Doute et espoir à l'heure de la transition afghane |
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C'est une passation des pouvoirs teintée de solennité qui aura marqué symboliquement la fin de la mission de combat de l'OTAN en Afghanistan. Dimanche, à l'occasion d'une cérémonie officielle, les forces britanniques et américaines stationnées respectivement à Camp Bastion et Camp Leatherneck, dans la province méridionale du Helmand, ont passé le relais sécuritaire à l'armée afghane, relatent la BBC et le Washington Post. Désormais, l'Union Jack et le Stars and Stripes ne flotteront plus au vent sur ces deux bases qui, depuis 2008, ont servi de points d'appui à la lutte contre l'insurrection talibane. La date précise du départ des soldats n'a pas été communiquée, pour des raisons sécuritaires, précise le Wall Street Journal. En treize ans d'un "long et sanglant" conflit – qui, rappelle The Independent, a coûté la vie à 453 militaires britanniques (et à
2 349 Américains) – quel bilan peut-on tirer de leur action sur le terrain ? Qu'ont-ils accompli ? A cette question, la BBC apporte une réponse contrastée, tout en nuances. Certes, admet-elle, il y a matière à se réjouir : l'économie a progressé, davantage d'enfants sont scolarisés (notamment parmi les filles, victimes d'un patriarcat oppressant), les médias jouissent d'une liberté accrue et les routes sont de meilleure qualité. Mais certains points noirs obscurcissent le tableau, comme la culture de l'opium, qui atteint des niveaux record, et le pouvoir de nuisance toujours très prégnant des talibans, en particulier dans le Nord, indique le New York Times. Dans une tribune au Daily Telegraph, le général Richard Dannatt, ex-chef d'état-major de l'armée britannique de 2006 à 2009, veut croire que celle-ci "a donné aux Afghans la chance de mener une vie meilleure". Et le capitaine Philip Mhango de lui répondre en écho, citant un proverbe afghan : "Goutte à goutte, un fleuve se crée [...]. Cela prendra du temps, mais je crois que le pays y arrivera." |
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