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lundi 27 octobre 2014

Dilma Rousseff réélue présidente du Brésil

Le Huffington Post

             

Dilma Rousseff réélue présidente du Brésil

Publication: 
DILMA ROUSSEFF PRESIDENTE

INTERNATIONAL - Elle était favorite. Dilma Rousseff a été réélue présidente du Brésil avec une courte avance sur son adversaire de centre-droit Aecio Neves, selon des résultats officiels publiés dimanche 26 octobre au soir.
La présidente de gauche l'a emporté avec 51,45% des voix contre 48,55% des voix à son adversaire, selon des résultats quasi définitifs portant sur un décompte de 98% des bulletins de vote.
La campagne avait été marquée par les attaques répétées entre les deux candidats, qui s'accusaient mutuellement de corruption.
142,8 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays-continent grand comme 15 fois la France.
L'élue a remercié ses électeurs quelques minutes après l'annonce des résultats:
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Un mandat sous le signe du dialogue
Sa victoire n'était pas une évidence. Dilma Rousseff a perdu beaucoup de terrain par rapport à sa première élection en 2010, dans l'euphorie finissante du miracle socio-économique de la présidence de son mentor Lula (2002-2013). Elle avait alors gagné haut la main avec 56,05% des voix contre le candidat du PSDB de l'époque José Serra (43,95%). Le PT (Parti des travailleurs), au pouvoir depuis 12 ans, avait lui-même perdu 18 sièges le 5 octobre lors des législatives.
Autant de signes d'un mécontentement grandissant lié au ralentissement économique et aux scandales de corruption impliquant le parti présidentiel qui ulcèrent de plus en plus la population du géant émergent d'Amérique latine.
La présidente semble avoir tiré les leçons de tout cela, et promet d'être "une bien meilleure présidente que jusqu'à présent". Dilma Rousseff, qui prêtera serment le 1er janvier prochain, a donné de nombreux gages aux mécontents. Elle a promis de sévir durement contre la corruption et de promouvoir une réforme d'un système politique de compromissions décrié et à bout de souffle, en dialoguant avec le parlement et en consultant les Brésiliens par référendum.
Elle s'est également adressée aux milieux économiques et aux marchés financiers qui l'ont prise en grippe à cause de son interventionnisme, responsable selon eux de l'entrée en récession du Brésil et de la surchauffe de l'inflation. Elle a aussi réitéré son engagement de "combattre avec rigueur l'inflation" et promis de nouvelles "impulsions aux secteurs économique" dont une industrie en crise, "afin que nous reprenions notre rythme de croissance en garantissant notre niveau élevé d'emploi et la valorisation des salaires".
L'économie, premier défi de Dilma Roussef
En quatre ans, l'économie brésilienne a fortement ralenti jusqu'à entrer en récession. L'inflation est en surchauffe, l'industrie perd du terrain et les comptes publics se dégradent.
"Son premier défi sera d'annoncer ce qu'elle fera avec la politique économique et les comptes publics. La présidente doit essayer de récupérer la confiance perdue des secteurs économiques", estime José Francisco Lima Gonçalves, économiste chef de la banque d'investissements Fator. Même si le pays continue d'attirer d'importants investissements étrangers, "la confiance des entrepreneurs est à son niveau le plus bas des cinq dernières années et les investisseurs sont mécontents. Il est urgent que la présidente tende la main à ces secteurs", affirme Richard Lapper, principal analyste de LatAm Confidential.
Aecio Neves, son rival, qui promettait un tournant libéral de l'économie, était le candidat favori des milieux d'affaires et des marchés. La chef de l'Etat a déjà annoncé depuis des semaines qu'elle changera son ministre de l'Economie, Guido Mantega, et l'expectative est grande sur le nom de son successeur.
Sécuriser l'emploi
Dilma Roussef, elle-même économiste, a jusqu'à présent défendu mordicus sa politique économique en attribuant les nuages actuels au seul contexte international. Elle se prévaut d'avoir continué à augmenter les bas salaires et d'avoir abaissé le chômage à son plus bas niveau historique (4,9%).
Mais bon nombre estiment qu’avec une croissance pratiquement nulle cette année, le Brésil perdra des postes de travail en 2015. "La sécurité de l'emploi a été l'un des principaux piliers du gouvernement actuel. 70% des Brésiliens se sentent sûrs dans leur emploi", affirme Mauro Paulino, directeur de l'institut de sondage Datafolha.
Les grandes manifestations de rues de 2013 ont montré que les Brésiliens attendaient d'urgence l'amélioration des services publics de santé, d'éducation et de transports. "Mais la présidente devra le faire avec des restrictions budgétaires en raison de la situation économique", relève Vinicius Botelho, de la Fondation Getulio Vargas (FGV).
48% des Brésiliens contre elle
Cette campagne électorale, émaillée d'attaques personnelles, a scindé le pays en deux blocs, selon les appartenances sociales: les plus pauvres en faveur de Dilma Rousseff, les plus aisés pour le candidat "du changement".
"La grande tâche de Dilma (Rousseff) sera de gouverner pour les 48% qui ont voté contre elle", souligne Daniel Barcelos Vargas de la FGV. La campagne électorale a été secouée par un scandale retentissant de pots de vins versés majoritairement au PT et à ses alliés au pouvoir. "L'enquête va peu à peu déboucher sur des résultats concrets. Et si les soupçons se confirment, cela pourrait entraîner une crise", prévient Ricardo Ribeiro, de MCM Consultores.
La présidente a immédiatement promis dimanche 26 octobre, un "combat plus rigoureux contre la corruption", avec un durcissement de la législation.
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