Le coup d’Etat permanent
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Dans la plus pure tradition de la Ve République, Hollande et Valls ont donc, la semaine passée, recouru à l’article 49-ter de la Constitution pour faire passer en force la loi Macron, loi de morcellement des droits collectifs de la classe ouvrière.
Leur forfait à peine accompli, ils programment déjà la contre-réforme suivante : la loi Rebsamen. Une loi liberticide qui prétend remettre en cause les prérogatives des organisations syndicales et leur indépendance.
A nouveau, par crainte d’un possible vote « contre » de députés « frondeurs », Hollande et Valls cherchent lequel des moyens offerts par la Ve République permettra de passer en force. Pourquoi pas, par exemple, une session extraordinaire de l’Assemblée, qui permettrait un nouveau recours au 49-ter ?
Aux objectifs anti-ouvriers du gouvernement correspondent en toute logique les moyens antidémocratiques prévus par la Constitution de 1958. Qui se souvient encore de François Mitterrand dénonçant la Ve République comme le régime du « coup d’Etat permanent » ? (Ce qui n’a pas empêché le même Mitterrand de se couler avec délices dans ces institutions lorsqu’il est venu au pouvoir en 1981 ; pas davantage que cela n’a empêché tous les gouvernements de « gauche » — avec des ministres PS, PCF, Verts… — de faire de même) (1).
On ne s’étonnera pas, dans ces conditions, que les sondages prédisent la pire catastrophe électorale pour le Parti socialiste (et incidemment le Front de gauche) lors des élections départementales du mois prochain, sur fond d’abstention massive et de percée du Front national.
D’où viendra l’issue ? Dans une assemblée organisée la semaine passée par un comité du Parti ouvrier indépendant pour préparer son congrès national ouvert (lire p. 8), un camarade a répondu en ces termes : « L’issue ne peut venir que de la
classe ouvrière, qui, par son propre mouvement, en défendant ses conquêtes, ses droits, ses garanties, est seule à même de défendre et reconquérir tout ce qui constitue la démocratie politique. C’est pourquoi il est important que CGT, CGT-FO et Solidaires appellent le 9 avril à une grève interprofessionnelle et à des manifestations contre la loi Macron et le pacte de responsabilité, car c’est là un point d’appui pour aider à mobiliser l’ensemble des travailleurs avec les organisations dans un but clair : bloquer ce gouvernement. C’est notre responsabilité de militants d’aider à ce mouvement. Et qu’on ne vienne pas nous brandir l’argument de la menace du Front national !»
C’est un fait que l’extrême droite s’est toujours nourrie de la décomposition de la démocratie politique et des attaques contre la classe ouvrière, surtout quand elles résultent de l’action de gouvernements de « gauche ».
C’est un fait que seule la classe ouvrière, par son mouvement de classe — elle l’a montré à de nombreuses reprises dans le passé —, est à même de défendre et reconquérir la démocratie et les droits ouvriers qui en sont indissociables. Bloquer ce gouvernement et sa politique, c’est le premier pas dans cette voie.
(1) Dans le même temps, Hollande appuie les institutions antidémocratiques de l’Union européenne pour tenter d’imposer au gouvernement grec une capitulation sans conditions, et soumet à l’Union européenne son « programme national de réforme » pour la France (lire p. 4).
Leur forfait à peine accompli, ils programment déjà la contre-réforme suivante : la loi Rebsamen. Une loi liberticide qui prétend remettre en cause les prérogatives des organisations syndicales et leur indépendance.
A nouveau, par crainte d’un possible vote « contre » de députés « frondeurs », Hollande et Valls cherchent lequel des moyens offerts par la Ve République permettra de passer en force. Pourquoi pas, par exemple, une session extraordinaire de l’Assemblée, qui permettrait un nouveau recours au 49-ter ?
Aux objectifs anti-ouvriers du gouvernement correspondent en toute logique les moyens antidémocratiques prévus par la Constitution de 1958. Qui se souvient encore de François Mitterrand dénonçant la Ve République comme le régime du « coup d’Etat permanent » ? (Ce qui n’a pas empêché le même Mitterrand de se couler avec délices dans ces institutions lorsqu’il est venu au pouvoir en 1981 ; pas davantage que cela n’a empêché tous les gouvernements de « gauche » — avec des ministres PS, PCF, Verts… — de faire de même) (1).
On ne s’étonnera pas, dans ces conditions, que les sondages prédisent la pire catastrophe électorale pour le Parti socialiste (et incidemment le Front de gauche) lors des élections départementales du mois prochain, sur fond d’abstention massive et de percée du Front national.
D’où viendra l’issue ? Dans une assemblée organisée la semaine passée par un comité du Parti ouvrier indépendant pour préparer son congrès national ouvert (lire p. 8), un camarade a répondu en ces termes : « L’issue ne peut venir que de la
classe ouvrière, qui, par son propre mouvement, en défendant ses conquêtes, ses droits, ses garanties, est seule à même de défendre et reconquérir tout ce qui constitue la démocratie politique. C’est pourquoi il est important que CGT, CGT-FO et Solidaires appellent le 9 avril à une grève interprofessionnelle et à des manifestations contre la loi Macron et le pacte de responsabilité, car c’est là un point d’appui pour aider à mobiliser l’ensemble des travailleurs avec les organisations dans un but clair : bloquer ce gouvernement. C’est notre responsabilité de militants d’aider à ce mouvement. Et qu’on ne vienne pas nous brandir l’argument de la menace du Front national !»
C’est un fait que l’extrême droite s’est toujours nourrie de la décomposition de la démocratie politique et des attaques contre la classe ouvrière, surtout quand elles résultent de l’action de gouvernements de « gauche ».
C’est un fait que seule la classe ouvrière, par son mouvement de classe — elle l’a montré à de nombreuses reprises dans le passé —, est à même de défendre et reconquérir la démocratie et les droits ouvriers qui en sont indissociables. Bloquer ce gouvernement et sa politique, c’est le premier pas dans cette voie.
(1) Dans le même temps, Hollande appuie les institutions antidémocratiques de l’Union européenne pour tenter d’imposer au gouvernement grec une capitulation sans conditions, et soumet à l’Union européenne son « programme national de réforme » pour la France (lire p. 4).
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