Robert Capa pose sa valise mexicaine à Perpignan
« …incapable de faire la moindre chose,
sauf d’enregistrer la souffrance autour de soi »
(Robert Capa).
sauf d’enregistrer la souffrance autour de soi »
(Robert Capa).
En 1939, la révolution espagnole écrasée, le grand photographe Robert Capa qui a couvert la guerre d’Espagne avec son Leica (photos rectangulaires), se réfugie à Paris : c’est la « Retirada ».
Quand la deuxième guerre mondiale éclate, il confie une valise contenant 4500 négatifs à son tireur et il s’enfuit en Amérique. L’année suivante, quand Paris est investi par la 18e armée allemande, le tireur s’enfuit à son tour, abandonnant la valise. On ne la retrouvera qu’en 2007, au Mexique, chez un neveu du général Aguilar Gonzalez, qui avait été ambassadeur du Mexique auprès du gouvernement de Vichy : celui-ci, après avoir volé la valise, l’avait emmenée dans son pays.
Photographe militant (sympathisant communiste), Capa décrit le camp républicain, son héroïsme, son écrasement, sur lequel il livre un témoignage pathétique :
Les Funérailles du général Pavol Lukacs à Valence (1937): le commandant de la 12e Brigade internationale vient d’être tué à la bataille de Huesca. Trois femmes pauvrement vêtues lèvent le poing : la première tient son cabas, la deuxième a encore son tablier de cuisine, la troisième a un enfant accroché à sa jupe.
Réfugiés espagnols conduits vers le camp de Barcarès (1939) : ils marchent en rangs sur la plage, tétanisés, coiffés de bérets, vêtus de capotes militaires, portant couvertures et valises en carton, précédés d’un gendarme français.
Capa laisse aussi quelques portraits : le général Lister et Ernest Hemingway, Lister et André Malraux.
Puis il couvrira quatre autres guerres, toujours au plus près des combats, avec une prise de risque maximum : « Si la photo n’est pas bonne, c’est que vous n’êtes pas assez près ».
Tant pis si la photo est floue : « out of focus » (ce sera le titre de son autobiographie).
Exposition des photos de la valise mexicaine au Centre d’Art contemporain Walter-Benjamin de Perpignan (ci-contre), jusqu’au 4 janvier.
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