La BCE face à l'atonie de la zone euro |
Le président de la BCE, Mario Draghi, aura fort à faire ce jeudi pour convaincre les observateurs de l'efficacité de son soutien à l'économie de la zone euro, après un nouveau ralentissement de l'inflation de la région. Annoncée deux jours avant la réunion mensuelle de politique monétaire, jeudi à Naples, la hausse des prix a ralenti à 0,3 % en septembre, au plus bas depuis cinq ans et très loin de l'objectif d'un peu moins de 2 %. Ce nouveau coup de frein ravive les craintes de déflation en zone euro, cercle vicieux où l'économie est ralentie par une baisse des prix et des salaires. Et le chiffre alimente "le doute sur l'efficacité de la politique" menée par la BCE, juge Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. M. Draghi "pourrait commencer à se sentir comme le roi Sisyphe de la mythologie grecque", estime Carsten Brzeski, chef économiste d'ING. "Quoi que tente la BCE, l'économie de la zone euro ne répond pas vraiment et continue au contraire à flirter avec la stagnation", poursuit-il. Plombé par les inquiétudes sur la santé économique de la zone euro, l'euro est tombé mardi sous 1,26 dollar pour la première fois en deux ans. |
Aucune nouvelle mesure de la part de la BCE n'est attendue jeudi. Le taux directeur, abaissé à 0,05 % début septembre, ne peut guère descendre plus bas. Mais les analystes guetteront des détails sur les contours d'un nouveau programme d'injections de liquidités dans le circuit financier. Pour fluidifier le crédit en zone euro et stimuler l'économie, la BCE veut racheter à partir d'octobre des ABS – pour "asset-backed security", produits financiers issus de la titrisation de prêts bancaires – et des obligations sécurisées ("covered bond"). Le dispositif complétera huit prêts très bon marché et de long terme (TLTRO) proposés aux banques jusqu'à juin 2016, à la condition expresse qu'elles prêtent plus aux entreprises et ménages en Europe. L'institution est prête à porter la taille de son bilan à son niveau de 2012, ce qui suppose un gonflement de l'ordre de 1 000 milliards d'euros, rachats d'actifs et prêts confondus. La décision sur les taux sera annoncée à 13 h 45, et suivie d'une conférence de presse à 14 h 30. |
|
Lancement du Salon de l'automobile |
Réservé aux professionnels et aux médias jusqu'à vendredi, le Mondial de l'automobile pourrait attirer plus d'un million de visiteurs d'ici au 19 octobre. Sur 125 000 mètres carrés d'exposition, quelque 260 marques dont 71 constructeurs vont rivaliser de nouveautés et de voitures de rêve. La dernière édition en date, en 2012, avait été marquée par la longue crise des marchés européen et américain, qui ont contraint les constructeurs à de douloureuses restructurations. De l'histoire ancienne aux Etats-Unis où les pertes de la crise ont été effacées. De son côté, après avoir touché le fond en 2013, l'Europe a vu le marché recommencer à croître, même si les Européens achètent toujours 20 % de moins d'autos qu'en 2007. La France connaît pour sa part une croissance de 2,1 % depuis début 2014 après cinq ans de baisse. Encore et toujours, l'industrie automobile doit son salut aux pays émergents d'Asie : la Chine, premier marché mondial, devrait absorber quelque 24 millions d'unités en 2014, et continuer à s'équiper massivement dans les années à venir. |
La grande tendance de cette édition est la course aux moteurs économes : Peugeot et Citroën visent les 2 litres aux 100 kilomètres avec des prototypes recourant à l'air comprimé, tandis que Renault assure pouvoir consommer 1 litre aux 100 kilomètres avec son démonstrateur "Eolab". Egalement érigée en priorité industrielle par le gouvernement français, la voiture autonome (qui se conduit toute seule), promise pour la prochaine décennie et qui aiguise les appétits de nouveaux entrants, comme Google, devrait être mise en avant par les constructeurs et les équipementiers. (Lire l'article de Philippe Jacqué : "Le Mondial de l'automobile s'ouvre à Paris sur fond de timide reprise du marché européen") |
|
Orange distribuera Netflix |
Orange est parvenu à un accord avec le service américain de vidéo en illimité Netflix qui sera bientôt accessible sur les boxes du numéro un français des télécoms. Bouygues Telecom, filiale du groupe Bouygues, était jusqu'à présent le seul des quatre principaux opérateurs télécoms français à avoir annoncé qu'il proposerait l'offre de SVOD (vidéo à la demande par abonnement) de la société californienne. Un accord de distribution avec Orange, qui compte plus de dix millions d'abonnés au haut débit, pourrait donner un coup d'accélérateur à l'offensive de Netflix en France, où un nombre important de foyers reçoivent la télévision par l'intermédiaire de la box de leur opérateur. (Lire l'article de Sarah Belouezzane "Orange va distribuer Netflix dès novembre") |
"Les négociations ont été dures mais sont bouclées. Il n'y a aucune raison de pénaliser les clients d'Orange, qui auront une bien meilleure expérience de Netflix via la box", a déclaré Stéphane Richard, le PDG d'Orange, cité mercredi soir par le site internet du Monde. |
|
Coût élevé des Opex des armées |
Le coût des opérations extérieures (OPEX) des armées françaises devrait avoisiner 1,1 milliard d'euros en 2014, a estimé mercredi le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. La dotation budgétaire au titre des OPEX s'élèvera à 450 millions d'euros en 2015, comme en 2014, a-t-il indiqué devant la Commission de la Défense de l'Assemblée nationale. Pour l'année en cours, le chiffrage global du surcoût est en cours d'évaluation. "Je peux toutefois déjà vous dire qu'au 31 août 2014, la consommation effective au titre des surcoûts OPEX s'élevait à 743 millions d'euros (680 millions au 31 juillet) et que le surcoût prévisionnel total devrait avoisiner 1,1 milliard d'euros en 2014", a-t-il déclaré. |
Au-delà des 450 millions inscrits dans la loi de finances, "les Opex non budgétées font l'objet d'un financement interministériel" et ne pèsent pas sur le budget de la Défense, a-t-il rappelé. "Ce fut le cas en 2013 et ce le sera a l'avenir", a assuré le ministre. En 2013, le surcoût OPEX avait été de plus de 1,2 milliard d'euros, mais l'année avait notamment été marquée par le désengagement des forces françaises d'Afghanistan. Il était de 873 millions en 2012 et de 1,24 milliard en 2011, année des opérations en Libye et en Côte d'Ivoire. |
TEXTOS |
Commission européenne : le Français Pierre Moscovici doit convaincre jeudi qu'il est capable de juger l'état des finances françaises avec neutralité, lors de son audition au Parlement européen au lendemain de la présentation à Paris d'un budget entérinant un nouveau dérapage des finances publiques.
