La "bataille du budget" n'aura pas lieu entre Bruxelles, Rome et Paris |
La Commission européenne n'a identifié mardi aucun "dérapage sérieux" dans les projets de budget des 18 pays de la zone euro, et ne va demander à aucun Etat membre de revoir sa copie, notamment la France et l'Italie qui étaient sur la sellette. Les nouvelles mesures de réduction des déficits annoncées lundi par Paris et Rome "ont donné satisfaction", a indiqué une source européenne. "On a désamorcé la crise", a renchéri une source communautaire. En vertu de prérogatives renforcées à la faveur de la crise, la Commission peut demander à un Etat membre de revoir sa copie s'il constate des dérapages sévères dans son budget. Si cette arme n'a encore jamais été utilisée, le scénario humiliant planait depuis des semaines sur Paris et Rome, qui ont présenté des budgets prévoyant des efforts insuffisants sur le plan structurel, une donnée tout particulièrement surveillée par l'exécutif européen. L'Autriche, Malte et la Slovénie étaient également visés. Après avoir juré de leur inflexibilité, les gouvernements français et italien ont fini par plier en annonçant in extremis une réduction supplémentaire de leur déficit. |
Dans le détail, la France va réduire son déficit avec un effet total de 3,6 à 3,7 milliards d'euros. Le déficit structurel devrait diminuer de plus de 0,5 point de PIB, pile dans les clous européens. Rome s'est engagé à adopter des mesures supplémentaires, équivalant à quelque 4,5 milliards d'euros. A Bruxelles, l'heure est à l'apaisement, après des semaines de tension. Néanmoins, "la bataille du budget entre les trois capitales n'est pas finie, et les gouvernements français et italien vont certainement devoir présenter de nouvelles réformes structurelles", prévient Alan Lemangnen, économiste pour la banque Natixis. |
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Le budget de la Sécurité sociale est voté |
L'Assemblée nationale a adopté mardi sans encombre le projet de budget de la Sécurité sociale comprenant la modulation des allocations familiales, malgré l'abstention de 34 socialistes frondeurs et, dans un contexte politique tendu, de 14 écologistes. "Sans états d'âme", selon leur oratrice Martine Pinville, la grande majorité des socialistes a voté pour ce projet de loi, qui doit permettre 9,6 milliards d'économie, soit près de la moitié des 21 milliards de coupes dans l'ensemble des dépenses publiques prévues pour l'an prochain. Les débats dans l'hémicycle la semaine dernière s'étaient concentrés sur la modulation des allocations familiales selon le revenu et les allégements de cotisations sociales des entreprises. Dès juillet 2015, les allocations familiales de base seront divisées par deux (désormais environ 65 euros par mois) à partir de 6 000 euros de revenus mensuels pour un foyer avec deux enfants, et par quatre (à 32 euros environ) à partir de 8 000 euros. Ces seuils augmenteront de 500 euros par enfant supplémentaire. |
L'opposition s'est élevée contre cette réforme, qualifiée de "coup de poignard au pacte républicain de l'universalité de la protection sociale" par le chef de file UMP sur ce texte, Jean-Pierre Door. Les frondeurs, eux, reprochent principalement au projet de loi de consacrer, sans les conditionner à des créations d'emplois, les allégements de cotisations sociales patronales, dont le principe a été adopté en juillet à hauteur de plus de 5 milliards d'euros. |
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La SNCM se dirige dangereusement vers le redressement judiciaire |
Direction, syndicats et actionnaires de la SNCM se sont séparés hier sur un constat de désaccord, malgré un nouveau rendez-vous fixé au 18 novembre pour évoquer l'avenir de la compagnie qui semble de plus en plus menacée de redressement judiciaire. "Le bilan de cette réunion est très négatif, très inquiétant", a réagi à la sortie de la préfecture des Bouches-du-Rhône Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC, soulignant la volonté réitérée de l'ensemble des actionnaires, "y compris l'Etat", d'aller au redressement judiciaire. "Un temps considérable a été perdu, on devrait avoir des garanties sur le volet social, mais Transdev (le principal actionnaire de la SNCM) ne veut pas s'avancer", a renchéri Maurice Perrin, lui aussi de la CFE-CGC. |
Proposée par le médiateur Gilles Bélier, la date du 18 novembre pour une nouvelle réunion de médiation – alors que la réunion d'hier devait clore un cycle entamé au lendemain d'une grève de dix-sept jours à la fin de juillet – "a été acceptée par tous les participants", a souligné M. Perrin. Toutefois, Transdev a prévenu hier soir qu'il ne se sentait "en aucun cas lié par la prolongation de la médiation au-delà du 31 octobre", et souhaité qu'un redressement judiciaire intervienne "au plus vite". |
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Ryanair est condamné en appel à 8 millions d'euros |
La cour d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé hier la culpabilité de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair, poursuivie pour travail dissimulé sur sa base de Marignane entre 2007 et 2010, la condamnant à 200 000 euros d'amende et 8,1 millions d'euros de dommages et intérêts. La compagnie à bas coût stationnait à Marseille quatre avions et employait 127 salariés sans déclarer cet établissement ni verser les cotisations sociales, estimant que ces contrats de travail étaient régis par la législation sociale irlandaise. Les 8,1 millions d'euros de dommages et intérêts seront versés aux parties civiles, soit trois organismes sociaux, six syndicats professionnels et quatre anciens pilotes de la compagnie. |
La compagnie de Michael O'Leary avait fait appel d'un jugement du tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence qui, en octobre 2013, l'avait condamnée à cette même peine. Cette fois, la cour d'appel a également ordonné que sa décision soit affichée durant un mois sur les portes du terminal MP2 de l'aéroport Marseille Provence, et publiée dans quatre journaux. |
TEXTOS |
Etats-Unis : La banque centrale des Etats-Unis (Fed) s'apprête mercredi à tourner la page de son soutien monétaire exceptionnel à l'économie en cessant ses achats d'actifs, ce qui ne l'empêchera pas de poursuivre une politique monétaire accommodante.
