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lundi 1 décembre 2014

à lire sur l'Humanité.fr , lundi 1 er décembre 2014

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Lundi 1er décembre 2014

Notre envoyé spécial au coeur de Kobané en résistance




LE PHOTOGRAPHE FRÉDÉRIC LAFARGUE A ACCOMPAGNÉ NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL DANS KOBANÉ SOUS LES BOMBES.
Face au « mur de feu » des assaillants de l’« État islamique », Pierre Barbancey, l’envoyé spécial de l’Humanité, a rencontré des combattants kurdes qui tiennent bon, malgré les bombardements les plus intenses depuis 76 jours.
La Renault 12 tressaute sur les chemins rocailleux des collines qui descendent vers Kobané, la ville assiégée par Daesh (l’organisation dite de l’« État islamique »). Nous sommes encore du côté turc. À la lueur de ses faibles phares, le chauffeur nous conduit dans un hameau plongé dans le noir. La frontière est à deux pas, marquée par une clôture de barbelés. Sans un mot, deux hommes nous réceptionnent. Les sacs sur le dos, nous les suivons. Une brèche a été ouverte. Nous nous y engouffrons. Nous voilà seuls. À quelques centaines de mètres, nous apercevons les lumières bleues des véhicules de la gendarmerie turque qui patrouillent sans cesse. Il faut faire vite et se fondre dans la pénombre. Cinq cents mètres, peut-être un kilomètre, à découvert, qu’il faut franchir le plus rapidement possible. Les militaires turcs ont la gâchette facile, même si nous sommes en territoire syrien. Le champ est boueux. Les chaussures s’alourdissent à chaque foulée, lestées de paquets de terre. Dévaler et grimper des talus, passer la voie de chemin de fer alors que les échanges de tirs sont de plus en plus menaçants, sans pouvoir en discerner la provenance. Les contours des premières maisons de la ville se dessinent enfin. Si loin, si proches. Quelques pas encore. Enfin ! Nous entrons dans Kobané.  

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