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vendredi 14 juillet 2017

Pékin sous les critiques à la suite de la mort de Liu Xiaobo

Pékin sous les critiques à la suite de la mort de Liu Xiaobo

Des activistes prodémocrates pleurent la mort de Liu Xiaobo, devant le bureau de liaison de la Chine à Hongkong, le 13 juillet 2017.
Des activistes prodémocrates pleurent la mort de Liu Xiaobo, devant le bureau de liaison de la Chine à Hongkong, le 13 juillet 2017. BOBBY YIP / REUTERS
Détenu pendant plus de huit ans pour « subversion », l’opposant politique est le premier Prix Nobel de la paix à mourir en détention depuis un pacifiste allemand emprisonné par les nazis et mort en 1938. Plusieurs dirigeants étrangers – de l’Américain Donald Trump au Français Emmanuel Macron et à l’Allemande Angela Merkel – ont rendu hommage au défenseur de la démocratie. Le comité Nobel a accusé Pékin de porter« une lourde responsabilité » dans son décès. Liu Xiaobo, 61 ans, a succombé jeudi à un cancer du foie quelques semaines après avoir été placé en liberté conditionnelle dans un hôpital de Shenyang, dans le nord-est du pays. Pékin avait rejeté les appels de pays occidentaux à le libérer pour qu’il puisse suivre un traitement à l’étranger. Alors que les médias chinois se gardaient d’évoquer la mort du dissident, dont le nom reste tabou dans son pays, le quotidien Global Times faisait exception à la règle avec un éditorial accusant « des forces étrangères » d’avoir utilisé Liu Xiaobo pour attaquer la Chine. « Elles ont utilisé la maladie de Liu afin d’améliorer leur image et de diaboliser la Chine », a dénoncé le journal étroitement contrôlé par le parti au pouvoir.
Intervenant sur la chaîne de télévision CNN, l’avocat de l’opposant aux Etats-Unis, Jared Genser, s’est dit « très inquiet » pour sa veuve, la poétesse Liu Xia. Il juge très difficile désormais pour Pékin de continuer à la détenir sans inculpation. Le dissident Hu Jia, proche du couple, a indiqué être sans nouvelles de la famille Liu et n’avoir aucune information sur les obsèques du Prix Nobel. Ecrivain et professeur, Liu Xiaobo avait été arrêté en décembre 2008 puis condamné un an plus tard pour subversion à onze ans de prison. Le régime reprochait à cette ancienne figure des manifestations de 1989 pour la démocratie d’avoir corédigé un manifeste, la Charte 08, prônant des élections libres. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, à la fin de 2012, la répression politique s’est encore accrue en Chine : après s’être attaqué aux défenseurs des droits de l’homme, Pékin s’en est pris à leurs avocats, les interpellant par dizaines.

Source Le Monde.fr

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