Japon : La production industrielle rebondit de 2,7 % en septembre sur un mois, première hausse significative depuis janvier, a annoncé le ministère de l'industrie.
Allemagne : Deutsche Bank, la première banque allemande, a annoncé mercredi être tombée dans le rouge au troisième trimestre, alors que les analystes attendaient un bénéfice, faisant notamment les frais une fois encore de fortes provisions pour risques juridiques.
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Sanofi : Le groupe pharmaceutique Sanofi, qui dispute à Total le titre de première capitalisation française, a annoncé mercredi l'éviction de son directeur général Christopher Viehbacher.
Air France - KLM :La compagnie aérienne a dévoilé mercredi des résultats en forte baisse au troisième trimestre, conséquence de quatorze jours de grève de ses pilotes français. Et le groupe est "résolu" à réduire encore ses coûts dans un environnement morose.
Numericable - SFR :Le câblo-opérateur Numericable Group a lancé mercredi l'augmentation de capital de 4,7 milliards d'euros prévue de longue date dans le cadre du rachat de l'opérateur téléphonique SFR au groupe Vivendi.
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35 millions d'euros |
Les députés français ont décidé mardi soir, contre l'avis du gouvernement, de réaffecter 35 millions d'euros de l'aide publique au développement (PPD) en direction des pays les plus pauvres, en particulier pour la lutte contre Ebola. En consacrant à l'aide au développement 0,37 % de son revenu national, la France est en retard sur la plupart des pays occidentaux, ont souligné tous les orateurs, citant l'exemple de la Grande-Bretagne, qui a atteint en 2013 l'objectif de 0,7 % fixé par l'ONU. |
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BLOG |
Propositions de lois pour changer le monde, par François Fièvre |
Loi 1. La robotique comme bien commun
Toute technologie permettant l'augmentation de la productivité du travail humain ne peut faire l'objet d'un brevet. La force de travail humaine étant un bien commun, les technologies visant à augmenter celle-ci sont un bien commun ne pouvant faire l'objet d'une propriété privée. C'est une loi rétroactive, qui revient à casser les brevets d'une large part de l'industrie mondiale.
Pb : en dehors même du bras de fer avec les TGE sur le sujet, l'application de cette loi sur le seul territoire national comporterait des problèmes d'harmonisation du droit intellectuel international.
Loi 2. Taxe sur la robotique
Toute entreprise vendant ou exploitant des technologies visant à augmenter la productivité du travail humain voit son taux annuel de profit limité à 5 % (ou 3, ou 7 %, à définir). Au-delà de ce seuil, les profits supplémentaires alimentent un fonds public spécifique et inaliénable. Ce fonds sert à redistribuer les profits du gain général de productivité de la société aux acteurs de cette société. Soit sous la forme d'un revenu minimum universel assorti d'une possibilité de travaux communs d'intérêt général effectuée de manière bénévole ; soit sous la forme d'un fonds d'investissement destiné à financer des emplois correspondant à des activités non rentables d'intérêt général (planter une forêt, nettoyer une rivière, accompagner des personnes handicapées dans la vie quotidienne, etc.). |
Lu sur le blog de Paul Jorion |
TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Le pari fou de Google pour réinventer la médecine |
Le Figaro Economie : Budget : Hollande esquive le couperet de Bruxelles |
The Wall Street Journal : Deutsche Bank va remplacer son directeur financier |
The Financial Times : Les bénéfices des compagnies pétrolières en chute, dans le sillage des cours du brut |
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