AFFAIRE BYGMALION - Ce détail pourrait compliquer singulièrement la défense de Jean-François Copé. Alors que le président démissionnaire de l'UMP a juré à plusieurs reprises n'avoir jamais soupçonné l'existence des surfacturations révélées dans le cadre de l'affaire Bygmalion, l'explosion des dépenses de sa formation politique en 2012 aurait tout de même dû lui mettre la puce à l'oreille.
Comme le relève le site FranceTV Info, les seules dépenses de communication de l'UMP pour 2012, année de la présidentielle, ont atteint 33,33 millions d'euros. Ce qui représente une augmentation de 124% par rapport à 2007, autre année présidentielle.FranceTV Info relève au passage que les dépenses du PS n'ont pas dépassé 6 millions d'euros pour la même période.
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Là où l'affaire se complique pour le président de l'UMP, qui n'était que secrétaire général pendant la campagne présidentielle, c'est que ces chiffres ont été rendus publics début janvier 2013, soit après son élection à la présidence du parti. Et elles ne sont parues au Journal Officiel que le 22 janvier 2014. Plus gênant encore, ces chiffres ne figurent pas dans un obscur document comptable mais dans le relevé officiel des dépenses des partis politiques.
Impossible donc pour le député-maire de Meaux de répéter qu'il n'avait pas vocation à repasser derrière ses experts-comptables. Autrement dit, Jean-François Copé avait tout le loisir de relever des incohérences dans le montant des dépenses de sa formation politique et d'engager les vérifications nécessaires qui auraient permis de détecter le système de fausses factures mises en place pour permettre au candidat Sarkozy de dépenser sans compter pendant sa campagne.
Interrogé par le site, le député Eric Woerth, ancien trésorier du parti de 2007 à 2010, constate lui aussi que ces chiffres auraient dû alerter la direction de l'UMP. "Soit Copé était au courant, et il continue de mentir, soit il a fait preuve d'une improbable naïveté pour ne se rendre compte de rien", lâche également un ancien ministre sous couvert d'anonymat.