Pompéi ou la chute des ruines
Une catastrophe a sauvé Pompéi : l’éruption du Vésuve l’a recouverte d’une couche protectrice de cendres de 8 mètres d’épaisseur, ce qui a permis à la cité enterrée vivante de rester intacte pendant 17 siècles.
Une autre catastrophe est en train de la détruire : l’incurie de l’Etat italien et de l’Union européenne en matière de protection du patrimoine de l’humanité. L’évaporation des crédits annoncés par l’Union européenne et prétendument destinés à sauver la ville napolitaine en est la dernière manifestation.
Depuis qu’en 1738 le roi Charles 3 de Naples a ordonné les premières fouilles, les ruines sont offertes à l’érosion atmosphérique. L’Ecole des Gladiateurs et la Maison du Moraliste se sont effondrées. Les monuments les plus fameux ne sont pas épargnés : la Villa des Mystères (le Gynécée), la Maison des Chastes Amants, le Lupanar et ses fresques érotiques, le Temple de Vénus pompéienne, la Maison du Poète tragique (avec sa célèbre mosaïque : Cave Canem).
Le style pompéien a inspiré les sculpteurs (avec ses femmes énormes) ainsi que les peintres (le rouge pompéien), et sa découverte est à l’origine du style néo-classique (David, Ingres…). Mais tout cela est à l’abandon : les voleurs arrivent et se servent… En 2014 , ils ont pris le visage d’Artémis, dans la Maison de Neptune, sous le regard de son frère Apollon…
Alors qu’il faudrait une restauration permanente (trop chère…), on n’intervient qu’en situation de détresse, et pour dire quoi ? L’Union européenne, tout en continuant à piller les finances publiques de l’Italie, exhorte son gouvernement à prendre bien soin de Pompéi… Matteo Renzi sollicite un financement privé par le patronat (autant dire : la Camorra, puisqu’on est à Naples…), et il continue à diminuer le budget de la Culture.
Le célèbre site de Campanie est à l’image de toute l’Italie : « Triste mère d’un empire mort… » ( Byron ).
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