AFFAIRE BYGMALION - Il a visiblement ravalé ses larmes. Une semaine après ses aveux télévisés spectaculaires, au cours desquels il avait endossé une partie de la responsabilité du scandale Bygmalion, Jérôme Lavrilleux sort la sulfateuse et règle ses comptes avec les ténors de l'UMP.
Selon les confidences recueillies par Le Point, l'ex-bras droit de Jean-François Copé devenu député européen n'épargne aucune des têtes d'affiche de sa formation politique mais continue de couvrir Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy.
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"Le problème dans ce milieu, c'est qu'il y a des gens morts de l'intérieur : Baroin, Juppé", tacle l'eurodéputé. Laurent Wauquiez? "Une raclure". Nathalie Kosciusko-Morizet? "Pas une belle personne". Bruno Le Maire? "Très sympa et vivant, alors qu'il a l'air d'un poisson froid." A en croire l'eurodéputé, qui refuse de démissionner, Fillon "est complexé de l'intérieur, il est dans l'auto­-émasculation tout en ayant besoin de prouver sa virilité".
Couvrir Sarkozy en attendant son retour?
Ces déclarations au lance-flamme interviennent alors que l'UMP est au bord de la crise de nerf. Les sarkozystes, qui contestent la légitimité du triumvirat Raffarin-Fillon-Juppé, plaident désormais ouvertement pour une candidature de Nicolas Sarkozy au congrès d'octobre prochain. Brice Hortefeux, porte-voix de l'ancien président, l'a publiquement souhaité ce mercredi 4 juin.
Pour Jérôme Lavrilleux, ni Jean-François Copé ni Nicolas Sarkozy n'étaient au courant des surfacturations imposées à Bygmalion afin que d'importantes dépenses de la campagne présidentielle soient imputées au compte de l'UMP. "Personne n'a eu le courage de dire stop à Sarkozy. Je ne le voyais que lors des meetings. Le reste du temps, c'est Lambert [le directeur de campagne NDLR] qui passait commande".
L'ancien directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, s'est pourtant déclaré "totalement étranger aux dispositions mises en place entre Bygmalion et l'UMP."
Selon une journaliste du Point, qui cite des extraits de l'entretien à paraître ce jeudi, Jérôme Lavrilleux reconnait toutefois jouer un rôle de fusible dans cette affaire: "Ça n'ira pas jusqu'à Sarkozy. Il n'y a jamais rien qui va jusqu'à Sarkozy. On est là pour ça, hein?"