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lundi 2 juin 2014

La CFDT tient son Congrès après le séisme des européennes

La CFDT tient son Congrès après le séisme des européennes





Laurent Berger ouvrira lundi à Marseille le 48e congrès de la CFDT, après le séisme des européennes, avec, au centre des débats, les récentes réformes du gouvernement agréées par le syndicat, comme le pacte de responsabilité qui suscite des interrogations.
Environ 2.500 délégués et cadres se réuniront du 2 au 6 juin au parc Chanot à Marseille, ce qui leur donnera l'occasion aussi de célébrer les 50 ans de la CFDT déconfessionnalisée, née en 1964.
Côté direction, pas de surprise à attendre: seul candidat en lice, Laurent Berger, 45 ans, élu numéro un par une Assemblée générale en novembre 2012 pour succéder à François Chérèque, sera reconduit.
Le congrès survient une semaine après le scrutin européen qui a vu pour la première fois le Front national arriver en tête et le PS descendre dans des abîmes.
Les militants arriveront au Congrès "forcément sonnés" par ce résultat, a dit à l'AFP Laurent Berger. Le syndicat l'impute notamment au "manque de visibilité des résultats" sur le front de l'emploi et des inégalités.
La question est cruciale pour la centrale qui a approuvé toutes les réformes du gouvernement - emploi, retraites, pacte de responsabilité - et qui se retrouve à partager les risques.
Le positionnement de la direction en faveur du pacte de responsabilité "est validé" au sein de la CFDT, a assuré M. Berger.
Il reconnait toutefois une "interrogation" et des "zones de doutes" à propos de la "volonté du patronat à assumer ses engagements" et appelle le gouvernement à stopper les aides aux entreprises si les engagements ne sont pas tenus.
"Le Congrès ne sera pas tendu", prévoit son numéro un. "Sans être monolithique" la CFDT bénéfice d'une "cohésion interne forte", ce qui n'empêchera pas des débats animés, dit-il.
Des dissensions ont pourtant éclaté: à La Redoute, chez le transporteur Mory Ducros, la signature d'accords par la CFDT a été dénoncée par la base.
- "Un coût en termes d'image" -
Toutefois, "il n'y a pas d'opposition structurée au sein de la CFDT. Il y a eu une grogne sourde, des secousses", dit Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail.
"La CFDT a une longue tradition réformiste, elle est très impliquée dans la négociation", rappelle Dominique Andolfatto, professeur à l'université de Bourgogne.
Mais aujourd'hui "elle apparaît trop proche du pouvoir, le coût qu'elle paie le plus c'est en termes d'image", selon cet analyste.
La proximité avec le pouvoir socialiste de dirigeants emblématiques, comme François Chérèque ou le héros de Florange Edouard Martin, candidat PS aux européennes, a contribué à en brouiller l'image.
"Si Laurent Berger veut un Congrès apaisé, il faut qu'il hausse le ton au micro!", déclare Bernard Vivier.
Il a commencé à le faire. "Il gauchit son discours, critiquant la politique de Manuel Valls, se posant en défenseur des fonctionnaires", dit Dominique Andolfatto.
Pour Laurent Berger, la ligne historique de la CFDT fondée sur "le dialogue social" est comprise par les salariés. Il en veut pour preuve ses "bons résultats" aux élections professionnelles où il talonne la CGT (26%, contre 26,7%).
Autre motif de satisfaction: la CFDT compte 50.000 adhérents de plus depuis le dernier congrès.
Le projet de résolution soumis au Congrès ne propose pas de stratégie de rapprochement avec d'autres syndicats. "On n'attendra pas l'unité syndicale pour agir", dit M. Berger.
Les relations avec la CGT sont au froid. Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, ne sera pas à Marseille, à l'inverse de son prédécesseur Bernard Thibault venu au Congrès CFDT de Tours en 2010 où il avait été ovationné en plein débat sur les retraites.
Les réformistes Philippe Louis (CFTC) et Luc Bérille (Unsa) seront là.
Le congrès sera l'occasion de toiletter les statuts de 1964: le préambule abandonnera la référence au christianisme et l'article premier prônera un "syndicalisme de transformation sociale".
Le Congrès élira une direction de 10 membres, pour la première fois à parité. Marcel Grignard poids lourd de la CFDT quittera la Commission exécutive de même que Patrick Pierron. Quatre nouveaux membres feront leur entrée.

Une soirée festive est prévue jeudi pour célébrer les 50 ans de la CFDT en présence des anciens dirigeants: Edmond Maire, Jean Kaspar, Nicole Notat, François Chérèque .SO

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