JUSTICE - Selon Le Journal du Dimanche, une perquisition menée en début de semaine au siège de la société Bygmalion aurait permis aux enquêteurs de découvrir une double comptabilité. Ces liasses de documents confirmeraient la facturation litigieuse de plusieurs meetings de Nicolas Sarkozy lors sa campagne pour l'élection présidentielle de 2012.
Le JDD indique dans son édition du 1er juin que les policiers ont mis la main sur des factures montrant que le coût réel des 42 meetings de campagne a été de 19 millions d'euros, dont 14 millions d'euros auraient été imputés à l'UMP plutôt qu'aux comptes de campagne, par le biais de factures fictives.
Selon un cadre de la société cité par le journal, le dépassement des comptes couvert par ce système serait de l'ordre de 11 millions d'euros. C'est le même chiffre qu'avait révélé l'avocat de Bygmalion le 26 mai.
"A la fin de la campagne présidentielle, on nous a demandé les volumes entre l'officiel et l'occulte, ajoute ce cadre. L'UMP nous a donné des dates, des noms de participants à des réunions censées être réelles pour nous permettre de faire les fausses factures. Le but était bien de maquiller les comptes de campagne".
En juillet 2013, c'est pour 466.118 euros de dépassement que le Conseil constitutionnelavait rejeté les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Rappelons que les candidats ne peuvent dépasser le montant final autorisé de 22,5 millions.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire début mars après un article duPoint sur les liens financiers entre Bygmalion et l'UMP. Elle est menée par l'Office anti-corruption de la police judiciaire, à Nanterre. L'enquête devra notamment dire qui a imaginé et organisé ce système et qui en avait connaissance.
Seul Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne, a pour le moment reconnu son implication.
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