LES PARALLÈLES INCONFORTABLES ENTRE 1914 ET 2014
Le détonateur d'un conflit majeur que personne ne voit venir ne viendrait pas cette fois des Balkans, mais de la mer de Chine.
Par Slate.fr | publié le 28/12/2013 à 8h47, mis à jour le 28/12/2013 à 8h47
Reconstitution historique REUTERS
L’année 2014 sera-t-elle aussi désastreuse que celle de 1914 avec la Première guerre mondiale qui a précipité l’autodestruction de l’Europe?
A l’orée de l’année 1914, l’optimisme était général rappelle Businessinsider. La mondialisation et de nouvelles technologies (le téléphone, la navigation à vapeur, le train) étaient en marche. L’économiste John Maynard Keynes avait une superbe image du tout puissant londonien de l’époque qui pouvait «en sirotant son thé du matin dans son lit commander les différents produits de la terre entière» pour qu’ils arrivent à sa porte et considérer que cela «était normal, certain et permanent à l’exception de nouveaux progrès».
L’humanité apprend parfois de ses erreurs comme l’a montré la réponse à la crise financière de 2008 avec la volonté d’éviter les erreurs des années 1930. La mémoire des horreurs des guerres mondiales est encore bien présente. Mais les parallèles entre 1914 et 2014 ne manquent pourtant pas.
Les Etats-Unis sont la Grande-Bretagne d’alors, une superpuissance en déclin incapable de garantir la sécurité mondiale. Son principal partenaire commercial, la Chine, (en 1914 pour la Grande-Bretagne c’était l’Allemagne) entend conforter sa puissance économique en devenant une puissance militaire poussée par un nationalisme longtemps frustré et en se lançant dans une course à l’armement. Et le Japon moderne, c’est la France de 1914. Un allié de la superpuissance dont l’hégémonie ancienne s’efface et une puissance régionale déclinante.
On peut contester à juste raison ses parallèles. Il y en a en revanche qui n’est pas contestable, l’aveuglement et la complaisance. Les politiques jouent avec le nationalisme comme il y a un siècle. En Chine, la propagande antijaponaise ne cesse de grandir et le Japon réplique lui aussi en ressortant la vieille rhétorique guerrière. Jusqu’à l’Inde qui pourrait bien élire en 2014 Narendra Modi, un nationaliste hindou qui refuse de condamner les pogroms antimusulmans.
Le pire n’est jamais sûr. Mais pour rendre le monde un peu plus sûr, il faudrait d’abord une diplomatie américaine plus active et plus efficace. Il faudrait que Barack Obama cesse d’être un spectateur indécis de l’évolution du monde. En se retirant de fait du Moyen-Orient, en ne tenant pas ses engagements en Syrie, en louvoyant pendant les révolutions arabes, en ne donnant pas une place nouvelle dans les affaires du monde aux nouveaux géants, la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, la diplomatie américaine montre à la fois un manque d’ambition et une méconnaissance des leçons de l’histoire.
A l’orée de l’année 1914, l’optimisme était général rappelle Businessinsider. La mondialisation et de nouvelles technologies (le téléphone, la navigation à vapeur, le train) étaient en marche. L’économiste John Maynard Keynes avait une superbe image du tout puissant londonien de l’époque qui pouvait «en sirotant son thé du matin dans son lit commander les différents produits de la terre entière» pour qu’ils arrivent à sa porte et considérer que cela «était normal, certain et permanent à l’exception de nouveaux progrès».
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Quelques mois plus tard, le monde était emporté dans la guerre qui allait coûter la vie à 9 millions de personnes et précipiter ensuite l’Europe dans le chaos, le totalitarisme et la barbarie stalinienne et nazie. Les frontières se refermèrent et la mondialisation vantée par Keynes ne réapparaitra qu’en 1945 et plus certainement dans les années 1990 quand l’Europe de l’Est et la Chine y prendront part.L’humanité apprend parfois de ses erreurs comme l’a montré la réponse à la crise financière de 2008 avec la volonté d’éviter les erreurs des années 1930. La mémoire des horreurs des guerres mondiales est encore bien présente. Mais les parallèles entre 1914 et 2014 ne manquent pourtant pas.
Les Etats-Unis sont la Grande-Bretagne d’alors, une superpuissance en déclin incapable de garantir la sécurité mondiale. Son principal partenaire commercial, la Chine, (en 1914 pour la Grande-Bretagne c’était l’Allemagne) entend conforter sa puissance économique en devenant une puissance militaire poussée par un nationalisme longtemps frustré et en se lançant dans une course à l’armement. Et le Japon moderne, c’est la France de 1914. Un allié de la superpuissance dont l’hégémonie ancienne s’efface et une puissance régionale déclinante.
On peut contester à juste raison ses parallèles. Il y en a en revanche qui n’est pas contestable, l’aveuglement et la complaisance. Les politiques jouent avec le nationalisme comme il y a un siècle. En Chine, la propagande antijaponaise ne cesse de grandir et le Japon réplique lui aussi en ressortant la vieille rhétorique guerrière. Jusqu’à l’Inde qui pourrait bien élire en 2014 Narendra Modi, un nationaliste hindou qui refuse de condamner les pogroms antimusulmans.
Le pire n’est jamais sûr. Mais pour rendre le monde un peu plus sûr, il faudrait d’abord une diplomatie américaine plus active et plus efficace. Il faudrait que Barack Obama cesse d’être un spectateur indécis de l’évolution du monde. En se retirant de fait du Moyen-Orient, en ne tenant pas ses engagements en Syrie, en louvoyant pendant les révolutions arabes, en ne donnant pas une place nouvelle dans les affaires du monde aux nouveaux géants, la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, la diplomatie américaine montre à la fois un manque d’ambition et une méconnaissance des leçons de l’histoire.
Dossiers : 1914, Première Guerre mondiale, 2014, conflit mondial, nationalisme, course à l'armement, chine, Etats-Unis, japon, Mer de Chine, balkans
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