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mercredi 1 octobre 2014

Budget de l'Etat: plus de déficit, un peu moins d'impôt, autant de rigueur

Budget de l'Etat: plus de déficit, un peu moins d'impôt, autant de rigueur



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Le budget de l?État pour 2015, présenté mercredi, peine à faire diminuer dette et déficits malgré les efforts sur la dépense, et ne fait guère baisser les prélèvements obligatoires en dépit du geste annoncé pour l'impôt sur le revenu.
La France "tient impeccablement les dépenses" et a "pris ses responsabilités", a plaidé le ministre des Finances Michel Sapin, imputant le dérapage du déficit à la mauvaise conjoncture et renvoyant la balle à l'Europe pour soutenir l'activité.
"L'Europe doit elle aussi prendre ses responsabilités dans toutes ses composantes", a lancé le ministre lors d'une conférence de presse.
Le gouvernement se base sur une prévision de croissance de 1% en 2015, accélérant progressivement à 1,9% en 2017, et table sur un redémarrage de l'inflation après un taux de 0,9%, hors tabac, l'an prochain.
Mais ce scénario a été mis en doute par le Haut conseil des finances publiques, organisme indépendant et sorte de juge de paix de la crédibilité gouvernementale, qui a jugé le chiffre de 1% "optimiste", car supposant "un redémarrage rapide et durable de l'activité que n'annoncent pas les derniers indicateurs conjoncturels". En d'autres termes, la base du budget 2015 vacille déjà.
Le projet de loi de finances (PLF) 2015 doit être validé par le Conseil des ministres, deux jours après l'annonce du budget de la Sécurité sociale, déjà marqué par plusieurs annonces de rigueur, notamment sur la politique familiale.
Le texte confirme la volonté de discipliner les autres aspects de la dépense publique: 7,7 milliards d'euros d'économies sont demandées à l'Etat et à ses agences (soit un peu plus que les 7 milliards annoncés le 10 septembre par Michel Sapin) et 3,7 milliards sur la dotation versée aux collectivités locales.
Au total, la France doit réaliser l'an prochain 21 milliards d'euros d'économies - et 50 milliards sur trois ans - ce qui permettra de limiter la hausse des dépenses publiques à 0,2% par an, alors que sa "progression spontanée", si ces économies n'avaient pas été faites, aurait été de 1,7%.
"La France n'a jamais fait un effort de cette ampleur", a affirmé M. Sapin lors de la conférence de presse. Le ministère des Finances fait du respect de ces montants d'économies le dernier rempart de la crédibilité budgétaire française.
- Déficit public à 4,3% du PIB en 2015 -
Car pour le reste, la France avait dès le 10 septembre reconnu que son déficit public ne reculerait que très faiblement l'an prochain, à 4,3% du PIB, après 4,4% en 2014 et 4,2% en 2013. Le retour dans les clous européens ne devrait s'effectuer qu'en 2017, alors que le pays promettait initialement de revenir dès l'an prochain au seuil de 3%.
Mercredi, le gouvernement a aussi prévenu que sa promesse de ramener son déficit structurel à zéro ou presque dès 2017 ne tenait plus et que ce solde, très important pour Bruxelles, diminuerait plus lentement, atteignant 0,4% du PIB en 2019.
Le gouvernement a prévenu qu'aucun effort supplémentaire ne serait fait pour contenir le dérapage, synonyme d'une dette qui grossit rapidement, à plus de 2.000 milliards d'euros désormais.
"Il ne sera pas demandé d'efforts supplémentaires aux Français. Car si le gouvernement assume le sérieux budgétaire pour redresser le pays, il se refuse à l'austérité", lit-on dans le dossier de presse détaillant le budget.
Pas question non plus de renoncer aux mesures promises l'été dernier aux ménages, pour soigner le "haut-le-coeur fiscal" dont souffrent les Français, selon le Premier ministre Manuel Valls, mais aussi pour répondre aux demandes d'une partie des députés socialistes.
Une réforme de l'impôt sur le revenu doit bénéficier à 9 millions de contribuables, pour un montant de 3,2 milliards d'euros.
Par ailleurs les dispositifs de soutien aux entreprises vont continuer à monter en puissance, en particulier le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).
Le budget 2015 scelle aussi une baisse de certaines taxes pesant sur les sociétés et concrétise les promesses de relance du secteur du logement faites récemment par M. Valls.
Du côté des hausses, il confirme une hausse de deux centimes par litre de la taxe sur le diesel.

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