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dimanche 28 décembre 2014

2014-2015: l'espoir après une nouvelle année noire pour Hollande

2014-2015: l'espoir après une nouvelle année noire pour Hollande


                            Le président français François Hollande à Saint-Pierre-et-Miquelon le 23 décembre 2014
             AFP/AFP/Archives - Le président français François Hollande à Saint-Pierre-et-Miquelon le 23 décembre 2014

François Hollande referme l'année 2014 sur une note d'espoir avec un frémissement de sa cote de popularité et les vents porteurs de la conjoncture économique mondiale en dépit d'un sombre bilan: chômage record, dérapage des déficits et croissance atone.
Avec 3,49 millions de chômeurs fin novembre, soit 5,8% de plus sur un an, la hausse du chômage aura même été plus forte en 2014 qu'en 2013, signant l'"échec" de la politique de l'exécutif, assumé dès la fin octobre par le ministre du Travail François Rebsamen.
Depuis mai 2012, plus d'un demi-million de chômeurs supplémentaires sont venus frapper à la porte de Pôle emploi. Et l'horizon n'est pas prêt de s'éclaircir selon l'OCDE, qui a exclu toute perspective de recul du chômage avant 2016.
François Hollande lui-même l'a concédé: même avec une croissance en ligne avec les modestes ambitions du gouvernement pour 2015 (1% contre 0,4% attendus en 2014), la reprise ne serait pas "suffisante" pour entraîner une baisse du chômage.
L'exécutif mise toujours sur le CICE et son pacte de responsabilité et de solidarité mais le salut pourrait venir d'ailleurs : l'effondrement des cours de l'or noir, l'envolée du billet vert face à l'euro, les taux d'intérêts au plancher ou les 315 milliards d'euros du plan Juncker pour l'investissement en Europe.
A la veille de Noël, une divine surprise est venue aussi des Etats-Unis avec l'annonce d'un rebond spectaculaire de la croissance américaine -5% au troisième trimestre-, de quoi entraîner l'économie européenne -et française- dans son sillage.
- Majorité fragilisée -
Signe des temps, François Hollande, le président le plus impopulaire de la Ve République, l'est un peu moins. A défaut d'avoir inversé la courbe du chômage, il a inversé en décembre celle de sa cote de popularité en hausse de quatre points à 17%, selon l'Ifop, et de 5 points à 25%, selon BVA.
Le président tentera de surfer sur cette vaguelette le soir de la Saint-Sylvestre, présentant ses v?ux radio-télévisés aux Français depuis l'Elysée dans une "forme très classique", selon son entourage.
Il jettera à cette occasion un "regard rétrospectif sur l'année 2014", le vote de la réforme territoriale ou le pacte de responsabilité qui entrera en vigueur le lendemain et reconnaîtra "l'impatience des Français face aux résultats qui tardent", la "croissance économique timide" et "le chômage qui n'a pas encore baissé".
Mais pour délivrer aussitôt un message "combatif" pour 2015 sur le thème: "dans un monde qui change, la France, avance et a engagé les réformes nécessaires pour se renforcer et tenir son rang".
En guise d'étendard, le chef de l'Etat brandira la loi Macron "pour la croissance et l'activité", censée libérer les énergies entrepreneuriales et qui doit être débattue dans les prochains mois au Parlement.
S'il est reparti à la conquête de l'opinion, le chemin s'annonce cependant pavé d'embuches après une année électorale calamiteuse. 2014 qui a vu la gauche perdre toutes les législatives partielles et le Front national s'emparer de onze mairies en mars avant de s'imposer fin mai aux européennes en tête des formations politiques avec un quart des suffrages, loin devant l'UMP et surtout le PS, tombé à 14%.
En 2015, deux nouvelles échéances électorales à hauts risques l'attendent encore, les départementales de mars et les régionales de décembre.
Le président affronte tout cela à la tête d'une majorité fragilisée et déchirée. L'arrivée de Manuel Valls à Matignon au lendemain de la sanction des municipales s'est soldé par le départ des ministres écologistes avant que l'aile gauche du gouvernement, incarnée par Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, ne soit congédiée l'été dernier pour avoir critiqué ouvertement la ligne économique de l'exécutif.
- 'Laisser une trace' -
L'image personnelle du chef de l'Etat a été atteinte aussi par le feuilleton de sa vie privée, alimenté par sa liaison avec l'actrice Julie Gayet et le best-seller de son ex-compagne Valérie Trierweiler avec son lot de secrets d?alcôve.
Sans compter les quatre ministres et proches du président qui ont pris la porte depuis la chute, en 2013, de Jérôme Cahuzac, l'ancien ministre du Budget contraint de reconnaître la possession d'un compte secret en Suisse.
Aquilino Morelle, son conseiller politique soupçonné d'un conflit d'intérêt, a suivi en avril, puis Thomas Thévenoud, l'éphémère secrétaire d'Etat au Commerce extérieur qui ne payait pas ses impôts, en septembre, avant Kader Arif, secrétaire d'Etat aux Ancien combattants, soupçonné de favoritisme, en novembre, et Faouzi Lamdaoui, conseiller pour les questions d'égalité et de diversité, poursuivi pour "abus de biens sociaux", en décembre.
Comme une bouffée d'air frais dans ce contexte préoccupant, François Hollande s'est découvert une vocation tardive pour l'écologie dans la perspective de la Conférence mondiale sur le climat que la France accueillera en fin d'année à Paris.
Lui qui, selon ses intimes, n'a absolument pas renoncé à 2017, veut profiter de ce grand rendez-vous pour "laisser une trace" dans l'Histoire, celle d'un "accord historique" arraché par la France pour sauver la planète.

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