Le triumvirat Fillon-Juppé-Raffarin à la tête de l'UMP contesté par Guéant et Morano
Le HuffPost/AFP | Publication: 01/06/2014 12h17 CEST | Mis à jour: 01/06/2014 12h48 CEST
Pour diriger l'UMP, Morano et Guéant ne trouvent pas légitime le trio Fillon-Juppé-Raffarin. | AFP
UMP - Le trio Fillon-Juppé-Raffarin ne plait pas à tout le monde au sein de l'UMP.
Claude Guéant a qualifié dimanche 1er juin sur Itélé et Europe 1 (avec Le Monde) d'"irrégulière" "l'auto-désignation" de la troïka en remplacement de Jean-François Copé.
La troïka "a la légitimité de ce qu'ils ont marqué le mouvement par les fonctions qu'ils ont exercées. Mais sur un plan juridique, cette auto-désignation n'a rien à voir avec les statuts". En fonction de ceux-ci, d'après Claude Guéant, c'est au vice-président délégué du parti, Luc Châtel, de prendre la tête de l'UMP en remplacement de Jean-François Copé, qui a annoncé sa démission mardi, une démission effective le 15 juin.
Cette nouvelle gouvernance est "irrégulière au regard des statuts de l'UMP", a-t-il encore répété.
Pour lui, il faut donc "un chef incontesté, complètement légitime" et que l'UMP "se mette en état de faire tout son travail". Il a proposé la constitution d'un "shadow cabinet" à l'UMP "comme au Royaume-Uni".
Un triumvirat qui n'a "aucune légitimité", selon Morano
Nadine Morano, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, déléguée générale chargée des élections à l'UMP, estime elle que le triumvirat "n'a aucune légitimité", dans un entretien au Parisien-Dimanche.
"Je ne peux cautionner la sortie de crise qui s'est dessinée, tout simplement parce qu'elle n'est en rien conforme à nos statuts", affirme au journal, Nadine Morano. "Cela ne pouvait être qu'eux pour diriger provisoirement le parti? Seuls?", s'étonne Nadine Morano. "En aucun cas", assène-t-elle.
Pour Nadine Morano, comme pour Guéant, "c'est le vice-président, Luc Chatel, qui doit assurer l'intérim jusqu'au congrès. C'est la seule voie juridique possible."
A part Sarkozy, qui "peut être ce chef"?
Interrogée sur le fait que le triumvirat pourrait chercher à contrer un éventuel retour de Nicolas Sarkozy, l'ancienne ministre se montre catégorique : "si Nicolas Sarkozy souhaite revenir, rien ne le bloquera!"
"Il est tellement désiré et attendu par nos militants qui voient notre parti sans chef et maintenant sans ligne politique claire", souligne Nadine Morano qui assure que Nicolas Sarkozy est "excédé par tout ce qui se passe."
Guéant, lui, est partagé sur un éventuel retour de Sarkozy. "Si je pense à l'éventuel destin présidentiel que pour ma part je souhaite, ce n'est pas forcément un avantage. Mais il y a un sujet important: recréer une opposition crédible, et je vois mal qui d'autre que lui peut être ce chef", a-t-il dit.
A la fin de l'année, Claude Guéant voit-il son ancien patron à la tête de l'UMP ? "C'est une éventualité", selon lui.
L'ancien président devrait-il passer par des primaires pour être le candidat de l'UMP en 2017 à la présidentielle ? "Il est tellement soutenu et restera tellement soutenu que c'est pas la peine de provoquer des primaires artificielles qui vont provoquer des tensions", d'après l'ancien secrétaire général de l'Elysée.