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lundi 31 juillet 2017

Dimanche de vote sanglant au Venezuela




Dimanche de vote sanglant au Venezuela

La police vénézuélienne fait face aux manifestants à Caracas, le 30 juillet.
La police vénézuélienne fait face aux manifestants à Caracas, le 30 juillet. ARIANA CUBILLOS / AP
Dix morts, des barricades, du gaz lacrymogène… Le Venezuela a connu dimanche une nouvelle vague de violences, qui a entaché l’élection d’une Assemblée constituante voulue par le président Nicolas Maduro et contre laquelle l’opposition a appelé à d’autres marches. Opposants et forces de l’ordre se sont affrontés à Cararas, la capitale, et dans d’autres villes du pays à coups de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogène, de jets de pierre et de cocktails Molotov, lors de batailles rangées parfois meurtrières. Dès hier soir, les adversaires du régime chaviste ont appelé à manifester de nouveau lundi et mercredi, jour de la mise en place de cette Assemblée, qui, selon eux, ne va servir qu’à renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat et à le maintenir en place. « Nous ne reconnaissons pas ce processus frauduleux, pour nous il est nul, il n’existe pas », a déclaré le chef de l’opposition, Henrique Capriles, dénonçant un « massacre » et une « fraude ». Entre samedi et dimanche, quatre personnes, dont deux adolescents et un militaire, sont mortes dans l’Etat de Tachira, trois hommes dans celui de Merida, un dans celui de Lara, un autre dans celui de Zulia et un dirigeant étudiant dans l’Etat de Sucre, selon un bilan officiel. Ces nouvelles violences portent à plus de 120 morts le bilan de quatre mois de mobilisation pour réclamer le départ de M. Maduro.
Les militaires sont intervenus avec des véhicules blindés et du gaz lacrymogène à Caracas, à Maracaibo (ouest) et à Puerto Ordaz (sud-est), pourchassant les manifestants qui bloquaient les rues avec des barricades. Sept policiers ont été blessés par un engin explosif dans l’est de la capitale. Washington, qui a infligé des sanctions financières à 13 anciens et actuels responsables gouvernementaux vénézuéliens, a menacé d’en prendre de nouvelles. Outre les Etats-Unis, la Colombie, le Panama, le Pérou, l’Argentine et le Costa Rica ont annoncé qu’ils ne reconnaîtraient pas la Constituante. Les bureaux de vote étaient surveillés par les militaires pour ce scrutin visant à désigner les 545 membres de la future assemblée, « super pouvoir » qui va rédiger une nouvelle Constitution, remplaçant celle promulguée en 1999 par le défunt président Hugo Chavez, et gérer le pays pour une durée indéterminée. « Cette Constituante naît dans un bain de sang. Elle naît illégitime parce qu’il est très difficile de déterminer le nombre de votants, mais techniquement nous pouvons vérifier qu’il y a eu de nombreuses irrégularités », a affirmé l’analyste Nicmer Evans. Grâce au mode de scrutin, combinant vote territorial et par secteurs socioprofessionnels, 62 % des 19,8 millions d’électeurs pouvaient se prononcer deux fois, ce qui soulève des interrogations sur la validité du résultat. En tout, plus de 8 millions de Vénézuéliens, soit 41,53 % des électeurs, ont voté dimanche lors de l’élection de l’Assemblée constituante, ont fait savoir les autorités chargées du scrutin.

Source Le Monde.fr

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