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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES n°324
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« Les réformes continueront » ?
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Avec ses 21 milliards d’euros de coupes pesant sur les revenus ouvriers et populaires, le budget 2015 est le plus antiouvrier, antisocial et antipopulaire que la Ve République ait jamais connu (1).
A l’occasion de sa discussion, la crise du régime a franchi une nouvelle étape. S’abstenant collectivement, ce 21 octobre, sur la partie « recettes » du budget, les députés socialistes « frondeurs » ont évité au gouvernement de voir son budget rejeté, mais ils ont aussi rendu publics leurs désaccords.
Deux jours plus tôt, Martine Aubry s’est exprimée publiquement dans le Journal du dimanche.
Dans cette interview qu’elle accorde au JDD, elle revendique que la politique économique du gouvernement soit « réorientée » et se prononce pour « une nouvelle social-démocratie (qui) accordera une importance essentielle aux syndicats de salariés et d’employeurs ». Opposée à la remise en cause du régime d’indemnisation chômage, elle déclare qu’il ne faut pas « passer le XXIe siècle à défaire ce qu’on a fait au XXe ».
Dans les heures qui suivent, François Hollande, tout président de la République et clé de voûte des institutions qu’il est, considère qu’il n’a d’autre choix que de monter en première ligne. Il répond personnellement : « Les réformes continueront et s’accéléreront. »
Interrogée le 20 octobre au matin sur France Inter, Martine Aubry affirme que «le gouvernement a bien fait de se lancer dans une réduction des déficits et de la dette », et apporte son soutien aux réformes gouvernementales sur les allocations familiales, sur la transition énergétique qui privatise EDF et sur les rythmes scolaires. Sur le pouvoir d’achat, elle préconise d’aider les ménages, «mais pas par des augmentations de salaire, on ne peut le faire aujourd’hui ».
Elle y réaffirme aussi son opposition à la généralisation du travail le dimanche. Mais en précisant que ce n’est « pas parce que c’est un acquis des travailleurs, je ne suis pas la ringarde qu’on veut faire croire ».
Ici commence un vrai débat.
Dans le contexte de décomposition du régime de la Ve République, marqué par le rejet de tous les partis institutionnels — et notamment par l’effondrement et l’annonce d’une prochaine nouvelle déroute électorale du Parti socialiste —, nombre de militants et d’électeurs de ce parti porteront une certaine attention, et c’est normal, aux propos de Martine Aubry.
Il reste que la lutte des classes a ses lois. La classe ouvrière ne peut renoncer à défendre ses conquêtes et ses acquis, de la Sécurité sociale de 1945 au Code du travail, en passant par les statuts, les conventions collectives, etc.
Dans les dernières semaines, cette réalité a été rappelée avec force dans la grève des cheminots, celle des pilotes, et plus généralement toutes les luttes de classe en cours. Luttes de classe qui convergent vers et contre le pacte de responsabilité et le gouvernement Hollande-Valls qui le met en oeuvre.
Ces questions sont au coeur de tous les débats au sein du mouvement ouvrier.
Le Parti ouvrier indépendant, dans le cadre de la préparation de son congrès ouvert, y prendra sa part (2).
(1) Cela en application des diktats de tous les traités européens successifs depuis Maastricht… même si la Commission de Bruxelles ne relâche pas sa pression pour obtenir encore plus de coupes.
(2) Relevons que L’Humanité (20 octobre), commentant les propos de Martine Aubry, y décèle déjà « un appel à rechercher les convergences ».
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