Hokusaï ou le vieil homme fou de dessin
« Avec 5 ans de plus,
je serais devenu un grand artiste… »
(Hokusaï, le 10 mai 1849, jour de sa mort, à 89 ans).
je serais devenu un grand artiste… »
(Hokusaï, le 10 mai 1849, jour de sa mort, à 89 ans).
Le plus grand dessinateur japonais, qui disparaît en laissant 30 000 dessins, était aussi un peintre d’une telle virtuosité qu’il était capable de peindre une toile immense avec le balai qui lui servait de pinceau fin, et le Mont Fuji-Yama sur un grain de riz.
Il a vécu à l’époque d’Edo (1603-1868), qui voit l’essor de la bourgeoisie et celui d’un art qui lui correspond : les « images du monde flottant ». Ce sont des scènes de la vie quotidienne, le monde des acteurs de kabuki, des sumotoris, des geishas (« les Maisons vertes » ou lupanars), reflets d’un mode de vie hédoniste, dans l’insouciance du lendemain, où on a le sentiment d’un monde changeant, éphémère. Hokusaï est l’un des pères de l’impressionnisme, qui exprime ce sentiment par ses changements de lumière. Il est aussi l’ancêtre des « mangas », qu’il commence à réaliser en 1814 sous forme de carnets de croquis.
Il produit des séries : les Cascades, les Oiseaux, les Fantômes, les Ponts, lesquels inspireront à Monet son Pont sur l’étang des nymphéas. En 1831, il donne la plus célèbre d’entre elles : les 36 Vues du Mont Fuji, le sommet du Japon, toujours enneigé. La deuxième vue, c’est Le Mont Fuji rouge. La première, c’est La Grande Vague, ou, plus exactement, Sous la grande vague marine, au large de Kanagawa (25 cm x 38 cm), la peinture la plus célèbre de l’art oriental :
Des pêcheurs de thons blancs, mets très recherchés, arrivent à l’embouchure de la baie de Tokyo, pour vendre leur poisson au marché de la ville. Mais ils sont pris dans un tsunami : une vague scélérate de 16 mètres de haut est comme une grande main, et sa crête avec ses griffes d’écume menace d’engloutir les trois barques. La catastrophe est imminente, dans une dominante bleue. On a un sentiment d’écrasement : fragilité de la vie humaine, marins éphémères… Au loin, le petit Mont Fuji, impavide. L’oeuvre a inspiré à Debussy son poême symphonique La Mer, et La Vague d’Hokusaï orne le frontispice de l’édition originale de la partition (1905).
Première rétrospective Hokusaï, au Grand-Palais, jusqu’au 18 janvier.
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