux et en même temps inciter au mouvement", a soutenu la ministre car "sinon le chômage ne baissera pas".
Les vidéos associées ici ---->http://www.huffingtonpost.fr/2016/02/28/emmanuel-macron-loi-travailLire aussi :
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