Pour le gouvernement et le patronat, le CDI est un contrat de travail trop protecteur
Jeudi 23 octobre, sur BFM TV, le premier ministre Manuel Valls a déclaré vouloir agir sur les «inégalités importantes» entre les salariés «très protégés» (CDI) et les précaires en CDD et en intérim. Il a déclaré voir dans le contrat de travail unique une «idée intéressante». Le contrat unique est proposé par le nouveau prix Nobel d’économie, Jean Tirole. Pour celui-ci, ce contrat devrait s’accompagner d’une réforme de l’assurance-chômage et d’un système de bonus et malus pour les entreprises qui licencient mais qui, en contrepartie, auraient les coudées plus franches qu’aujourd’hui pour licencier.
Quant au patronat, il demande une réforme du marché du travail : le Medef voudrait que soit créé un «contrat de projet» (CDI prenant fin une fois le projet réalisé). La CGPME (1) réclame un «contrat de croissance», un CDI qui s’achèverait en cas de mauvais résultats de l’entreprise.
Le premier ministre a déclaré « Faisons confiance aux partenaires sociaux« , mais a reconnu que « Oui, nous pouvons être amenés à prendre nos responsabilités « .
Les syndicats s’y sont déclarés hostiles :
Philippe Louis, président de la CFTC, estime qu’« on est en train de précariser encore plus les salariés».
Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, a fermement condamné cette mesure : « Ce serait la fin du contrat à durée indéterminée« , a-t-il dit sur Europe 1.
Le Comité confédéral national (CCN) de FO a adopté le 3 octobre une résolution générale qui déclare « Le CCN réaffirme que le CDI à temps complet doit rester le contrat de travail de référence (…). Le CCN rejette toute forme d’emplois précaires… ».
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