Epidémie d'Ebola :la Banque africaine de développement a annoncé mercredi avoir accordé une aide de 155 millions de dollars au Liberia, à la Guinée, à la Sierra Leone et à la Côte d'Ivoire pour lutter contre le virus Ebola. La banque, qui avait déjà prêté 60 millions de dollars à la mi-août, aura donc consenti une aide totale de 225 millions de dollars.
Argentine : le gouverneur de la banque centrale, Juan Carlos Fabrega, a démissionné mercredi alors que le pays connaît d'importants remous financiers, a annoncé la présidence du pays.
|
Environnement : un projet de capture et de stockage du dioxyde de carbone (CO2), présenté comme le premier d'envergure, va être inauguré jeudi dans une centrale thermique au charbon de l'Ouest canadien. S'il est concluant, ce projet de 993 millions d'euros pourrait susciter un nouvel intérêt pour l'utilisation du charbon à des fins de production d'électricité.
Finance : 23,5 milliards de dollars d'actifs ont été retirés en septembre du principal fonds dePimco, la société d'investissements américaine, premier gestionnaire obligataire au monde.
|
|
|
|
1,745 millions de tonnes |
Quelque 1,74 million de tonnes de cacao ont été récoltées durant la campagne 2013-2014, un record historique pour la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, avec environ 35 % des parts de marché, a annoncé mercredi à Abidjan le conseil du café-cacao. Le précédent record, qui datait de la campagne 2010-2011 avec une production de 1,51 million de tonnes de fèves, a été pulvérisé de plus de 15 %. Le volume des exportations a grimpé de 11,23 % par rapport à 2012-2013. Cette production record, déjà annoncée au début de septembre par le gouvernement, a été poussée par une météo favorable ainsi que par la réforme du secteur entreprise par l'administration du président Alassane Ouattara, selon plusieurs observateurs. Les autorités ont ainsi garanti un prix d'achat relativement avantageux aux producteurs de cacao, soit 750 francs CFA (1,14 euro) le kilo, qui les encourage à produire. Ce prix sera augmenté de 100 FCFA (0,15 centimes d'euro), pour atteindre 850 FCFA (1,3 euro) le kilo lors de la campagne 2014-2015, a annoncé Lambert Konan, chargé du conseil café-cacao, qui encadre la filière. |
|
|
|
|
BLOG |
UFC-Que Choisir : le roi de la tactique se fait pédagogue
|
Bien joué ! On ne peut que saluer une nouvelle fois l'habileté de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Elle sait choisir ses combats et, surtout, le moment de ceux-ci et leur orchestration.
La possibilité d'attaquer une entreprise en réparation d'un préjudice commis au détriment des consommateurs a été instaurée en France par la loi Hamon sur la consommation votée en début d'année. Cette action de groupe, petite sœur des célèbres class actions américaines, entre en vigueur ce mercredi 1er octobre.
L'association présidée par Alain Bazot a décidé de ne pas attendre une demi-journée pour lancer la première action de groupe française. Mieux, en choisissant de s'attaquer à l'administrateur de biens Foncia sur la facturation à ses locataires d'un « service d'avis d'échéance » pour 2,30 euros par mois, l'UFC-Que Choisir fait œuvre de pédagogie.
Bénéfice frauduleux
Les Français vont immédiatement comprendre la portée de cette loi, faisant fi des interprétations absconses des juristes. Le principe de ce texte est de permettre à des consommateurs, victimes d'un préjudice économique, de réclamer réparation alors même que le montant peut paraître faible.
Personne ne se lancerait dans une procédure judiciaire, longue, coûteuse et incertaine, pour récupérer 2,30 euros par mois. Mais l'association de consommateurs a calculé que ces petites sommes appliquées aux 318 000 locataires de Foncia auraient représenté plus de 40 millions d'euros de « bénéfice frauduleux » sur les cinq dernières années.
Cette fois, la procédure prend tout son sens. En roi de la tactique, M. Bazot a choisi un cas déjà tranché par la justice afin de limiter les risques d'échec de cette première...
|
Lu sur Pertes et profits
|
TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Dépenses, impôts : les failles du budget 2015 |
Le Figaro Economie : Budget : le plan d'économies déjà mise en doute |
The Wall Street Journal : Les marchés frissonnent après la publication d'indicateurs décevants |
Financial Times : Les banques échaudées cessent de se prêter à certains taux de référence, après les manipulations du taux interbancaire Libor |
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire