IL Y à 42 ANS, PREVERT NOUS QUITTAIT…
Pourtant il est plus présent que jamais. Malgré les pédants, ceux qui l'ont mal lu ou qui sont irrités de sa popularité, on continue à le lire, à le citer, à rire avec lui, à partager ses colères et ses tendresses. Rarement un homme aura été à ce point en harmonie avec son oeuvre. En lisant Jacques Prévert, on connaît à fond celui qui jamais ne s'est caché derrière les mots. Il était indemne des préjugés, des conformismes sociaux et ne cherchait pas à plaire. Il écrivait comme d'autres respirent, ce qui ne veut pas dire qu'il ne travaillait pas ses textes, bien au contraire. Soucieux du mot juste, précis, il a traqué les lieux communs, les proverbes, les expressions toutes faites, les a détournés, déformés, remodelés. Compréhensible par tous, il a cependant truffé ses écrits de références culturelles qui font souvent sens et dévoilent des aspects secrets de ses poèmes. Il refusait de figer la poésie dans des règles et des a priori, parce que la poésie, pour lui, était partout. Il a écrit des "Contes pour enfants pas sages" mais lui, il était un vrai "sage" dans le sens profond du mot. Il connaissait la saveur de la vie, de l'amour, de la fraternité et refusait les idées reçues et tout ce qui fait entrave au bonheur et à la liberté des êtres. Merci, Jacques Prévert, d'avoir été celui que tu as été : généreux, solidaire, créatif, rêveur, imaginatif, naturel…
Jacques Prévert au Pont de Crimée 1955
Photo Robert Doisneau
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