Lu dans le DL du 15 juillet 2017
LE BILLET
PAR ANTOINE CHANDELLIER
Donald Trump
et la romance de Paris
Ni fausse note, ni faux pas. La visite de Trump s’est conclue comme dans
un rêve ou une comédie musicale de Gene Kelly, “Un Américain à Paris”.
Faut dire qu’aucun cliché n’a été oublié, le couple Macron sortant le grand
jeu pour recevoir Donald et Melania.
Les Invalides, le bateau-mouche, le
Jules- Verne à la Tour Eiffel… Et pourquoi pas le Moulin rouge et les Folies
bergères avant le 14 juillet sur les Champs ?
Après ça, l’homme le plus isolé
de la Terre - après Kim Jong Un - pouvait bien se tenir à table et applaudir au
défilé.
Et remiser ses préjugés à propos de notre capitale, selon lesquels il y
aurait un djihadiste à chaque coin de rue, véhiculés par son ami « Jim »,
grand francophile mais pour qui « Paris n’est plus Paris ».
La rhétorique
trumpienne fait parfois dans « la prosopopée », figure de style convoquant
un individu imaginaire pour asseoir un argumentaire douteux.
De retour à Washington, il aura des choses à dire à son pote Jim, s’il
existe. Et de lui vanter son nouvel ami Emmanuel.
« Un super-président, un
dur », qui lui tape sur l’épaule tel un copain de régiment et recadre le général
de ses armées quand il n’opine plus du képi.
Un winner comme il les aime.
Pas comme cette pimbêche de Merkel qui le bat froid.
Et son épouse Brigitte
dont les bises embaument le Chanel.
So sweet. Il est là le génie de Macron.
Savoir amadouer ses invités les plus irascibles pour mieux exister sur la
scène du monde.
Après tant d’égards, au nom de l’amitié franco-américaine,
espérons que pareille stratégie de la romance soit payante.
Au point que
le si protectionniste hôte de la Maison Blanche songe à revenir dans l’accord
climatique ?
Le seul sujet - ou presque - qui les fâche encore.
En attendant,
Trump pouvait retraverser l’Atlantique en sifflotant Joséphine Baker : « J’ai
deux amours, mon pays et Paris ».
C’est toujours ça de pris
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