L'exercice d'équilibriste s'annonçait périlleux. En visite impromptue en Egypte, dimanche, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, devait à la fois exhorter le nouveau pouvoir à davantage de souplesse sur la question des droits de l'homme et consolider des liens distendus avec l'un de ses partenaires-clés au Moyen-Orient, note a posteriori le Los Angeles Times. Depuis la destitution de l'islamiste Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013, par Abdel Fattah Al-Sissi – élu président fin mai, avec une majorité... impériale (96 % des suffrages exprimés) –, les relations bilatérales ont connu un sérieux coup de froid. Au point que Washington s'était résolu en octobre à geler la manne financière dévolue à son partenaire arabe dans l'attente de réformes démocratiques. Malgré des inquiétudes quant à la répression menée à l'encontre des partisans des Frères musulmans – trois journalistes de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira ont été condamnés lundi à des peines de sept à dix ans de prison pour complicité avec la Confrérie –, M. Kerry s'est fait le héraut de la détente, soulignent le Washington Post et le New York Times. Au cours d'un tête-à-tête de près de deux heures, axé sur les questions sécuritaires et économiques, il a indiqué que l'aide militaire allouée au Caire se poursuivrait (Wall Street Journal). Une première tranche de 572 millions de dollars (environ
420 millions d'euros) a été débloquée, rapporte le Daily News Egypt. Pourquoi briser la glace maintenant, après onze mois de frimas diplomatiques ? Sans doute parce qu'en ces temps d'extrême volatilité en Irak et en Syrie l'influence américaine dans la région est déclinante, décryptent Voice of America et le CS Monitor. PourAhram Online, le constat est sans appel : entre réalisme et démocratie, l'administration Obama, quoi qu'elle en dise, a choisi la première option... |
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