"Une élection ? Quelle élection ?" Pour l'opposition syrienne, comme pour les dirigeants occidentaux, le scrutin présidentiel de ce mardi s'apparente à une vaste pantalonnade (NPR). Et pour cause : alors même que le pays est passé depuis trois ans au laminoir de la guerre civile (plus de 160 000 morts, selon le décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'homme), le président Bachar Al-Assad est assuré de décrocher un troisième mandat de sept ans, souligne l'Irish Times. Certes, note le Washington Post, le chef de l'Etat sortant devra, pour la première fois, faire face à d'autres candidats – en l'occurrence Maher Hajjar, député communiste d'Alep, et Hassan Al-Nouri, homme d'affaires issu d'une riche famille damascène et ex-ministre. Mais ceux-ci n'ont pour unique rôle que de donner un vernis de légitimité démocratique à un vote déjà largement discrédité. D'ailleurs, observe le Daily Star, aucun des deux hommes n'a décoché la moindre flèche contre Assad au cours de sa campagne... L'élection a beau relever de"l'imposture", la capacité de résilience du maître de Damas n'en demeure pas moins étonnante, juge NBC. Qui aurait pensé qu'Assad pût résister à la déferlante des "printemps arabes" de 2011 ? Soucieux d'obtenir un plébiscite, le régime n'a pas ménagé ses efforts pour encourager une participation élevée (Al-Monitor). Dans une tribune à Al-Jazira, l'universitaire et écrivain syrien Marwan Kabalan s'alarme de l'avenir de son pays, estimant qu'une fois réélu Bachar Al-Assad – protégé par les Russes, les Iraniens et même, en un sens, les Américains – va poursuivre dans la voie du tout-sécuritaire, autrement dit de la répression. Une seule question demeure, conclut The National : "Combien de temps va encore s'écouler avant que la communauté internationale ne s'implique vraiment de manière significative ?" |
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